La sonate au Clair de Lune de Beethoven (né à Bonn, Allemagne, 1770 / mort à Vienne,  Autriche, 1827), composée en 1801

Romantisme accessible

Quel pianiste amateur, après quelques années d’apprentissage, n’a pas joué le 1er mouvement, Adagio sostenuto, de la Sonate au Clair de Lune. Cette pièce a en effet le double avantage d’être facile à jouer (d’autant qu’elle peut être exécutée  à un tempo très lent) et de vous emporter, dès les premiers accords graves,  en territoire incertain où le contact des marteaux sur le cadre métallique du piano fait écho à des souvenirs enfouis, forts, beaux et tristes. Le 2nd mouvement Allegretto est un rayon de soleil après une nuit sombre et froide et avant le 3ème mouvement Presto agitato, course effrénée, puissante et déterminée vers un dessein plus terrestre que l’est  le nom de la sonate.  

Le mythe

Cette sonate au nom si évocateur passe pour une véritable déclaration d’amour. Il est vrai qu’elle fut dédiée, alors que Beethoven avait 31 ans, à la comtesse Guilietta Guiccicardi, jeune femme de 17 ans dont le compositeur aurait été amoureux. Mais cette information reste à prendre au conditionnel, selon les biographes.  Quant au nom, il a complètement échappé à l’auteur, car l’appellation « Claire de Lune » vient d’un poète allemand  (Ludwig Rellstab) qui a ainsi affublé la Sonate pour piano n° 14 en do dièse mineur, opus 27 n° 2, en 1832, soit 5 ans après la mort du Maître. Pas sûr que l’auteur aurait cautionné cette appellation, agacé qu’il était de voir « l’étiquette » qu’il portait à travers cette sonate : « On parle toujours de la sonate en ut dièse mineur, j'ai pourtant écrit mieux que cela […]).   

La réalité

La seule chose dont on est à peu près certain, c’est que les premiers signes de la surdité de Beethoven sont apparus au moment de la création de cette sonate et que la désespérance qui emplit les notes du premier mouvement et la course grave vers des accords fortissimo du troisième mouvement comme une réponse à sa maladie naissante, en seraient la conséquence.

Sonate intégrale interprétée par Wilhelm Kempff

Partition à télécharger (1er mouvement)