Pas de révolution fondamentale avec la mise en place de cette réforme, mais plutôt une adaptation de l’épreuve et surtout une modification de l’état d’esprit de l’épreuve pratique du permis de conduire. On valorise beaucoup plus les compétences du conducteur, plutôt que de sanctionner systématiquement les erreurs faîtes.
C’est le 10 mars 1899 qu’a été rendu obligatoire en France le « certificat de capacité » pour l’ensemble des conducteurs, ce document est devenu permis de conduire en 1922. Actuellement, le permis de conduire constitue le premier examen de France avec plus 1, 3 million de candidats chaque année et seulement un peu plus de 60 % le réussisse. Il représente un outil indispensable et un véritable passeport d’insertion professionnelle et sociale pour les jeunes, mais malheureusement il restait trop coûteux (en moyenne 1 200 €) et les délais d’attente étaient trop longs. C’est pour ces raisons que le permis de conduire a été réformé le 18 décembre 2009.
Les modalités de la réforme.
L’examen du permis de conduire va passer « d’une logique d’erreurs à une logique de compétences ». L’épreuve de ce nouvel examen aura une durée de 35 minutes.L’examen du code (partie théorique) comportera toujours 40 questions, avec des questions nouvelles totalement refondues. Six cent trente questions ont été conçues en étroite relation avec l’ensemble des parties prenantes, en tenant compte de la mise en conformité des nouveautés en matière de signalisation et en intégrant des questions liées aux comportements et à la citoyenneté.L’épreuve pratique permettra au candidat d’évoluer pendant une période de 5 minutes en complète autonomie vers un lieu précis, en utilisant l’itinéraire qu’il veut. Par contre, le fait de griller un feu rouge ou de franchir une ligne blanches seront sanctionnés et resteront éliminatoires.Le candidat devra obtenir au moins 20 points sur les 30 points comptabilisés dans une grille d’évaluation récapitulative remplie par l’examinateur. Les points sont répartis en trois grandes rubriques : « appréhender la route » ; « connaître et maîtriser son véhicule » et « partager la route avec d’autres usagers ». Des points bonus supplémentaires peuvent être attribués à tout candidat faisant preuve de courtoisie au volant et ayant une conduite éco-responsable.
La réforme prévoit aussi trois nouvelles formules pour la conduite accompagnée :
+ A partir de 16 ans l’apprentissage de la conduite accompagnée (AAC) est assoupli. L’accompagnateur n’est plus obligatoirement âgé de 28 ans, il doit cependant justifier de 5 années de permis B, sans avoir commis d’infractions graves. Il n’y a plus de durée maximale pour parcourir les 3 000 kilomètres minimum exigés dans le cadre de cette formation.
+ Une nouvelle offre pour les plus de 18 ans : « la conduite supervisée », qui se déroule sur 3 mois avec un minimum de 1 000 kilomètres. C’est le formateur qui autorise le candidat à opter pour cette formule en fonction de son degré de maîtrise du véhicule, de ses compétences et de son comportement au volant.Pour ces deux formules, les candidats âgés de 16 ou de 18 ans, doivent avoir réussi l’épreuve du code et suivre au moins 20 heures de conduite en école de conduite.
+ Enfin « la conduite encadrée » pour les élèves des filières professionnelles des métiers de la route. Cette formule s’adresse aux jeunes préparant dans les établissements de l’Education nationale, les diplômes professionnels menant aux métiers de la route comme celui de conducteur routier. Dans cette formation, l’élève passe les épreuves du « code » et de la conduite qui font partie de son cursus. C’est grâce à l’obtention de son diplôme final que son permis de conduire est validé. Il a au cours de cette formation de parfaire sa conduite avec un accompagnateur de son choix, agréé par le chef d’établissement.
Une mise en place en plusieurs étapes.
Quatre vagues d’application sont prévues :+ Le 15 mars pour les régions Alsace, Bretagne, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Limousin, Lorraine, Picardie.+ Le 6 avril pour l’Auvergne, Nord, Pas-de-Calais, Franche comté, Ile de France.+ Le 19 avril pour l’Aquitaine, la Basse-Normandie, Le Languedoc-Roussillon, Midi Pyrénées et Rhône- Alpes.+ Le 3 mai pour la Corse, la Guyane, La Guadeloupe, la Martinique, Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Réunion, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon.
Même si pour certains, cette réforme permettra d’obtenir plus facilement le permis de conduire, il faut reconnaître que la formation précédente ne sensibilisait pas suffisamment les jeunes aux risques encourus, alors qu’ils se tuent deux fois plus que les autres catégories de conducteurs sur la route.
Rendre le permis plus rapide, plus simple et moins onéreux tout en améliorant la formation ce ne peut être que positif.
Attendons pour voir, mais n’oublions pas que savoir conduire c’est aussi apprendre à se conduire !