On nous explique, bien avant l’élection présidentielle, que nous devons nous serrer la ceinture, et nous en sommes désormais conscients, prêt à accuser sans broncher hausse d’impôts et autre baisse de notre pouvoir d’achat.  

 

 Le changement c’était avant.  
 L’exemple doit venir d’en haut, c’est ce que les Hommes (et Femmes) politiques ne cessent de nous promettre depuis des années. Sauf qu’avec l’élection de François Hollande et la nomination de  son gouvernement, on pensait alors être sur la bonne voie. La première mesure consistait en une baisse des revenus mêmes des ministres et du chef de l’Etat. Bien sûr, ce n’est que symbolique, mais on pouvait toutefois saluer le geste, qui allait dans le bon sens.

 

Il y eut ensuite le train plutôt que l’avion, les signaux de fumée plutôt que les fax, …bref le changement annoncé se produisait.  Non, je vous rassure quand même nos ministres n’en sont pas encore à aller déjeuner à Mac Donald’s mais on y arrivera peut-être. Réduction des frais de fonctionnement, moins de voiture de fonction, et l’ancienne chef du parti écologiste, devenue entre-temps ministre, annonçait même fièrement la commande de 3 vélos de fonction.

 

 Le retour des mauvaises habitudes



 Mais le premier couac ruine tous ses efforts, et ce même si les médias ne se déchainent pas à évoquer le sujet. Il faut dire, que le changement n’a pas supprimé la proximité entre politiques et journalistes. Ne soyez pas outrageants, en demandant qui paie les repas pris dans les plus grandes tables de Paris ?

 

La commission des finances de l’Assemblée Nationale a rejeté une proposition, émanant du député centriste Charles de Courson. Il s’agissait de fiscaliser une partie de l’IRFM. Dit comme cela (un grand quotidien l’a ainsi présenté), rien ne choque. Et pourtant, l’IRFM est l’acronyme d’Indemnité Représentative des Frais de Mandat.

 

Pour comprendre, sachez qu’un député perçoit une indemnité parlementaire de 7100 euros bruts. On peut trouver le montant élevé, mais jusque-là rien de choquant puisqu’il s’agit d’un salaire. Mais, le même député bénéficie aussi d’un crédit de 9138 euros brut pour pouvoir employer des collaborateurs.  Oui, le député a besoin de collaborateur, et personne ne peut remettre en cause les compétences de l’épouse ou de l’époux de tel ou tel député, ou de son fils…Enfin, le député perçoit également l’IRFM d’un montant de 6412 euros , qui sert donc à l’exercice du mandat. Précisons avant de commencer, que l’Assemblée Nationale prend en charge une partie de ces frais de mission. Toujours est – il  que Charles de Courson a demandé à ce que les députés soient dans l’obligation de fournir des justificatifs de ces frais au fisc, qui aurait pu alors contrôler la pertinence des dépenses engagées. Car aujourd’hui, la somme peut aussi bien servir à ces frais ou à payer des vacances ?

 

Rien de choquant donc en ces temps de crise, que les revenus dépensés pour autre chose que la fonction de député soient soumis à l’imposition. Personne n’a encore demandé le remboursement de ces sommes.  Toujours est-il que sur les 20 députés présents, 3 ont voté pour cette proposition…Le comportement normal des parlementaires a donc repris le dessus. L’honneur est sauf donc….