La médecine occupe quotidiennement une part plus ou moins importante des faits divers et autres actualités, et pourtant bien des questions restent à poser.

Décidément, on a du mal à comprendre les motivations de certaines et de certains. Après le scandale, qui secoue le domaine de la chirurgie esthétique avec les prothèses mammaires, un autre scandale à venir se profile à l’horizon. Nous fermons tous les yeux, à commencer par les autorités médicales ou morales, mais aussi (et peut être surtout) nous – même. 

 

 

 

 

En effet, on demande désormais à la médecine et à la chirurgie d’être sures à 100 %, refusant d’avoir à supporter les maladies nosocomiales et autres conséquences néfastes de toutes interventions. Et pourtant, les conséquences, même les plus minimes, existeront toujours, dans la mesure où l’intervention, indépendamment de sa nature, fait peser un risque sur notre santé.

 

Nous sommes donc devenus de plus en plus intransigeants avec la médecine, supportant de plus en plus mal tout dérapage. Si on peut comprendre (quoi que ce ne soit pas aussi évident que cela) ce genre d’arguments, nul ne peut contester que le personnel médical (je ne parle pas que des médecins) a apporté une réponse à ces attentes, en multipliant les procédures de contrôle.

 

 

Une société aseptisée.

 

 

Depuis quelques années, cette exigence s’est encore accrue, et on en oublie presque des évidences. Ainsi, personne ne s’émeut plus lorsque le Ministère de la Santé soit contraint d’organiser une vaste communication pour informer le client, que la meilleure protection contre les microbes reste…le lavage de mains. Oui, on s’en doutait, mais peut-être a-t-on perdu ces évidences.

 

On sait tous désormais, après que l’Etat y ait consacré des millions, que les antibiotiques ce n’est pas automatique. Pour une bonne et simple raison, c’est qu’une consommation importante crée l’accoutumance. Soit, c’était aussi une évidence, mais on va admettre, qu’il s’agissait d’un conseil hautement scientifique.

 

Mais, lorsque nous nous protégeons de tous les microbes et autres bactéries, ne se fragilise-t-on pas ? Mon propos n’est pas d’inciter à l’absorption de produits impropres à la consommation, mais juste de signaler, que si nous sommes devenus de si petite constitution, c’est peut-être aussi parce que nous avons commis l’excès de prudence.

 

Notre organisme n’a plus l’habitude (et donc la connaissance) des infections bénignes, et lorsqu’il y est confronté, il ne sait plus comment réagir. L’effet placébo des alicaments pourrait aussi être à la base d’un débat, qui déclencherait les mêmes réactions passionnées

 

 

La contradiction apparente

 

 

Et pourtant, en dépit de cette exigence de sécurité médicale, certains de nos comportements sont totalement opposés. Sans me permettre de porter un jugement de valeur, je ne peux, que constater qu’une activité médicale est en forte hausse, et que personne ne semble s’en émouvoir : le tourisme esthétique.

 

Sous prétexte d’une opération de chirurgie esthétique (il est inutile de partir à l’autre bout du monde pour être victime en la matière) , des tous opérateurs organisent des séjours clés en main. Ainsi, la Tunisie est devenue une destination privilégiée dans ce genre de tourisme (partageant la vedette avec la Hongrie et le Maroc).

 

On se voit proposer une augmentation mammaire ou autre pose d’un anneau chirurgical au cours d’un séjour, qui vous permettra, après 1 ou 2 jours à la clinique, de bénéficier d’une semaine ou deux dans un hôtel de bord de mer, afin de vivre une convalescence dans un cadre idyllique. Tout organisé, voyages compris, ce type de séjour représente quand même pour une intervention similaire une économie, pouvant s’élever à 50 % par rapport au prix pratiqué en France.

 

Peut – être est-il bon de rappeler une autre évidence, avant la survenue d’un nouveau drame sanitaire ? Si un prix élevé ne garantit pas forcément la qualité d’un produit, une réduction drastique des coûts ne peut améliorer cette sécurité.