Le député Conservateur de la Saskatchewan, Brad Trost, a récemment fait une déclaration des plus choquantes. À la suite d’une subvention financière de son gouvernement à l’endroit d’un organisme spécialisé dans la planification des naissances, ce dernier a affirmé que le débat sur l’avortement était maintenant rouvert. Fervent opposant de l’avortement, il serait prêt à déclencher un débat afin de rendre illégale cette pratique, pourtant permise au Québec depuis 1988. Une déclaration qui soulève bien des discussions dans l’opinion populaire et qui n’annonce rien de bon pour les militants de la cause des femmes.
Est-ce possible de croire, qu’aujourd’hui, en 2011, notre société pourrait effectuer un tournant si radical qu’il lui ferait faire un bond en arrière? Qu’en est-il de la cause des droits des femmes? Oui, l’avortement peut se résumer au droit à la vie ou à la mort sur un être à venir dans le futur, mais il concerne surtout le droit de la femme dans les circonstances présentes. Sans l’avortement, un nombre considérable de filles devraient renoncer à leurs études en raison de grossesses non désirées. Elles devraient ainsi mettre une croix sur leur indépendance financière et souvent devoir dépendre de leur conjoint, si conjoint il y a, pour vivre. N’est-ce cependant pas contre cette situation que les femmes se sont battues toute leur vie? Non seulement l’avortement permet de contrôler les naissances inopportunes, comme celles causées par un viol ou pouvant entraîner des problèmes de santé chez la femme, mais elle permet d’éviter que les enfants à naitre vivent dans de mauvaises conditions. Les mères adolescentes sont-elles vraiment aptes à prendre soin de leurs enfants? Quel avenir leur sera alors réservé? Comme membres d’une société, nous sommes consternés chaque jour par de mauvais traitements faits sur des enfants; des enfants vivant dans des familles où les parents sont incapables de prendre soin d’eux. Ce sont donc la pauvreté, l’instabilité des couples et le rêve d’un avenir meilleur qui poussent certaines femmes à mettre un terme à une grossesse ; des raisons bien légitimes. Les opposants à l’avortement ont toujours la liberté de ne pas avoir recours à cette pratique, mais il serait immoral, considérant le droit à la liberté, d’empêcher les femmes ne voulant pas d’enfant à avoir recours à un avortement.
La longue histoire de la lutte pour l’égalité entre les hommes et les femmes, n’a pas été facile. Après avoir finalement obtenu le droit de vote au Québec en 1940, une autre grande victoire pour la cause est sans doute la légalisation de l’avortement. Elle a permis aux femmes de s’émanciper de « l’emprise » des hommes, de pouvoir faire leur libre choix quant à élever un enfant ou non. Au même titre que les hommes, elles peuvent maintenant avoir un contrôle sur leur avenir et nourrir leurs ambitions. En souhaitant interdire l’avortement, le gouvernement leur enlèverait ces droits et ferait, de la même manière, reculer la cause des femmes. Est-ce vraiment démocratique que de limiter des libertés déjà acquises depuis plusieurs années? Il est difficile de comprendre où veut en venir le député conservateur avec son débat. Il est difficile de croire que des personnes puissent garder des points de vus si peu évolués. Sommes-nous prêts de retrouver cette bonne vieille image de la femme au foyer, bonne épouse et mère aimante? Une femme dont la voix est étouffée par celle de son mari?
Une chose est certaine, avant de vouloir s’étendre sur une campagne de préservation de la vie humaine, la cause des droits des femmes est à souligner et des questions éthiques sont à étudier; à qui donner le plus de droits; au citoyen du présent ou à celui du futur?
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/National/2011/09/29/001-brad-trost-avortement.shtml
Je trouve que dans nos sociétés actuelles, on a un peu trop oublié l’importance de l’information au sujet de tous les moyens de contraception. et c’est bien domage ! surtout auprès des jeunes; on raille beaucoup trop le préservatif qui ne semble plus être qu’un anti-sida! alors qu’il peut éviter des drames familiaux et des naissances non souhaitées….
On informe jamais assez les hommes surtout, les garçons, sur l’importance de la maitrise de leur élan!
j’ai l’impression que l’on a fait un grand pas en arrière sur ces sujets après ces périodes de trop grande liberté;
l’avortement ne devrait intervenir qu’en extrème dernier recours.
un vote positif !
;D
« Oui, l’avortement peut se résumer au droit à la vie ou à la mort sur un être à venir dans le futur …des questions éthiques sont à étudier; à qui donner le plus de droits; au citoyen du présent ou à celui du futur? »
L’enfant en gestation n’est pas seulement le futur, il est aussi le présent; il suffit de regarder sa vie intra-utérine telle que détectée par l’échographie par exemple. Il rêve, se déplace, s’agite, bref, il vit. Tous les médecins le savent. Pensez à la naissance et reculez dans le temps : quand devient-on un être humain ?