L’utopique pandémie étant terminée, il est l’heure de faire les comptes et de tirer le bilan de cette précipitation générale de l’hiver dernier. Chacun y va de ses commentaires et met en marche des commissions d’enquête pour essayer d’y voir clair sur la gestion de la grippe A-H1N1.
Commissions d’enquêtes parlementaires, audit de la chambre sociale de la Cour des comptes, audition du directeur général de la Santé, tous les moyens sont utilisés pour essayer de comprendre et de faire un point précis de la situation. Un bilan financier de plus d’un milliard d’euros.Dès le mois de juin 2009, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché l’alerte maximale, soit le niveau 6, sur son échelle des risques pandémiques de grippe. Cela signifiait que plusieurs continents sont touchés par le virus et que les populations sont peu ou pas immunisées contre cette nouvelle souche de virus.
A l’automne de la même année la France a tout mis en œuvre pour engager une véritable guerre contre un virus identifié dénommé par l’OMS « grippe A H1N1 », originaire du Mexique, qui devait frapper une majeure partie de la population française et faire de nombreux morts. Or, six mois plus tard, il n’en est rien la grippe A a fait environ un peu plus de 300 victimes en France, ce qui est bien en dessous de ceux de la grippe saisonnière qui sévit chaque année.
Les dépenses engagées par nos responsables politiques ont été colossales et dépassent très largement le milliard d’euros.
Les estimations faîtes se décomposent de la façon suivante :
+ 370 millions d’euros pour 44 millions de doses de vaccins, si l’on tient compte des 94 millions de doses fabriquées et des 50 millions de doses annulées.
+ 150 millions d’euros pour 300 millions de masques commandés.+ 20 millions d’euros d’antiviraux (Tamiflu).+ 8,5 millions d’euros de consommables (seringues, coton), auxquels s’ajoutent 41 millions d’euros pour les dépenses logistiques (acheminement de produits et traitement des déchets).+ 150 millions d’euros pour le paiement des 10 000 vacataires (médecins, vacataires)+ 28 millions d’euros pour l’envoi des convocations de vaccination aux assurés sociaux.+ 145 millions d’euros pour les dépenses liées à la consultation de généralistes et 5 millions d’euros pour l’achat de matériel nécessaire à la réanimation des cas graves. Quel constat peut-on faire ? Le décalage entre les moyens investis pour cette pandémie par rapport aux cas recensés est énorme. Seulement 7 % de la population a accepté de se faire vacciner. C’est bien en dessous de ce qu’avait prévu le ministère de la Santé. L’organisation de la vaccination dans des centres bien précis et non chez les médecins de ville en est peut-être la cause. De plus, les individus sont désormais très conscients des risques qui peuvent être amenés par toutes ces campagnes de vaccination et se renseignent auprès des instances médicales avant de se décider. Y-a-t-il eu une mauvaise appréciation du risque, une débauche de moyens inconsidérés face à une situation qui n’avait rien d’une pandémie.
L’Elysée, le ministère de la santé, Matignon et Bercy, considérant que la santé des français n’avait pas de prix ont décidé, principe de précaution oblige, une campagne de vaccination massive à laquelle très peu de français ont adhéré.C’est probablement les traces laissés par les traumatismes précédents du sang contaminé, des hormones de croissance, de la vache folle et de la canicule qui incité les responsables politiques à prendre autant de précaution pour éviter de prendre le moindre risque.
Plus que le coût financier, c’est aussi la défiance dont ont fait preuve les français à l’égard des autorités responsables qui est à souligner.
Tout cela doit servir de leçon pour l’avenir, il faut devant de telles situations qui risquent de se reproduire très souvent en raison de la mondialisation des virus trouver un juste milieu pour à la fois mesurer les risques humains sans pour autant affoler la population et prendre des décisions qui entraînent des dépenses considérables.