La Loi d’Orientation et de Programmation pour la Sécurité Intérieure, ce nouveau projet de loi, aussi nommé LOPSI 2009 révise totalement les libertés individuelles et ceux notamment sur Internet.

Sous prétexte de combattre la cybercriminalité, on impose aux fournisseurs d’accès à Internet l’obligation d’empêcher sans délai l’accès aux contenus illicites dont les adresses électroniques sont désignées par arrêté du ministre de l’intérieur sous peine d’un an d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende. Cette loi va donc instaurer un délit d’usurpation d’identité sur Internet mais permettra également la mise en place de la localisation des internautes, le blocage des sites illégaux, dont la liste sera fournie par le Ministère de l’Intérieur, mais surtout que la captation à distance de données numériques par des logiciels mouchards, dont les utilisateurs (services de l’Etat) ne seront plus obligés de vérifier la légalité.

Le gouvernement profite de la crédulité des français. En utilisant le mot "pédophile", tout le monde est instantanément terrifié !

Ce n’est même pas une loi qui va attraper les auteurs d’activité illégale puisque ces derniers ont depuis longtemps trouvé le(s) moyen(s) de passer outre ce filtrage (qui comme Hadopi est contournable avec un simple service de VPN à 5 € par mois…)

Sur son blog, Jean-Michel Planche, président de Witbe, déclare : «Il s’agit ni plus ni moins de l’enterrement en première classe de la notion de Neutralité d’Internet »

Lors d’un tchat sur le site du Monde, un internaute lui demandait : « Doit-on s’inquiéter de la tournure des événements concernant le futur d’Internet (…) puisque les moyens de contournement d’Hadopi (VPN, SSL, etc.) pourront être considérés comme des moyens “terroristes” pouvant faire l’objet de poursuites ? » Jean-Michel Planche répond : « Oui, mille fois oui. Après s’être occupé des ordinateurs, on va s’occuper des infrastructures et fondamentalement modifier la structure même de l’Internet. (…) Et le pire, c’est que cela ne règlera strictement rien. Au mieux, on aura réussi à fragiliser une infrastructure qui a été faite pour résister à un conflit nucléaire. »

Nathalie Kosciusko-Morizet la secrétaire d’Etat au Numériquea soutenu la taxe Google et la loi sur la sécurité intérieure. En présentant ses vœux, elle a prudemment évité les sujets qui fâchent.

« On est dans un système où on ne sait pas qui veut contrôler quoi, mais on ressent une menace. Par exemple, que font les gens comme CISCO et d’autres à installer chez les opérateurs et les FAI des logiciels permettant d’analyser les paquets [unités d’information ndlr] qui circulent sur les réseaux ? On est déjà dans l’analyse des paquets et dans le filtrage », indiquait récemment Jean-Bernard Magescas, ancien président de FON France avant de lancer : « Alerte rouge, Hadopi n’est que le début ! »

Le dernier espace de liberté va-t-il disparaître ?