En prise avec un mouvement de contestation interne depuis huit mois, le régime syrien est de plus en plus sommé de s’expliquer et de se refreiner. Dernière initiative diplomatique pour l’y forcer : la médiation de la Ligue arabe. Ultime chance pour la Syrie de faire marche arrière avant une plus grande internationalisation de la résolution de ce conflit.
L’interview que le président syrien, Bachar El-Assad, avait donnée dans le Sunday Telegraph du 30 octobre avait donné le ton. En effet le président syrien y menaçait plus ou moins explicitement l’occident en pronostiquant une déflagration au Moyen-Orient si l’ensemble des chancelleries venaient à ne plus soutenir son régime. Discours du « après moi le déluge » ou du despotisme comme moindre mal eu égard à tous les risques géopolitiques qu’il circonscrit somme toute assez classique, pourrions nous dire.
Mais ces paroles, en plus de mettre au jour la façon de penser du président syrien, avait un objectif masqué : celui de préparer le terrain à la rencontre prévue entre les ministres syriens et les représentants de la Ligue arabe devant se déroulée à Doha le 31 octobre.
A l’heure actuelle les discussions se poursuivent encore entre les émissaires syriens et les délégués des autres pays arabes. Seule certitude : la volonté émanant des différents voisins de la Syrie pour en finir avec le régime de terreur qui actuellement règne à Damas.
A cette fin le comité ministériel de la Ligue arabe, réuni dimanche à Doha, a énoncé un certain nombre de propositions visant à sortir la Syrie de l’ornière dans laquelle elle se trouve. A l’issu des discussions du 30 octobre les différents acteurs se sont entendus pour exiger de la Syrie qu’elle réponde à ces propositions d’ici au 31 octobre au soir. La Syrie, par la voix de Walid Al-Mouallem, son ministre des affaires étrangères, ayant, de son coté, assuré qu’elle proposerait sa réponse dans ces mêmes délais.
Les intentions et propositions de la Ligue arabe
En ligne de mire derrière cette démarche : le souhait d’une responsabilisation des arabes par eux-mêmes au regard de l’image désastreuse que la répression syrienne donne aux régimes voisins accusés par la population syrienne, elle-même, de fermer les yeux, malgré le devoir d’entraide existant entre tous les musulmans. Exigence est également faite à la Ligue arabe, à travers cette médiation, de circonscrire les troubles politiques à la Syrie de peur de voir s‘attiser toujours plus les braises du printemps arabe. le premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassem Al Thani ne s’en cachant d’ailleurs pas lui qui a déclaré qu’à travers toutes ces mesures « Ce qui est requis ce sont des mesures concrètes pour empêcher ce qui est arrivé dans d’autres pays"
Une offre en plusieurs points
Concrètement l’offre de pacification aborde plusieurs points.
Tout d’abord le rejet de la violence dans la résolution du problème. La ligue arabe parlant même dans son message final d’une volonté de « rejet des meurtres de civils", couplé à "l’espoir que le gouvernement syrien prendra les mesures nécessaires pour les protéger".
Autre invocation d’importance celle visant à donner à l’opposition, interne ou en exil, la possibilité de faire part de ses revendications de la façon la plus pacifique. Pour cela les voisins de la Syrie invitent le régime à recourir au dialogue politique avec ceux qui en contestent la légitimité et les méthodes.
Enfin toute petite adresse à l’attention des arguments du régime le souhait émis par la Ligue arabe d’un arrêt de la violence, y compris de la part de certains manifestants.
Les faibles marges de manœuvre du régime syrien
Quant au régime syrien sa marge de manœuvre reste étroite voire inexistante. Ses exactions ont fini de le discréditer aux yeux d’une frange toujours plus importante de sa propre population. Ses arguments expliquant que derrière la fin d’un régime fort se dresse inéluctablement la dictature n’a plus d’échos lorsqu’on regarde du coté des tunisiens, des égyptiens et des libyens. Et enfin au plan international rares sont les pays a encore oser soutenir le régime alaouite. Dernière défection, certes a minima, en date : celle de la Chine.
Etroitesse de manœuvre à l’international d’autant plus avérée que l’une des grandes craintes du régime syrien concerne l’internationalisation de la résolution de cette crise. C’est-à-dire la possibilité, en cas d’échec de cette médiation uniquement arabe, d’en arriver à une résolution du conflit via des interlocuteurs moins proches du régime. En ligne de mire pour Damas : la crainte de l’embargo économique qui compliquerait un peu plus sa tache.
Pour toutes ces raisons les émissaires syriens devraient se montrer un brin plus conciliants que ce que le régime nous a habitué depuis huit mois.
Grégory VUIBOUT le 31-10-11
C’est une blague 🙂 ou c’est une menace et c’est une chute ……………..du mur des samaritains !!! Oui le chef d’état est mal barré mais la vision est handicapée par autre chose.Mon ami voyons ! soyons plus sérieux .
Ah pardon j ‘ ai omis la phrase choc :
Pour toutes ces raisons les émissaires syriens devraient se montrer un brin plus conciliants que ce que le régime nous a habitué depuis huit mois.