« La larme de l’oiseau mécanique » suivi de « Gestes mécaniques »

 La larme de l’oiseau mécanique

 

L’oiseau mécanique tomba du ciel,

Ce matin-là, inerte des circuits,

Avec, dans le regard, plus d’étincelle,

Sur sa joue, perle une larme sans vie.

 

L’oiseau s’écrasa sur les froids rochers,

Sa carcasse balayée par les eaux,

Recrachée par les vagues endiablées,

D’avoir lutté, sont crispés ses ergots.

 

L’oiseau s’échoua, ne se brisa point,

Majestueux jusque dans son sommeil,

Aux portes de l’éternel, assassin,

Qui regardera s’affaisser cette merveille.

 

Et l’oiseau mécanique s’éteignit,

S’abandonna au sort de l’océan

Et, dans sa gorge, s’étouffa un cri,

Régna un silence de fin des temps.

 

* * *

 

Gestes mécaniques

 

Gestes mécaniques s’invitent,

S’éclipsent, morts, et revisitent,

Automates de chair et d’os.

 

Danse machinale aux airs sombres

Sur les murs, projette son ombre,

Nébuleuse au son du juke-box.

 

Le gentilhomme et la putain,

Le vieux bonhomme et son chagrin

Rient de ce rythme monotone.

 

Robot rêveur en mal s’abîme,

Joie menue ne paie pas de mine,

En mécaniques s’abandonnent.

 


Copyright Terhi Schram – août 2012