Vous rappelez-vous cette chanson de Bob Dylan, « La mort solitaire de Hattie Carroll » ?

Dans cette balade, Dylan racontait l’histoire d’une servante noire tuée par un riche blanc. C’était tiré d’un fait divers réel. Il s’élevait alors contre la façon dont la justice de son pays  traitait ce meurtre gratuit. Le riche blanc était libéré sous caution et, au procès, s’en tirait avec six mois de prison. « Dans la grande salle d’audience, le juge cogna son marteau
Pour montrer que tous les hommes sont égaux devant la justice
Que l’on ne détourne ni ne fausse les textes de loi
Que l’on règle aussi leur compte aux puissants
Une fois que les flics les ont poursuivis et arrêtés
Et que l’échelle de la loi n’a ni haut ni bas,
Il dévisagea celui qui avait tué sans raison
Qui avait cédé à cette envie sans prévenir.
Et il parla de sa robe, tout de profondeur et de distinction,
Et il condamna fermement, en punition et repentir,
William Zanzinger à une peine de six mois. 
» « Sortez vos mouchoirs » disait Bob Dylan, écœuré par ce verdict inique. Ces paroles résonnent étrangement aujourd’hui au regard de l’affaire DSK. Une jeune servante noire qui porte plainte contre un riche blanc puissant. On la protège du mieux qu’on peut et l’homme riche et puissant est traité comme un vulgaire délinquant. La justice américaine nous donne une leçon. J’entends ici ou là, les indignations mais demandons-nous comment nous aurions traité cette affaire si elle avait eu lieu chez nous. On peut supposer que ça serait passé plus en douceur. Certes l’affaire n’est pas terminée et l’homme riche va sans doute sans tirer sans trop de dégâts parce qu’il peut se payer les meilleurs avocats, mais on ne peut que constater un gros progrès depuis les années soixante. Aujourd’hui, au moins, le grand Bob ne pourrait plus écrire cette chanson.  

(Je n’ai pas trouvé de vidéo de cette chanson par Dylan)

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