Cette fois la coupe est pleine, les agents de Pôle emploi feront grève le mardi 9 novembre. Il y aura une manifestation nationale à Paris devant la direction générale, Place de la République.

Encore une réforme de Sarkozy qui a été précipitée, mal ficelée, inapplicable.

Les agents se plaignent de ne pas pouvoir mener à bien leur mission, d’avoir été formé au pas de charge. Une fois de plus, c’est la politique du chiffre qui est visée.

La fusion entre les Assedic et l’ANPE s’est faite dans la douleur : si le paiement des indemnités continue de se passer correctement, en revanche la partie « recherche d’emploi » n’est pas satisfaisante.

En période de crise, les difficultés sont accrues. En moyenne, un conseiller gère 105 dossiers et le nombre de chômeurs avait tellement augmenté qu’il a fallu faire appel à l’intérim.

J’ai parmi mes connaissances un agent de Pôle Emploi qui m’a raconté son désarroi : les agents venant de deux administrations différentes ont du mal à travailler ensemble.

Dans son livre « 183 jours dans la barbarie ordinaire », Marion Bergeron qui avait un CDD à pôle emploi témoigne. Voici quelques lignes de l’interview qu’elle a consacrée au magazine « Femme Actuelle ».

« Je reçois les demandeurs d’emploi à l’accueil dans l’arène de libre accès, le poste le plus difficile. Souvent les chômeurs ont déjà téléphoné au 39 49 le serveur vocal, ont été ballottés de service en service avec des réponses contradictoires et ils échouent là, conscients du mépris de l’institution. »

« Tout est chronométré : trente minutes pour les entretiens, quarante cinq pour une inscription, sept pour un appel au 39 49 ou à l’accueil. »

« Une autre fois, j’esquisse la gifle d’une femme. Elle est arrivée avec 15 minutes de retard et la conseillère n’a pas voulu la recevoir. »

La violence au quotidien côtoie l’absurde : savez-vous ce qu’est la S@D ? Il s’agit d’un compte personnel au sein du site internet pour les demandeurs d’emploi alors que beaucoup d’entre eux ne maîtrisent absolument pas l’outil informatique.

Kafka y trouverait sans doute un sujet pour un de ses romans.

Je croyais que l’emploi était la priorité. Il faudrait dans ce cas se pourvoir d’un outil efficace pour réussir ce pari. On en est bien loin !