Ainsi donc, voilà qui restera un modèle de gabegie : l’achat et la destruction des vaccins supposés freiner la propagation de la terrible grippe A qui devait terrasser le monde.

Pour rappel, la France, face à la menace d’une épidémie de grande ampleur avait acheté pour 94 millions de doses de vaccin (soit presque 700 millions d’euros !) destinées à protéger la population  de l’ennemi public n° 1 de l’époque, le H1N1.               

Ce n’est pas le principe de précaution qu’il faut remettre en cause et là n’est pas le sujet, mais on si l’on revient sur la manière dont avait été gérée cette crise à l’époque par Mme Roselyne Bachelot (accusée, au passage, d’avoir cédé au lobbying des laboratoires pharmaceutiques), alors ministre de la Santé, il y aurait beaucoup à dire. Pour preuve le rapport de la commission d’enquête parlementaire a fini par accabler celle-ci et ses services pour sa gestion de la crise. Invitation pressante à la population pour qu’elle se fasse vacciner suivie de queues interminables devant des centres de soins trop peu nombreux et mal organisés, interdiction aux médecins traitants d’effectuer la vaccination dans un premier temps, colère de ceux-ci, bons de vaccinations jamais reçu par courrier et yoyo entre surestimation et sous-estimation de l’épidémie (phénomène accentuée, il faut le dire, par les médias) ont fini par dégoûter les français d’aller se faire vacciner (à peine entre 5 et 6 millions se sont déplacés). Soulignons tout de même qu’au niveau mondial, l’OMS elle-même (dont on a accusé quelques uns de ces experts d’être à la solde de groupes pharmaceutique), a gérée la crise de manière calamiteuse

En France, on se souviendra aussi de la tentative ratée de revente des doses en surplus au Qatar, de la renégociation en catastrophe de l’ardoise avec les laboratoires pharmaceutiques ayant fournis les doses de vaccin. Bref, la note, salée entre l’achat et la destruction des doses en surplus, s’élèvera en tout à 400 millions d’euros.

Ce scénario fou aura au moins souligné les points faibles des dispositifs : mauvaise coordination de la recherche à l’échelle européenne, surestimation supposée du phénomène par l’OMS et propension à crier au loup un peu trop vite.