Le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, dirige également le syndicat des transports (STIF) et rappelle dans une interview que les transports en Ile-de-France doivent être considérés comme un bien de première nécessité.  L’élu de la capital explique, « ici on ne prend pas le train pour se promener, mais pour aller travailler ». Pourtant, il vient d’opter pour une répercussion de la hausse de la TVA sur les prix des titres de transport. Pour alerter sur le double discours des responsables régionaux et l’explosion des coûts du service public, Valérie Pécresse et Nathalie Kosciusco Morizet sont allées à la rencontre des Franciliens…


Comment se fixe le prix du ticket ?

Le portail du gouvernement pour les collectivités territoriales rappelle qu’il revient aux régions de négocier les « conventions avec la SNCF (et la RATP) pour fixer les conditions d’exploitation et de financement des services ferroviaires régionaux ». Un rapport du Sénat sur les Autorités Organisatrices de Transport en 2012 estimait pour sa part « qu’une remise à plat de la compétence transport n’est pas nécessaire » puisque les « les syndicats mixtes SRU apparaissent comme un outil approprié ».


Malgré cela, le président de la région et du STIF affirmait le mois dernier que « le Stif n’augmente pas les tarifs de son fait ». Cette affirmation est révélatrice de l’impuissance des autorités locales face à l’Etat ou aux opérateurs de transport, au choix. Pire, Jean-Paul Huchon utilise ainsi la complexité de l’organisation administrative pour dissimuler une vérité qui est pourtant précisée sur le site du syndicat : « c’est lui qui crée les titres de transport et fixe leurs tarifs ».


Une opposition qui fait des propositions

Au cours des dernières années, les hausses consécutives des moyens de transports en Ile-de-France ont notablement pénalisé les populations les plus défavorisées. Quand bien même l’INSEE prévenait déjà en 2005 que « le transport est [devenu] le deuxième poste de dépenses après le logement », les usagers du réseau public, ou ceux qui renoncent au transport individuel, se verront donc fiscalement sanctionnés. On est loin de l’application d’une fiscalité verte, et sans surprise, la coalition avec les écologistes et le Front de Gauche paraît d’ailleurs de plus en plus fragilisée.


Pour assurer l’adaptation de l’offre à la demande et améliorer la compétitivité du territoire, l’opposition ne manque pas de faire des propositions. Le rassemblement des élus franciliens initié parValérie Pécresse, est allé à la rencontre des usagers pour défendre leur vision d’un service public moderne et efficace. C’est ainsi que sans amélioration des prestations de services, l’ancienne Ministre de Bercy « propose un gel symbolique des tarifs pour 2014 et la mise en place d’un bonus-malus spécifique sur la régularité des transports ».


A plus long terme, elle précise au journal 20 Minutes, distribuée justement dans le réseau parisien, qu’il est possible de « renégocier avec les transporteurs pour qu’ils ne répercutent pas la hausse de TVA alors que la SNCF bénéficie du crédit impôt compétitivité emploi ». Enfin, elle veut « faire en sorte que toutes les taxes nouvelles encaissées par la Région et destinées aux transports, soit réellement réinvesties dans les transports », ce qui n’est pas toujours le cas actuellement.