La France n’a jamais cherché à garder ses colonies
"Quoi !?!" Vous insurgerez-vous, "et l’Indochine ? et l’Algérie ? N’était-ce pas des guerres ?"
Certes.
Mais ces guerres ne servaient pas à garder les colonies. Ces guerres n’ont pas été menées pour être gagnées. Juste par soucis de politique intérieure.

La France a choisi de suivre la ligne Clémenceau.

La ligne Clémenceau : Clémenceau ne voyait pas les colonies comme un moyen de développer la puissance Française, mais plutôt comme une charge. Il est vrai que les colonies représentaient un certain nombre d’inconvénients pour la France : il faut nourrir les colonisés, en instruire certain, maintenir une présence militaire dans ces contrées lointaines, maintenir également un contingent de fonctionnaires, y développer diverses infrastructures…
Bref, ce n’était pas tout bénef, comme on dit.
Mais, sous Clémenceau, la France avait moyen de matières premières, et il n’y avait guère de solutions alternatives.

La guerre a changé deux choses :

1/ L’opinion publique
Alors raciste a commencé à remettre en cause ce type d’idéaux, voyant où ils menaient. Il deviendra donc de plus en plus difficile de faire travailler les enfants pour 3 grains de riz par jour et de faire avancer les adultes au fouet sans provoquer l’indignation du peuple.
Les inconvénients mis en évidence par Clémenceau ne s’en trouvent que renforcés : il faudra plus d’argent pour nourrir, instruire et soigner les petits noirs et les petits Vietnamiens.
La barbe !

2/ La soumission des colonisés
Bien que quelques révoltes aient été notées avant la guerre, c’est bien après que les peuples colonisés sont vraiment devenus revendicatifs.

Pour ces deux raisons, il n’était plus possible de conserver les colonies, du moins telles qu’elles existaient.
Il y avait donc trois solutions :
1/ La plus simple, celle des Belges, lâcher les colonies. Vous voulez l’indépendance, vous l’avez. Ca évite les ennuis, mais c’est aussi renoncer aux matières premières.
2/ La meilleure, tant pour les colonisés que pour les colonisateurs : garder les colonies, mais en donnant aux colonisés les mêmes droits que les Français. Une sorte d’union plutôt qu’un empire colonial. Les colonisés étaient déjà Francophones, c’eût donc été facile à mettre en place.
La France gardait ses matières premières, les anciens colonisés auraient pu profiter de la technologie au lieu de la période de chaos que l’on connaît.
Mais cette option ne fut que très peu creusée, car il y avait une troisième solution.
3/ La solution choisie : Garder les matières premières tout en se débarrassant des inconvénients mis en évidence par Clémenceau. Installer des marionnettes dans les pays indépendants qui seront chargées d’organiser le pillage des matières premières.
Les colonisés ont leur indépendance, les moutons de métropole sont convaincus que la France n’est pas responsable de leur situation.

Finalement, deux pays ont donné lieu à des guerres :

L’Indochine, car il fallait bien faire croire que la France cherchait à garder ses terres. En plus, le mouvement était à moitié communiste. On ne pouvait pas lâcher le pays à des gens comme ça.
La défaite spectaculaire de Dien Bien Phu sert de porte de sortie. L’opinion publique acceptant mal cette guerre, il ne fut pas difficile de signer des accords de paix.

L’Algérie, car il eût été mal venu d’abandonner les nombreux expatriés à leur sort.

Aucune de ces deux guerres n’avait de chance d’être gagnée. Elles ont été menées pour faire bonne figure : personne n’aurait pu croire que la France donnait l’indépendance pas bonté d’âme. Sans ces deux guerres, il eût été trop simple de découvrir le pot aux roses.
Il fallait des défaites militaires.

 

Ainsi, pendant que la France pleurait ses morts et sa gloire perdue, les parasites organisaient le pillage de l’Afrique et l’exploitation au grand jour et en toute impunité des peuples.

Cette organisation a même un nom : la France-Afrique !

Le plus grand crime n’est donc pas la colonisation, mais bien l’après-colonisation, et il est encore commis par des gens dont les bureaux se trouvent à Paris, à quelques heures de voiture de chez vous.