En plein week-end de Coupe Davis (la France affronte le Canada à Vancouver), c’est le moment de revenir quelques faits marquants de l’histoire de l’équipe de France en Coupe Davis.

Les exploits ont été nombreux. Mais s’il ne fallait en retenir qu’un en premier lieu, ce serait la finale de Lyon en 1991.

Depuis 1932 et la victoire des Mousquetaires, le palmarès Français dans la compétition était resté cruellement vide.

En cette année 1991, Yannick Noah est aux commandes de l’équipe de France. Captain Noah, un vrai meneur d’hommes à sa manière, un fédérateur, un homme et un joueur respecté.

Le parcours de l’équipe de France la voit tour à tour battre Israël (5-0), l’Australie (3-2) et la Yougoslavie (5-0).

Les Etats-Unis, de leur côté, sortent successivement le Mexique (3-2), l’Espagne (4-1) et l’Allemagne (3-2).

La finale aura donc lieu le week-end du 29, 30 novembre 1991 et 1er décembre à Lyon.

Les Américains débarquent en France avec leurs deux vedettes, Agassi et Sampras, ainsi que leur redoutable paire de double composée de Flach et Seguso.

Les Français aligneront quant à eux Forget et Leconte, en simple comme en double.

Lors du premier match, Guy Forget affronte André Agassi et s’incline logiquement en 4 sets, après avoir pourtant remporté le premier (7-6, 2-6, 1-6, 2-6). Les trois derniers sets sonnent comme une mise au point de la part d’un joueur qui ne jouera plus du week-end, même si à ce moment là, il ne le sait pas encore.

Henri Leconte, qui revient tout juste de blessure mais qui a été galvanisé par les mots de Noah, se doit donc de battre Pete Sampras afin de ne pas laisser deux points d’avance aux Américains dès le vendredi soir. Une tâche difficile car l’Américain est bien au dessus du Français. Mais la Coupe Davis est une compétition à part. Il ne faudra que 3 sets à Riton pour expédier celui qui est en passe de devenir une légende mondiale du tennis. Sa victoire (6-4, 7-5, 6-4) remet les deux équipes à égalité avant le double décisif du samedi.

Flach-Seguso. Ce qui se fait de mieux au monde en terme de double à l’époque. En face, Forget-Leconte qui ont déjà chacun un match de la veille dans les jambes. Portés par un public de feu tout acquis à leur cause, les deux Français vont réaliser ce qui reste à ce jour un match d’anthologie. Menant 2 sets à zéro, ils se relâchent et perdent le troisième set avant de conclure dès le quatrième et de donner un point supplémentaire à leur équipe (6-1, 6-4, 4-6, 6-2). 2 points à 1 pour l’équipe de France au soir du samedi. Inespéré.

Le premier match du dimanche oppose Sampras à Forget. Un Sampras sans doute encore sous le choc de sa défaite du vendredi et qui découvre peu à peu que la Coupe Davis est une compétition bien à part qui ne répond à aucune logique sportive. Le premier set est accroché. Fogret l’emporte au jeu décisif. Sampras réagit et remporte la deuxième manche (6-3). On se dit que le réveil de l’Américain a enfin sonné. Il ne le sait pas encore, mais il est pourtant trop tard. Forget expédie les deux derniers sets (6-3, 6-4), s’applique sur son dernier coup droit, jette sa raquette en l’air et tombe à terre de bonheur. Il vient d’offrir le point décisif à l’équipe de France.

59 ans après le dernier succès Français dans l’épreuve, tout cela valait bien un tout d’honneur au son de « Saga Africa ».

S’il y a des souvenirs sportifs impérissables, ce dimanche 1er décembre 1991 en est incontestablement un.