Les anarchistes de Léo Ferré Lorsqu’on écoute cette chanson, qu’on soit de gauche, du centre, ou de droite, on est pris de frisson dont notre épiderme est le témoin intemporel. Autres mœurs, autres temps ? Pas évident. Souvenez-vous, le 27 octobre 2005, à la suite de la mort de deux jeunes de Clichy tués par des policiers « dans l’exercice de leur fonction », les banlieues se mettent à flamber. Plusieurs jours de couvres-feus sont déclarés par arrêté préfectoral. La presse internationale, alors que l’Irak n’est pas si loin, en profite pour faire de la France un pays en insurrection, et hisse l’hexagone au pilori des « faîtes ce que je dis, ne faîtes pas ce que je fais », porte-drapeau des droits de l’homme… et des donneurs de leçon. Le gouvernement mettra prêt de trois mois à éteindre un incendie que le ministre de l’intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, proposa de taire avec un « karcher ».
Samedi 25 juillet, le patron de Servisair Cargo est libéré, après 24 heures de séquestration.
Depuis octobre 2008, la séquestration de patrons est devenue un sport national en France. Pas loin d’une dizaine de cas ont été répertoriés dans des sociétés, dans l’ensemble importantes (Sony France, 3M, Caterpillar, PPR…). La France est pourtant réputée pour mettre en place des plans sociaux « corrects » par rapport aux autres pays riches, même si ça ne remplace évidemment pas un emploi.
En outre, les salariés sous le couperet d’une liquidation judiciaire ou d’un plan social, passent désormais par l’étape « bomb»onne de gaz avant de négocier (New Fabris / Nortel). Les éleveurs en colère font voler les caddies, à l’aide de leurs engins agricoles, au dessus des têtes des clients de Carrefour pour manifester leur mécontentement. Les banlieues prépareraient la revanche de l’élection 2007 : la crise économique a supprimé les jobs d’été dont le temps désormais libre des jeunes serait occupé à faire des conneries et à dealer plus que de coutumes.
Doit-on appeler cela une ambiance anarchique. D’une certaine manière oui, car les actes cités plus haut répondent plus ou moins à une définition trouvée sur un des dictionnaires en ligne : « idéal politique fondé sur la suppression de l’État et de l’autorité / état d’agitation et de trouble ». D’une autre manière… oui, si on s’arrête quelques minutes sur ces manifestations de salariés en colère. La plupart d’entre elles n’ont pas été cautionnées par les syndicats. Ces derniers ne les justifient pas, tout en comprenant les actes de ces gens désespérés qui ont donné leur vie, voir une partie de leur âme à leur entreprise et dont ils ont l’impression, que dis-je la certitude, d’être la variable d’ajustement de l’écart budgétaire. Si ce n’est pas du côté des syndicats, se sont-ils tournés, ces salariés désesperés, vers une représentation quelconque ? Exact selon moi! Mais cette représentation n’a justement aucune ambition politique: il s’agit de l’ultra gauche de Besancenot, bien-sûr ! Non seulement, cette vague d’agissements est en relation avec la percée du « petit pas bête qui monte » comme j’ai l’habitude de l’appeler, mais surtout il « assume » lui-même ces actes en disant que les licenciements sont bien plus violents que les actes à l’encontre des directions d’entreprise.
Attention à ne pas mettre tout le monde dans le même panier ou bateau certes, mais il est fort à parier que les dépôts de bilan n’en soient qu’à leur début, et qu’ils réveillent ou vont réveiller l’anarchiste qui dort en nous, victime ou future victime de licenciements. Pour 2012, Sarko, Walls, à bon entendeur !
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Yves,
Plus qu’Anarchistes, je crois que c’est un ras-le-bol général qui c’est installé.
Jamais les français auparavant, n’auraient menacé de faire sauter une usine pour obtenir une plus grosse prime de licenciement.
Un ras-le-bol général, lorsqu’ils voient tous ces grands patrons se remplir généreusement les poches et licencier, alors qu’ils font d’énormes bénéfices sur le dos des ouvriers et ce, même avec la crise.
Un écoeurement général, alors comment ne pas les comprendre.
Un vote Super.
@+ Yves.
Amicalement.
ANDREA.
C’est vrai Andrea. D’autant que comme je l’ai dit, les français partent certes avec un minimum d’indemnités, ainsi qu’un plan de conversion (bon ne nous leurons pas – comme de toutes façons, les patrons pensent qu’on est bon à jeter à la poubelle après 45/50 ans – ce plan est juste un pointage aux assedics differé), mais à l’inverse, les dirigenats du CAC40 sont les plus payés en Europe! >:(
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Yves,
Si rien n’est fait en faveur des français, j’ai bien peur, que cela ne dégénère très vite.
Ce ras-le-bol qui s’est installé en France, est comme une cocotte minute qui risque d’exploser à tout moment, si on ne laisse pas un peu d’air « Frais », s’échapper.
Il est juste, que les personnes de 45/50 ans ne sont bonnes qu’à jeter à la poubelle, pour les patrons. Mais ils commettent une grave erreur, car ce sont elles qui ont le savoir.
Et ce, dans différent corps de métier.
Le système boursier et ses actionnaires, ne sert qu’à enrichir les plus riches, et tant que cela ne sera pas remis en question, il n’y aura pas d’avancées significatives, pour les employés.
@+ Yves.
Amicalement.
ANDREA.
Faut pas se leurrer, la France, à part les banlieues…n’est pas un pays révolutionnaire….Ce sont pas les vieux qui vont ériger des barricades!
Si ce n’est pas révolutionnaire dans les gestes, dans les têtes peut-être?
Bonjour à tous !
pour répondre à « LIBERTINUS »les vieux d’abord c’est qui?? vous etes comme tous ceux qui s’amusent à créer des « ZONES » les Jeunes,les vieux,les femmes,les hommes,les pédés,les etc,etc SACHEZ MR avec tout le respect que je vous dois bien sure que les vieux d’aujourd’hui ont construit hier ,la liberté que vous vivez « aujourd’hui »!les vieux comme vous les appelez vivent avec 450€/mois pour beaucoup d’entre eux, et les vieux n’ont rien à perdre ou vraiment pas grand chose,mais vous les « JEUNES » vous vous laissez prendre aux couilles , vous pliez « immédiatement » contre le pouvoir de Sarkosy, vous etes en greve et si on vous propose une tablette de chocolat vous retournez à la petite école, on veux vous fouiller vous dites c’est normal, moi voyez vous je préferai les vieux qui ont fait 68 !!!
et que faites vous ……..rien , que dalle……on peu déja voir le duvet de laine qui pousse sur votre dos …….vous etes déja des agneaux ……..et l’évolution normal d’un Agneau ,à part de finir chez le boucher …….c’est de devenir ….UN MOUTON, un mouton qui va suivre le bon pasteur Sarkosy …..alors SVP vous avez bien sure le droit de choisir votre vis ……mais foutez la paix ……AUX VIEUX ….ils ont fait plus de guerres que vous, plus de révolutions que vous,ils ont plus travaillés que vous,merci d’avoir au moins le courage de refaire pareille !!!!!
et si vous voulez ,je suis des votres !!!! sans aucune rancune ,bonne journée mais battez-vous bordel !
pierre ruel
Non, il faudrait que plus rien ne soit contrôlé par l’état ce qui pour le moment n’est pas le cas. Les banlieues sont anarchistes oui et non, les jeunes « des cités » ne veulent pas se soumettre aux lois françaises, mais pas dans un but anarchique, mais surtout pour défier le pouvoir, les forces de l’ordre. Cela me répugne d’en arriver là, ils n’ont aucun respect pour les biens, les personnes, les lois et ce n’est pas en faisant cela que certains auront le mien, le mépris ils ont déjà gagné pour beaucoup.
Libérateur, vous me paraissez un génie de la critique du pouvoir actuel, mais êtes-vous capable de proposer des idées pour « sauver » le pays ? Que vous considérez tous pour beaucoup comme perdu, corrompu ect…
Arrêtez de me parler de grève, là-dessus aussi les gens en on assez, un raz le bol s’exprime à cause des grèves répétitives pour tout et rien. Parce que certains pensent que gouverner un pays c’est comme diriger une voiture à pédale !
La révolution faites là si vous voulez, mais ne plaigniez pas des conséquences qu’il y aura derrière.
Je trouve antinomique ce que vous dites, associer travail et grève. En effet vous conseiller de faire grève et vous dites en même temps que les gens travaillez plus.
Comment peut-on travailler plus tout en faisant plus grève ? Le sens même de faire grève c’est de cesser le travail, alors bon ….
De plus les « vieux » se révoltaient par instant, mais il y avait beaucoup moins de grèves que maintenant pour tout et rien, parce que désormais tous les motifs sont bons pour faire grève.
A lire vos commentaires pour certains on penserait à des gamins pré-pubères qui veulent changer le monde et pensent qu’en un coup de baguette magique cela se fera. Si vous êtes si mécontent, intelligent : proposez vos idées, présentez vous aux prochaines élections présidentielles, faîtes la votre révolution ou anarchie, mais arrêtez de critiquer le pouvoir pour tout et rien parce que vous pensez qu’un pays c’est comme une voiture on met le moteur en route et ça tourne.
libérateur, créer des zones, des cases, c’est certes un peu marketing, mais c’est quand même une façon d’analyser un problème petits bouts par petits bouts.Je vous rejoins quand même dans sens où Libertinus est un peu hors sujet, ce n’est justement pas aux vieux de se battre qui ont pu profiter d’une vie unique dans l’histoire de l’Europe : comfort, pouvoir d’achats, sécurité de l’emploi et surtout : pas de guerre!
Euh, qualifier Krivine ou Besancenot d’ultras-gauchistes, c’est aller un petit peu vite en besogne.
Il s’agit en fait de la bonne vieille gauche à la Mauroy d’avant 1981, à peu de choses près.
Maintenant qu’un Sarközy et des Valls, des Dray, des Kouchner, des Boeckel (ancien du Ceres, autogestionnaire, donc… comme Rocard un temps) sont « la gauche », c’est sûr que, pour désigner Emmanuelli, Dosière, il faut les faire passer à l’extrême-gauche et faire riper Krivine à l’ultra-gauche. De fait, Cohn-Bendit, avec sa cogestion de la Bavière avec la droite, y a bien aidé…
Bravo pour analyse, sagesse, pertinence et sérénité (vote+). Pierre Ruel se contredit, comme vous le remarquez judicieusement. Effectivement, ceux qui font grève prêchent souvent pour leur paroisse uniquement et ne voient qu’une facette du problème. De même, beaucoup des personnes ont tendance à cracher sur le système, mais en même temps se plaignent au moindre médicament non remboursé par la sécu, crient au « tous pourris » et ne se déplacent même pas lors des élections que nos aïeux ont eu tant de mal à obtenir. Il faut que le comportement soit en phase avec ses idées et réciproquement, vaste programme !
Mon précédent message était destiné à Jeremy, évidemment!
A+
Yves
Peut-être Jeff, comment on l’appelle déjà le courant de Besancenot? C’est vrai que j’y suis peut-être allé un peu fort. « Ultra-gauche » est plutôt utilisé pour des personnes qui se réclament plus ou moins des idées anarchistes. D’ailleurs, Besancenot dénonce justement les agissements de « l’ultra gauche ». N’est-ce pas Jeff?
Par contre, « bonne vieille gauche à la Mauroy », je trouve ça un brin léger!
Merci Yves pour votre commentaire positif à mon égard et de votre soutien.
Selon moi La LCR (ligue communiste révolutionnaire) parti de Besancenot est un parti d’extrême gauche révolutionnaire comme le dit d’ailleurs son nom et non anarchiste.
Besancenot veut « révolutionner » la France et non la rendre anarchique.
Oui, c’est vrai Jeremy qu’il y a une nette différence entre faire la révolution (pour un idéal)et être anarchiste (être contre tout). J’aurais peut-être du intituler mon article : « La France est-elle encore une pays de révolutionnaires ». Mais la révolution ne mène-t-elle pas à l’anarchie si on en perd le contrôle? Mon titre n’est peut-être pas tant hors sujet que ça (je me raccroche aux branches….)…
Rien sur la chanson et les frissons qui vous parcourent l’échine? (bon, je dois être le seul dans ce cas…)
Bonjour Bobby.
La France un pays d’anars? Loin de là.Un pays ou le chacun pour soi est prédominant avant toutes autres choses.Ce n’est pas parce que des banlieues se bougent en broyant tout,que des larbins s’insurgent en menaçant de faire sauter leur usine a bagnards ou il n’y a plus rien a espérer que cela fait du peuple Français un pays d’anarchos!!! L’anarchie fait peur,une révolution civile fait peur,et le Français a l’heure ou la grande récréation annuelle bat de son plein se contre fou de l’avenir des autres.
Trop conformiste le peuple de cet hexagone,personnellement,je le constate chaque jour,les Français sont trés obéissants malgré les restrictions de toutes origines.Quant a ceux qui en bavent qu’ils se démerdent voilà ou en en est!!!
Il n’y a pas pire que le petit travailleur qui s’embourgeoise,cela aussi je le constate au quotidien.La France reste et demeure une vieille nation de bourgeois conservateur,matérialiste également.
Enfin,je me marre,la France pour tous ce n’est pas demain la veille!!!
Bye et bonne journée Bobby.
Yves : oui une révolution mal contrôlé voir incontrôlable effectivement peut tourner à l’anarchie quoique ceci n’est pas forcée tout dépend de ceux qui « font la révolution » et de ce qu’ils attendent de celle-ci. Mais ne vous inquiétez pas votre titre tien quand même la route.
Mais les Français en général comme le dit Humaniste n’a ni un esprit révolutionnaire (LCR très peu de voix et d’adhérent par exemple) et encore moins anarchique avec l’attachement à certaines règles de savoir vivre en communauté … que l’anarchie risquerait de supprimer.
Le problème de la France ou plutôt devrais-je dire des Français, c’est qu’ils souhaitent des réformes, une amélioration … mais que personne au final ne veut faire le moindre sacrifices sur des privilèges ou encore travailler ou plus longtemps. Et qu’au final ils aiment bien les choses telles qu’elles sont même s’il (le peuple) demande du changement. Nous (les Français) sommes assez conformiste dans l’âme, trop je pense. Et ne voulons pas changer. Là est toute la question et le problème des présidents de la République Française actuelle comment réformer une France qui veut changer sans pour autant vraiment changer ?
Jeremy, c’est bien résumé le paradoxe français. Il se plaigent du chômage et achète des voitures étrangères! 🙁
Un article tres interessant qui m’a permis de redécouvrir cette magnifique chanson de Léo Ferré… et me permet de rappeler que nous confondons tous injutement anarchie, révolution et ANOMIE, ce dernier mot illustrant parfaitement les problémes actuels que vous décrivez.
Ferré lui meme, ce génial anarchiste, n’a t’ilpas dit « L’anarchie est la formulation politique du désespoir ».
L’Argentine depuis la crise, a utilisé un des principes fondateurs de l' »Anarchie » ou courant libertaire, l’Autogestion, qui lui a permis de sortir de la crise particulierement grave où elle était prostrée. Mouvement d’espoir donc et de réhumanisation de sa société!!!
ce n’est qu’un example , ne dramatisons rien, la France n’est pas encore en Anomie, ou au bord du chaos; le pouvoir est en place, de plus en plus en controle, comme le dit si bien Andrea.
Mais espérons que le désespoir s’estompe et laisse place à la reconstruction solidaire (d’une certaine façon, les associations caritatives mises en place depuis quelques années sont un bel exemple d' »anarchie » et non d’anomie, de création pour tous par tous).
Etant tout sauf anarchiste, mais une grande fan de Leo Ferré (avec le Temps),je ne pouvais résister quand meme à apporter des rectifications éditorialistes à tous vos commentaires!!
C’est vrai Agnes que je trouve que la France est un bon compromis et je partage peu l’idée répendue selon laquelle l’arrivée de Sarko vient mettre en péril ce compromis et les libertés cherement acquises. Il est présent dans la sphère politico-médiatiqe, comme à mon avis, les hommes politiques ont pu l’être avant lui.
Content Agnes de trouver enfin quelqu’un qui réagit à la chanson.
Bjr Humaniste,
les gens ne se rebèlent pas parce qu’ils sont des moutons ou parce qu’il n’y peut-être pas tant matière que ça à rebelion?
[b]Mince alors, pendant que je rédigeais mon article sur l’avenir des banlieues, celui-ci paraissait..
Drôle de coïncidence
Transmission de pensée ???
Non, car le mien était en chantier, et il me fallait la « gnaque » pour le terminer
Bon tout a été dit (enfin tout ce que j’aurai pu dire), pour une fois que l’on ne trouve pas que de la contestation, pure et dure sans explications….
Mieux que des redites en paroles, et pour adoucir les moeurs (et parce qu’il y a longtemps que je n’ai pas entendu de bonne musique :
Pour Agnès et les amoureux de Léo Ferré[/b]
{youtube}aiXcUTTLud4{/youtube}
[quote]Cohn-Bendit : «La taxe carbone est une idée révolutionnaire»[/quote]
Une «mesure révolutionnaire» ou encore une «idée juste», c’est dans ces termes que le leader d’Europe-Ecologie, Daniel Cohn-Bendit (Verts) s’est exprimé sur la taxe carbone, dans un entretien publié lundi par le quotidien économique Les Echos.
Selon le responsable d’Europe-Ecologie, il ne s’agit «pas d’un impôt nouveau» et «les Français doivent comprendre que la contribution climat-énergie n’est pas fatale».
Pour le leader écologiste, cette dernière «ne peut voir le jour que si elle est socialement juste».
«C’est une mesure révolutionnaire, le début d’une transformation de l’impôt», a-t-il déclaré, tout en demandant à Nicolas Sarkozy de «tenir bon» parce que c’est «une idée juste, proposée d’ailleurs par le Grenelle de l’environnement».
Une idée révolutionnaire? Faut quand-même pas pousser…..
Libertinus, « révolutionnaire » semble effectivement un écart de langage (mais de la part de Con Bendit, ancien anarchiste – là pour le coup, pas de doute!)
Sophy, Tu m’as copié et tu vas le payer cher!…. Tu profites de ma notoriété pour sortir un thème identique… >:( ; c’est vrai que nos articles se complètent. Et merci pour l’extrait musical!
[b]Boby, MOI, Copier !
C’est la meilleure de l’année, celle là [/b] 😉
Tu es inimitable « Super Boby », voyons….
Je te surveille également, non mais… 😉
Pour ta peine je te remets Léo Ferré, et pas n’importe laquelle, une pour les Machos.
NA !!
@ +
{youtube}x0rMSHdi5Jw{/youtube}
AgnesB :
« Ferré lui meme, ce génial anarchiste, n’a t’il pas dit « L’anarchie est la formulation politique du désespoir ». »
Et on pourrait, pour comparer anarchie et révolution, compléter par : la révolution est la formulation du désespoir de notre politique.
A votre avis sommes-nous plus en proie à l’anarchie ou à la révolution ? En cas de complication de la situation, mais on a encore du chemin avant d’y arriver, du moins j’espère.
Effectivement, la France n’est quand même pas au bord du chaos.
Yves : Je partage le même avis que vous quant à l’arrivée de M. Sarkozy au pouvoir. Ceci ne remet pas en question nos libertés ou acquis. Il veut juste apporter des modifications afin de corriger certains problèmes.
Je vais essayer de répondre à votre question sur : « les gens des moutons ou pas matière à rébellion »
J’aurais tendance à dire les deux. Les Français réfléchissent peu et ne cherchent souvent pas à comprendre les problèmes en profondeur et ne voient que le côté superficiel de la question ou ce qui les concernent ou même encore ce qu’on leurs martèlent dans le crâne. De plus lors des grèves pour beaucoup on se « rebellent » parce qu’on fait partie d’un syndicat et comme les copains la font, ils font aussi grève. Donc oui il y a une action de type moutons.
Mais il faut également dire qu’il n’y a pas tant matière que ça à ce rebeller, tout le monde sait très bien ou est conscient, du moins j’espère, que la France est un des pays les plus « riches » avec une couverture sociale énorme, un système de santé excellent …. pleins d’atouts que les gens se rendent peut être compte, mais pas entièrement. Par rapport à d’autres pays la France reste quand même un « bon » pays.
Cette fois, Agnes, c’est cuit. On vient de passer véritablement pour des conservateurs de première.
Mais, votre argumentaire est encore plus profond, si on extrapôle un peu. Ca amène à la question de l’analyse de sa situation au regard du pays ou des priorités du pays. Pour dire les choses autrement, est-ce que l’on peut en vouloir à un ouvrier de chez Continental qui vient de se faire virer de penser autrement que pour sa pomme. Il est au bord du gouffre et essaye de passer sur une passerelle toute vacillante pour tenter d’arriver de l’autre côté, une terre, si ce n’est promise, au moins prête à assurer sa subsistance.
C’est pour celà que j’ai une tolérence pour une vision trop egoïste ou personnelle, dans certains cas, mais pas pour d’autres.
Ca rejoint plus ou moins l’énorme prise de bec que j’avais eue avec Ludo, sur un récent article de Sophy. Et je pense, comme il le pense peut-être, que nous avions chacun tort et raison, nos arguments étant fondés sur nos racines. Et par définition, une racine, ça ne se conteste pas, c’est.
Un peu de philo Agnes ne fait de mal à personne. Cette journée sera philosophique ou ne sera pas.
😉 🙂
Yves : Je vais rentrer dans votre débat de l’égoïsme parce que celui est intéressant.
Je vais dire quelque chose qui va peut-être en choquer, mais il faut des riches, des pauvres et des gens moyens. Le monde est fait pour tourner ainsi.
Et sans égoïsme ce n’est pas possible. Chez naturel et normal de penser à soi avant de penser aux autres.
Donc pour reprendre votre exemple Yves c’est normal qu’un employé licencié pense à lui avant de penser aux autres licenciés dans la même boîte. Le patron fait la même chose il pense à lui (prime, salaire, avantages …) puis donne à ses employés.
Moi je trouve cela NORMAL d’être un minimum égoïste.
L’égoïste est fait pour exister et pour perdurer encore. Imaginez-vous un monde constitué d’une seule classe sociale ? Quelle qu’elle soit elle n’aura plus de valeur. Et l’égoïsme permet en grande partie de contribuer à ses classes. En effet imaginer un patron dans une grande entreprise qui a le même salaire qu’un employé ?
Voilà mon point de vue sur la question.
Interessant Jeremy. Dans mon roman (Gemonsen), je soutiens l’idée que c’est le mensonge qui est une barrière au bonheur de tout à chacun. Vous, vous dites, que c’est l’égoïsme qui est gage de progrès. Par contre, comment progresser socialement, politiquement si on est égoïste? Il faut de l’altruisme, pour faire une révolution, risquer sa vie pour une cause, même si Brassens dit « Mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente ». Donc, tout le monde ne doit pas être égoïste pour que d’autres puisse bien vivre de leur égoïsme. Non Jeremy?
Yves : je vais commencer par votre roman gemonsen, je viens de lire les 4 épisodes publiés sur C4N, ce que je n’avais pas fait auparavant et je dois dire que j’aime beaucoup. L’histoire …. tout est bien ficelé. Un roman à la fois imaginaire et utopique qui pourrait séduire plus d’un lecteur à mon avis.
Dans votre roman effectivement votre thèse est le mensonge barrière au bonheur, ceci est bien visible. Dans votre roman le mensonge est absent vous décrivez alors une situation rêvée : production haute, prix bas, fécondité accrue, la motivation raison suffisante d’embauche, aucune discrimination, pas de préjugés ni d’idées reçues, aucun conflit social….
Votre roman est utopique dans un certain sens, tel « UTOPIA » de Thomas More. C’est l’évolution d’une société idéale dans un cadre idéale si l’on se restreint à la vision du peuple. Lorsque l’on prend le point de vue omniscient qui est le votre durant votre roman on sort de ce cadre utopique étant donné que ce n’est en fait qu’une dictature donc rien d’idéale.
Le dernier point que je trouve important c’est le titre et vous avez pensez à faire un anagramme (au début je pensais à du verlan mais ce n’en est pas réellement) du sujet dont vous traitez, c’est intelligent, habile et peu utilisé en général.
Je m’en tiendrai la quant au commentaire de votre roman (j’attends la suite avec impatience). En tous les cas, je vous encourage vivement à continuer cette histoire dans le même sens, en espérant que l’inspiration ne vous manquera pas.
Yves : Pourquoi opposé mensonge et égoïsme comme vous le faites ? Le mensonge est une barrière au bonheur et vous, avez compris que pour moi l’égoïsme est gage de progrès (à tort ce n’est pas vraiment ce que je pense, j’y reviens plus tard) Donc toujours dans la logique, vous considérez que le progrès est gage de bonheur ? Pas forcément …
De plus, aujourd’hui nous sommes tous égoïste et menteur à plusieurs degrés certes, mais est-ce pour autant qu’il n’y a pas de progrès et de bonheur dans le monde ? Après comment définir le progrès ou le bonheur ? à chacun sa définition je pense.
Je ne dis pas que l’égoïsme est gage de progrès mais qu’il est gage de stabilité et d’équilibre dans le monde. Par contre, comme vous le faîtes remarquer sans altruisme aucune évolution n’est possible. Donc je ne dis pas qu’il faut être égoïste à 100 % mais avoir une « dose » d’égoïsme est nécessaire. Je vais reprendre mon exemple précédent. Patron, en ces termes d’aujourd’hui, montre un égoïsme puisqu’il ne donne pas le même salaire à tous ses employés, à lui … donc il fait preuve d’égoïsme, mais imaginez que ceci disparaisse, un salaire identique pour le patron et les employés d’une même société, un déséquilibre dans la société n’apparaîtrait-il pas ? Je doute qu’aucune conséquence n’apparaisse dans la société.
Interessantes ces reflexions sur l’égoisme et le mensonge, 2 luxes nécessaires de communautés riches.
Dans une communauté où nécessité est loi, seul le bonheur ou plutot la survie du plus grand nombre, compte.
Au fur et à mesure que les richesses se développent, l’individu reprend sa place ainsi que la notion de chef rémunéré sur ses profits.
c’est pourquoi on voit beaucoup de jeunes start up où le PDG ou gérant se paie moins que ses salariés car il a plus besoin d’eux pour développer son chiffre d’affaires et sa société in fine. La gestion a dans cecas moins d’interet que les compétences variées qui se vendent.
Mensonge: une politesse nécessaire pour éviter que votre voisin ne vienne vous tirer les oreilles sur son embompoint ou ses ratés. Mais dans les cas qui nous concernent, c’est plutot la suffisatnce des « élites » à croire que le peuple est facilement berné et gobera ce qu’on lui assène à coup de média, répétitions et qu’il acceptera , soumis, les conditions parfois mafieuses des plus forts ou de ceux qui font figure d’autorité.
je relance les débats?
SOPHY
Encore merci pour cette belle video qui me donne le frisson chaque fois que je l’écoute
Un rien ne me relance dans un débat Agnes B 😀
« 2 luxes nécessaires de communautés riches. »
vous qualifiez de deux luxes le mensonge et l’égoïsme, intéressant, mais inapproprié à mes yeux. De plus, vous faîtes une oxymore (sans le vouloir ?) en mettant côte à côte luxe et nécessaire. En effet, par définition le luxe désigne tout ce qui est superficiel, dont on peut se passer, en total opposition avec la stricte nécessité (nécessaire dans votre phrase). Or dans les communautés riches le mensonge et l’égoïsme sont nécessaires, mais surtout naturel. Donc ça n’a rien d’un luxe, car à mon avis un pays riche sans ces deux nécessité ne restera pas un pays riche.
Belle définition du mensonge au sens général. Par la suite, quand vous définissez le mensonge comme une suffisance des « élites » je dis oui et non.
Oui, car le mensonge de l’élite vient de la suffisance qu’ils ont et éprouvent envers les classes inférieures pour leur faire croire ce qu’ils veulent.
Mais ou je me pose des questions et que le non apparait, c’est lorsque j’ouvre les yeux et me dit que pour la grande majorité du peuple ceci fonctionne. Est-ce donc une suffisance de croire ceci ? Ce n’est pas plutôt une triste réalité que l’élite profite ?
J’aurai tendance à pencher pour la deuxième option au vu de la naïveté du peuple.
Jeremy,
je pense au contraire que le peuple est moins naif car plus informé mais se sent plus impuissant face au « culot » de certains dirigeants, d’où les réactions spontanées anomiques dans certaines situations. Ou un cynisme provocateur comme celui qu’affichent certains humoristes.
une vue à rebrousse poils de l’égoisme; ayant du temps ou de l’energie en trop, je décide de m’engager dans une caus humanitaire pour etre une goutte d’eau et changer quelque chose dans l’ocean de misère qui m’entoure; très honnetement, je le fais pour me sentir mieux et avoir moins honte de ma situation, sachant que mon effort ne touchera que peu de gens mais apaisera ma conscience; suis je égoiste?
et ne suis je pas un « luxe nécessaire » à ma société en meme temps qu’à moi meme? à l’opposé de theses sur la survie de l’espece et de la sélection des plus forts.
le week end et les vacances me rendent provocatrices!!
Agnes B :
« le peuple est moins naïf, car plus informé » certes mais n’en est-il pas plus manipulé par les médias aussi ? La est une sérieuse question qui se pose devant nous.
Le raisonnement de la « goutte d’eau » dans une cause humanitaire : certes une personne seule ne représentera rien, mais si plusieurs plusieurs personnes s’assemblent ceci représentera une « flaque d’eau » et ainsi de suite.
Notre conscience, elle nous en pose des problèmes !!! la cause humanitaire, même si cela est juste pour apaiser notre conscience c’est le contraire de l’égoïsme tout de même. En effet, le sens du partage apparait.
Mais quand je dis que l’égoïsme est fait pour exister dans les pays riches, je ne dis pas que celui-ci est présent tout le temps. Heureusement d’ailleurs, il est fait pour exister, mais pas à chaque action que l’on fait, ouf !
Vous vous considérez comme un luxe nécessaire ? n’est-ce pas un peu narcissique de se considérer comme un luxe, mais aussi comme nécessaire à la société ?
Le luxe désigne un idéal de raffinement par définition et aussi le superficiel. Admettons que vous soyez un luxe, mais nécessaire ? Vous êtes donc irremplaçable ? Loin de là. Personne n’est irremplaçable surtout pour la société et donc personne n’est nécessaire à la société.
Je relance donc encore le débat
Jeremy
votre commentaire sur l’égoisme m’avait rappelé une these d’une américaine conservatrice , Ayn Rand (la Vertu de l’égoisme ») et j’ai essayé mollement, je l’avoue de l’interpreter.
Et parcequ’on oppose généralement altruisme et égoisme, j’ai essayé de démontré que l’altruisme, arrivé avec la notion de partage, de lutte contre les souffrances et de redistribution des richesses ne se conçoie que dans des sociétés riches qui peuvent se le permettrent (luxe) et qui s’y trouvent obligées pour réduire les violences sociales (nécessaire); de maniere individuelle,l’altruisme répond aussi à un besoin de la personne de faire du bien,d’avoir une place dans la société donc de répondre à un besoin plus élevé que celui simple de manger ou dormir ou d’etre en sécurité, un luxe pour la plupart des 8 milliard d’humains!
un besoin donc, moinsdu narcissisme que de l’égo …ime.
Un peu tordu je l’avoue, mais mon cerveau doit etre en vacances
mais pour en revenir a fond de l’article, voici un entretien accordé à Raymond Aubrac, le célebre résistant, qui nous parle deu CNR, de son engagement et sa résistance, de ses valeurs
[url]http://www.dailymotion.com/video/x17o06_raymond-aubrac-entretien_politics[/url]
A 95 ans il se laisse écouter , …sans commentaires!!
En fait , Jeremy,l’égoisme me révolte surtout parce que cela devient le symbole de la pensée unique, de plus en plus institutionnalisé ; la presse l’épingle en vertu ; on l’estime normal pour justifier n’importe quel acte honteux comme la radinerie / le péché d’avarice ou pour s’acheter une bonne conscience en surfant sur la modernité et l’absence de scrupules.
Il permet à des gens « super-riches » de faire payer leur tout à l’égout au Cap Nègre par l’Etat alors qu’ils pourraient largement le faire eux même, ce que font de petits paysans gersois, tout en continuant à parler écologie ou taxe verte et des vertus du Non Etat.
Il leur permet aussi de dénigrer la Securité Sociale et ce que l’on donne trop généreusement aux « pauvres » RMIstes ou chomeurs alors qu’ils en profitent largement plus en étant remboursés de frais médicaux proportionnellement plus élevés dans des cliniques privées de luxe.
En tant que bénévole d’associations caritatives (y compris le Secours Catholique), j’ai souvent vu des gens aisés donner de vieilles hardes trop usagées pour débarrasser leurs armoires et pouvoir acheter d’autres vêtements plus à la mode sans penser qu’elles étaient immettables et qu’ils auraient pu donner de l’argent autrement plus utile; il m’est parfois arrivé de le leur dire, pour leur faire prendre conscience, pensée que des gens plus humbles ont eu sans qu’on le leur demande, juste pour aider !
Et cette arrogance de ceux qui ont des idées toute faites sur les chomeurs ou les pauvres, les jugent sans pitié, parce qu’ils ont eu la chance de naitre ans la bonne famille à l’abri du besoin, et parce qu’ils pensent qu’avoir réussi un concours les dispense d’avoir du cœur, de l’empathie pour la souffrance humaine ! en écoutant certains, j’ai l’impression de revenir au XIX siecle ou à la chanson de Brel, les « Bigottes ».
Mais moi aussi, d une certaine façon, en voulant protéger mon job, ma famille, pour que ceux que j’aime aient leurs chance, suis-je égoiste ? ou est ce que je réponds simplement à un instinct de survie.
suite….
L’égoisme, c’est de dire comme Louis XV, alors qu’on a la responsabilité d’un Etat ou d’un groupe (industriel) « Apres moi le déluge », de laisser une situation empirer (en empochant des bonus, parchutes, dividendes…) jusqu’à ce qu’arrive 1789, ou jusqu’à ce que l’entreprise ferme et les ouvriers séquestrent des dirigeants.
C’est aussi cela , l’égoisme, une paresse, une facilité , un confort de pensée monstrueux et pervers, qui permet de ne pas se remettre en question ou de remettre en question un mode de pensée / gouvernance à la fois conservateur et destructeur. C’est le début de la décadence, du renoncement au progrès !