A entendre le discours alarmiste de certains médias qui, malheureusement, déteint sur l’opinion générale des français, la France est un pays où l’on vit de plus en plus mal, où l’éducation et l’emploi sont en constante détérioration, où les revenus se font de plus en plus bas, où les logements sont de plus en plus chers, bref, où seul un salut du ciel pourrait nous sauver d’un apocalyptique retour à la période néandertalienne. Seulement, laissez moi vous rassurer, l’homme de Cro-Magnon attendra encore un peu. En effet, un rapport remis jeudi à la secrétaire d’Etat chargée de la rétrospective et du développement de l’économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet tentant d’analyser le déclassement social a prouvé sa limite puisque 22 % à 25% seulement des quadragénaires se trouvent aujourd’hui plus bas dans l’échelle sociale que leurs parents. Certains me rappelleront que ce taux était de 18 % dans les années 80. Soit. Mais 3,5 à 7 points de plus en une trentaine d’année relativise ce taux.

            Education. Fief de la méritocratie scolaire. Tremplin vers l’emploi et vers un avenir prometteur. Seulement aujourd’hui, le mérite n’est pas aussi bien salué qu’il l’était chez nos parents puisque, selon le rapport, « 64 % des jeunes recrutés seraient titulaires d’un diplôme supérieur à celui normalement requis pour passer un concours ». Ainsi, alors que le diplôme demeure un moyen d’ascension sociale, la réalité est tout autre ce qui passe par une translation vers des métiers moins valorisés. Diplôme sans conteste dévalorisé : qui peut prétendre aujourd’hui à être cadre avec juste son baccalauréat en poche ?

 

            Le revenu est lui aussi un objet de discorde entre les la réalité et la perception de celle-ci. Un ressenti négatif de la population (en 2009, une majorité de français considèrent que sur dix ans leurs conditions s’est dégradée) s’oppose à une croissance des revenus et du pouvoir d’achat exponentiel notamment avec une augmentation de 85 % du niveau de vie par rapport à 1970 chez les classes moyennes s’estimant les plus touchés par la crise du pouvoir d’achat.

 

            Certes il y a le logement qui tout en représentant une part plus importante du budget des ménages (passant de 10 % à 19 % de 1984 à 2006) se sont bonifiés en qualité avec des surfaces plus grandes, des services de qualités adaptés à un nouveau mode de vie et un sans conteste un meilleur confort.

  

            Alors oui j’accuse les médias, leurs credos basés sur le misérabilisme humain, leurs visions défaitistes de la société et de l’économie. Regardez n’importe quel journal télévisé. Que verrez-vous ? Un ramassis de reportages se ressemblant tous sur des hommes dans la tourmente sociale. A croire que le malheur fait vendre.