Pouvoir d’achat en baisse, hausse des prix à la consommation, stagnation des salaires, hausse du chômage, précarité, isolement, etc, la France serait-elle en passe de devenir une usine à "pauvres"?

La question mérite d’être soulevée à l’heure ou tout semble foutre le camp au royaume de France, et partir à vau-l’eau.

 

 

 

Les "riches" sont riches, les "pauvres" sont pauvres. Triste évidence qui n’a jamais été aussi proche de la réalité du quotidien. Si l’écart entre les deux classes de population n’a jamais semblé aussi important, il est peu probable que cela évolue favorablement dans les prochains mois.

Preuve de l’évolution inquiétante du nombres de "pauvres" en France, l’augmentation de 38%  en 30 ans du nombre d’actifs atteint de pauvreté. Une augmentation due notamment à la hausse du chômage importante chez les jeunes depuis quelques années, et à la hausse continuelle du chômage en France. 

Si l’on se réfère aux chiffres communiqués par l’INSEE, la France compterait aujourd’hui environ 14% de "pauvres", soit 8.6M de personnes, s’expliquant en outre par le fait que près de la moitié des français vivent aujourd’hui avec moins de 1500€ par mois, et qu’environ 25% des français salariés (chiffre de 2008), toucheraient moins de 750€ par mois. Une précarité dans les revenus, qui s’explique notamment par une baisse continuelle de l’emploi sur le territoire hexagonal.

 

Alors forcément, avec moins d’argent, et une plus grande instabilité dans les revenus, cumulée à une augmentation des matières premières, à une augmentation des dépenses de logements, et à une augmentation des dépenses énergétiques, la consommation ralentie. Les français vont à l’essentiel, à savoir se nourrir un minimum, se loger tant bien que mal, et se chauffer un minimum.

 

Prenons l’exemple de l’année 2011, avec notamment les variations observées sur les dépenses des français, au travers des coûts à la consommation :

 

* Premier facteur de dépenses, le logement et l’énergie:

– En 2011, ce seul secteur a connu une augmentation de 4.4%! Une augmentation exponentielle résultant d’une hausse de plus de 10% du seul segment énergétique. Un accroissement des coûts de l’énergie qui prend les français à la gorge, et ne cesse d’accroitre les dépenses de ménages qui se voient contraints de trouver des solutions alternatives et palliatives. 

Au sein de ce secteur énergétique, que retrouve-t-on? Et pour quelles valeurs? L’électricité, qui à elle seule à augmenter de 6.5% tout au long de l’année. Vient ensuite le prix du gaz, qui quoi que l’on en dise, à lui aussi augmenter significativement pour atteindre les +9.4%. Parlons aussi par exemple du fioul domestique, utilisé par bon nombre de français, qui a juste explosé en 2011 pour atteindre les +23% !!

 

                                            

 

Vous l’aurez compris, les coûts imputables au "simple" fait de se loger et de se chauffer, ont amputé les bourses de nos concitoyens, qui dans le même temps n’ont pas vu leur trésor personnel augmenter. Solution trouvée par beaucoup de français, des logements plus petits, insalubres, voir des squats, des "bidonvilles", des campings à l’année, etc, voir malheureusement quitter son domicile et s’installer dans la rue.

 

* Second facteur de dépenses, le transport :

– Toujours en se basant sur les chiffres de 2011, ce secteur n’a pas épargné les sujets français, en augmentant son total des coûts de 4.7%. 

Un secteur incluant à la fois les dépenses liées à l’achat de véhicules, mais aussi à leur entretien. Si l’achat de véhicule et le cout impliqué n’a pas trop varié (+1.4%), ce du côté de l’entretien qu’il faut tirer la sonnette d’alarme. L’entretien impliquant les coûts du carburant, il est "logique" que ce segment explose à son tour. Le Carburant suivant la même courbe évolutive que ses amis électricité, gaz et fioul,  ce dernier se voit grandir de 14.1%! Et depuis, ce même carburant n’a cessé d’augmenter, ce qui du fait, impacte encore d’avantage les citoyens français. 

 

Solution trouvée par nos français, le co-voiturage,  les transports en communs, etc. Des transports en commun qui ont peu augmenté (+1.3%), et un co-voiturage qui permet de diviser les frais imputables au carburant et aux frais d’entretien en les divisant en plusieurs. 

 

* Troisième facteur de dépenses, l’alimentation : 

 

– L’ensemble de ce segment a à peine augmenté en 2011, et toujours sur la base des chiffres fournis (+2%), mais il faut néanmoins prêter attention aux évolutions particulières au sein de ce chiffre global. Oui, si l’ensemble du secteur alimentaire n’a pas augmenté de manière significative, il faut malgré tout relever la hausse incroyable des huiles et graisses (+4%), ainsi que la hausse des produits laitiers et des oeufs (+2,3%). Vous allez me dire, cette hausse n’est pas réellement importante, et vous n’auriez pas torts à la vue des seules données chiffrées, mais lorsque l’on sait que les huiles, graisses, oeufs et autres matières lactée composent un nombre plus que grandissant de denrées alimentaires, la hausse se fait sentir à la moindre variation. 

Ajoutez à cela une augmentation de 2.6% du prix des viandes, et une hausse de 3.2% des poissons, et vous obtiendrez un coût à la consommation plus que important pour les ménages.

 

                                    

 

Solutions trouvées par les ménages français, diminuer le nombre de victuailles en qualité ET en quantité, faire moins de repas quiet à en faire un seul par jour, rarifier la consommation de viandes,  faire les fins de marchés pour "récupérer" gratuitement des produits devenus invendables, faire appel aux associations d’aide à l’alimentation(restos du coeur, secours populaire, etc), etc.

 

Aujourd’hui, le constat est simple, les coûts de vie, devenus coûts de "survies", sont devenus invivables pour une France aux aboies,  pour une France qui ne sait plus quoi payer en priorité pour éviter les déconvenues bancaires. Les conditions de logement se dégradent, les dépenses énergétiques diminuent malgré l’intensification de leurs coûts, et l’alimentation se rarifie, et se contentant d’assurer un service plus que minimum.

 

Et les revenus dans tout cela? 

 

Et bien, tout ne pouvant augmenter, il fallait faire un choix. Les dépenses ayant considérablement augmentées depuis quelques années, et notamment sur la seule année 2011 comme nous l’avons vu, les salaires ne pouvaient pas suivre la même courbe croissante. 

 

Si l’on se réfère aux chiffres fournis par semestre en 2011, il faut l’avouer, le français a de plus en plus de raisons de croire qu’il joue les vaches à lait, et qu’il se fait plumer.  Au 1er Janvier 2011, jour de fête, le SMIG est revalorisé et gagne 1.60% pour atteindre les 9€ de l’heure travaillée. Malheureusement, dans le même temps, l’inflation est là, perdure, et gagne 1.80% Si l’on réfléchit deux secondes, oui le salaire a augmenté, mais le pouvoir d’achat a diminué de 0.2%. 

 

Même constat au 1er Janvier 2012, le salaire brut des français augmentent de 0.30%, mais dans le même temps, l’inflation augmente de 2.4%, soit une perte de 2.1% pour nos portes monnaies. Pour faire simple, bien que par instants, les augmentations de salaires en pourcentage, aient pris le pas éphémèrement  sur les pourcentages d’augmentations de l’inflation, ce ne fut qu’un leurre, étant donné que les salaires compensaient leurs pertes sur le pouvoir d’achat. 

 

Alors je sais, vous allez me dire que les français n’ont pas comme seules ressources leurs salaires de salariés. C’est vrai, il faut l’avouer. Les français pour beaucoup reçoivent aussi des aides aux logements, le RSA (environ 150 000 personnes en France),  bénéficient de la Sécurité Sociale, peuvent percevoir des minimas sociaux, bénéficier d’une couverture maladie universelle, etc, mais dans tous ces cas, il faut au préalable être dans une situation financières plus que difficile, ce qui entrent en ligne de compte dans l’état de pauvreté des français. 

En outre, ces "aides" ne permettent pas de vivre, mais maintiennent un niveau de "survie" minimaliste aux bénéficiaires et quand on sait que cela représente environ 50% des revenus des ménages, on se dit qu’heureusement que cela existe, sans quoi la France ressemblerait aujourd’hui à un squat géant avec des cimetières à ciels ouverts.

 

                                   

 

Au travers de ces différents chiffres, nous avons pu constater que la France prenait un chemin tortueux et difficile, engendrant la mise sous situation de pauvreté de bien des français.

Nous ne parlons même pas des difficultés financières des étudiants qui sont énormément touchés, et qui les poussent parfois à avoir recours aux travaux précaires, voir à la prostitution.

Nous ne distinguons pas non plus les ménages entre eux, puisque si l’on prend le cas des familles mono parentales on retrouve un taux de pauvreté supérieur de 2.3 aux familles non mono parentales. Lorsque l’on sait qu’en 2010, on dénombrait environ 3,3M d’enfants français vivant au sein de familles "pauvres", cela laisse songeur.

Nous ne distinguons pas non plus "Vie Rurale" et "Vie Citadine" qui offrent entre elles de plus grandes disparités.  Coûts de déplacements et énergétiques plus importants pour certains, coûts de logements et d’alimentations plus importants pour d’autres. 

Nous ne distinguons que peu les tranches d’âges, sans quoi les disparités générationnelles serait plus que horrifiantes pour beaucoup.

 

Bref, sur la "simple" base de chiffres globales, la France va mal, et construit et enrichie sa pauvreté et précarité jour après jours, mois après mois, année après années.  Aujourd’hui les perspectives ne sont pas au beau fixe, les écarts se creusant petits à petits, les riches demeurant plus riches que riches, les pauvres restant plus pauvres que pauvres.

 

La France devient-elle une usine à pauvre? Oui, à coups sûrs. Les chiffres ont parlé, et aujourd’hui les évidences sont de mises, la France creuse sa tombe, au rythme où les français se meurent.

 

 

Source : 

 

http://france-inflation.com/detail-inflation-moyenne-annee.php

http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon04145

3 291 000 enfants pauvres en France !!! (450)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Pauvret%C3%A9_en_France#Analyses_cat.C3.A9gorielles

http://fr.wikipedia.org/wiki/Salaire_minimum_interprofessionnel_de_croissance