Roger Gicquel est mort

Une grande figure de notre télévision vient de décéder samedi soir 06 mars à la suite d’un infarctus du myocarde à 77 ans, laissant derrière lui le souvenir d’un présentateur attachant, une star du petit écran, bien que ce mot ne soit pas adapté à cette fonction, il savait parler commentant l’actualité, ce n’était pas un répétiteur. A chaque début de ses apparitions il captait le spectateur par la chaleur de son langage et sa manière de mettre en valeur les principaux faits du jour, un présentateur que l’on ne peut oublier tant il fit parti de nous. J’aimais l’écouter par ce qu’il était sincère, c’était une voix, c’était l’information incarnée, claire que tout le monde comprenait, un professionnel qui a porté à l’information une valeur reconnue par tous. Il était de plus sympathique, très correct, il plaisait tout simplement.

De Frédéric Mitterrand à Patrick Poivre d’Arvor en passant par Michel Drucker, et d’autres, tous reconnaissent en lui un grand journaliste mais aussi un homme de cœur

«Pour nous tous, il était à la fois un visage, une voix et un style personnel qui marqua un moment de l’histoire de la télévision Française», a ajouté le ministre. «Loin de mettre seulement des mots sur l’effroi, Roger Gicquel – il est important de le rappeler – invitait alors chacun à résister aux envies folles de justice expéditive, de vengeance immédiate et directe’», a-t-il ajouté !

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Bonsoir, un léger mouvement d’épaule puis «la France à peur, la France connait la panique depuis qu’hier soir un enfant est mort, un doux enfant……» puis il évoqua le meurtre atroce du petit Philippe Bertrand par Patrick Henry. On ne peut pas séparer Roger Gicquel de ce fait macabre, de cette honte humaine que représente Patrick Henri, de ce cynisme qu’il affichait. Quel destin pour un présentateur d’être associé à ce fait divers. On le sentait proche des gens, d’ailleurs il l’était effectivement, mal à l’aise dans cet habit de star télévisuelle. Présentateur vedette du journal de TF1 du 1975 à 1981, ne supportant plus ce vedettariat il se consacra après le journal à la production de documentaires d’actualité, puis il présenta sur TF1 vagabondages jusqu’en 1987. Il quitta la chaîne à sa privatisation. On le retrouva sur France inter ou il fit la revue de presse jusqu’en 1994, puis il revint à la télévision sur France 3 Ouest où il anima «En flânant», un magazine intimiste qui donne à voir une Bretagne souvent méconnue. L’émission dura cinq ans, au total 182 émissions et 1200 témoins, qui permirent de contempler les splendeurs de cette région. Fixé en Bretagne il y écrivit des livres ou sa passion pour cette région s’exprimait, c’était un écologiste du parti autonomiste Breton.