ce qu’il faut savoir.

 

Ce dossier présente un ensemble de questions qu’il est utile de savoir pour comprendre les obligations d’un Maçon, ses devoirs et ses relations avec ses Frères mais aussi comment on devient franc-maçon, qu’est-ce que le secret, combien coûte la cotisation, tout un nombre de choses qui donnent un éclairage pour la compréhension des dossiers suivants. Ce qui est présenté n’implique pas que ce soit exact et partout, dans le monde, les mêmes conditions tant chaque obédience doit probablement appliquer sa politique, mais c’est sans prétention aucune que je montre ce j’ai trouvé sur cet important sujet.

 

Que sont les rituels ?, Le secret ?

 

La représentation visuelle et matérielle des symboles se prête fort bien à une méditation personnelle où les pensées pénètrent au plus profond de nous mêmes. Lors d’un rituel les symboles se révèlent par des actes symboliques. Un rituel effectué en commun éveille tous les sens et peut agir sur les sentiments, les émotions et l’intuition de chacun. Mais la perception du rituel diffère d’une personne à l’autre et ne peut être communiquée oralement, car s’il en était ainsi la méthode ne serait plus symbolique. Cette expérience personnelle, difficile à communiquer, constitue le secret maçonnique, trop souvent mal compris.

 

Quel est le rôle de la fraternité ?

 

La fraternité, c’est la recherche de la valeur humaine, c’est le soutien et l’entraide partagée qui nous mène à une existence digne et fait de nous des enfants de l’univers. C’est pourquoi les Franc-Maçons se reconnaissent comme Frères. Les Frères apportent les uns aux autres leur soutien afin de permettre à chacun d’eux d’emprunter en toute confiance le chemin de la recherche de soi-même. En échange, chacun fait profiter les autres de ses connaissances, de ses expériences et de son entendement. Il ne faut pas confondre fraternité et amitié. Les francs-maçons ont chacun leurs propres convictions et ne sont pas unis par une identité de vue, La Franc-maçonnerie est, sans aucun doute, un lieu où se nouent de belles et franches amitiés entres Frères.

 

Qu’est-ce que l’initiation ?

 

L’initiation est la première réunion où l’on participe à un rituel dans lequel les symboles sont évoqués et communiqués. Le terme vient du latin «initium», le début, ce qui veut dire que l’on peut entreprendre le travail symbolique. Les symboles et les rituels sont regroupés en trois grades, apprenti, compagnon et Maître. Le bagage symbolique s’enrichit à chacun de ces grades.

 

Qu’est-ce qu’une Loge ou un Atelier ?

 

Le franc-maçon est individuellement membre d’une Loge. La Loge est un groupe de francs-maçons qui pratiquent ensemble le travail maçonnique. Les Loges sont géographiquement dispersées, elles sont plus nombreuses dans les grandes agglomérations. Elles se réunissent plusieurs fois par mois. Hormis les initiations, d’autres activités sont, des conférences présentées par des Frères sur des sujets variés, éthique, psychologie, esthétique, philosophie, spiritualité, culture, …. Ce ne sont donc pas des exposés théoriques et académiques, c’est avant tout le fruit d’un travail personnel et de l’expérience du Conférencier qui peut s’accompagner d’autres modes d’expression tels que la musique, la poésie, le chant et aussi des projections visuelles.

 

Que représentent la fraternité universelle et le progrès de l’humanité ?

 

La fraternité n’est pas seulement le lien qui unit les francs-maçons. Ceux-ci s’efforcent également de faire en sorte que tous les hommes soient frères, en d’autres termes que tous les hommes puissent s’entraider et accroître leur dignité humaine. Cela implique de créer des liens entre personnes d’opinions différentes, qui en d’autres circonstances ne se seraient sans doute jamais rencontrées. La tolérance maçonnique n’est pas une sorte d’apartheid amorphe qui se bornerait à accepter passivement une opinion quelconque, elle est une attitude active qui consiste à s’enrichir en apprenant l’un de l’autre. La fraternité maçonnique n’implique pas que chacun de nous doive devenir maçon! En effet la Franc-maçonnerie est avant tout une méthode de travail qui convient ou non. La Franc-Maçonnerie ne définit pas ce qu’elle comprend par «le progrès de l’Humanité». Cela aussi fait l’objet du travail de recherche de chaque franc-maçon en particulier.

 

Comment devient-on franc-maçon et membre d’une Grande Loge en général ?

 

«Qui va là ? Un homme qui cherche, qui espère recevoir la Lumière. Est-il digne de la recevoir ? Il est libre et honnête». Ce dialogue issu du rituel d’initiation nous donne les trois caractéristiques principales du franc-maçon, il doit chercher et être un homme libre et honnête.

 

Quels sont les devoirs du franc-maçon ?

 

Le franc-maçon a pour devoir de respecter la liberté et la personnalité de l’Homme. D’œuvrer à l’universelle fraternité et à l’égalité entre Hommes. D’assumer ses responsabilités morales. De travailler au bien de tous. De pratiquer la tolérance la plus large à l’égard des opinions envers toutes les convictions tant religieuses que philosophiques, politiques ou sociales pour autant que celles-ci ne soient pas en contradiction avec les principes de la Franc-maçonnerie. Ces principes font appel à l’honnêteté du candidat. Sa liberté intérieure exige entre autres d’être conscient de ses limites dans la connaissance de la Vérité.

 

Qui devient franc-maçon ?

 

L’appartenance à la Franc-maçonnerie est possible à partir de 21 ans. Ni profession ni niveau d’étude ne sont des critères pour l’admission d’un candidat. Il importe que celui-ci puisse se libérer afin de participer assidûment aux activités de sa future Loge. Il importe aussi que la compagne du candidat n’ait pas d’objections à son appartenance à la Franc-maçonnerie. Un principe général veut que le franc-maçon puisse se dévoiler comme tel, mais il ne lui est pas permis de dévoiler le nom d’un Frère ou une d’une Sœur.

 

Peut-on quitter la Franc-maçonnerie ?

 

Oui, on entre en Maçonnerie comme étant un être libre, on peut la quitter également comme un être libre. Il suffit pour cela de donner sa démission, mais il est à noter que cela arrive rarement.

 

Que coûte la cotisation ?

 

Celle-ci varie d’une loge à l’autre mais est en général comprise entre 150 et 250 € par an. Cette somme sert à la location et à l’entretien des locaux et doit également couvrir les frais administratifs. Certaines réunions solennelles se terminent par un repas pris en commun. La participation à ces repas n’est pas obligatoire, mais ils permettent de riches échanges entre les Frères.

 

Comment devient-on membre ?

 

L’admission d’un nouveau membre est soigneusement préparée, et ceci aussi bien dans l’intérêt du candidat que dans celui de la Loge. Il faut s’assurer qu’il s’agit bien d’un choix délibéré en connaissance de cause de la part du candidat mais aussi qu’il sera accepté par les Frères de la Loge. Il existe trois voies pour entrer en Franc-maçonnerie,
1. Soit un ou plusieurs francs-maçons vous considèrent digne de faire partie de l’Ordre et vous proposent d’être initié. C’est la voie la plus courante.
2. Soit vous vous considérez comme un homme libre, droit et honnête qui cherche, vous vous adressez directement à des francs-maçons que vous connaissez.
3. Soit vous vous considérez comme un homme libre, droit et honnête qui cherche mais vous ne connaissez pas de francs-maçons, il vous suffit dès lors d’adresser votre candidature à la Grande Loge de votre pays.

Un document à compléter vous sera envoyé. Par même courrier il vous sera aussi demandé d’expliquer les motivations qui vous poussent à demander votre admission dans notre Ordre. Votre candidature sera transmise à la Loge la plus proche de votre domicile. Un contact sera établi entre cette Loge et vous. La procédure comprend plusieurs étapes et peut prendre de 6 mois à un an et demi.

 

Quelle relation y a-t-il entre la Franc-maçonnerie et la société ?

 

La Franc-maçonnerie recherche la Fraternité entre les hommes et le perfectionnement de l’humanité. Le désire de vivre en bonne en intelligence avec son temps. Ce n’est pas la Franc-maçonnerie comme telle qui entreprend des actions, mais ses membres en tant qu’individus. Leurs actions se basent sur leur perspicacité, leur intuition et leur conscience. Ces qualités peuvent varier d’un franc-maçon à l’autre. La Franc-maçonnerie, permet par sa méthode symbolique, de développer la sagesse et la force intérieure du franc-maçon afin de tendre vers un monde meilleur. Mais chaque franc-maçon a ses opinions personnelles, il est donc impossible à la Franc-maçonnerie de prendre position au nom de ses membres.

 

Quelle est la relation entre la Franc-maçonnerie et les Religions ?

 

«Nier Dieu, c’est se priver de l’unique intérêt que peut avoir la mort» dit-on. La Franc-maçonnerie n’est ni une religion parallèle ni une religion de substitution, elle ne comporte ni évangélisme ni sacrements. Le franc-maçon utilise la méthode maçonnique pour chercher une réponse aux questions essentielles, comme par exemple la différence entre le bien et le mal, l’apport d’arguments dans la recherche de la vérité universelle…etc. La Franc-maçonnerie ne se considère pas comme étant en concurrence avec les religions et les philosophies qui apportent des réponses, elle se trouve simplement du côté du questionnement.

La Franc-maçonnerie moderne est née au début du 18ème siècle dans un climat de guerres et de querelles de religions. Dès le début, la Franc-maçonnerie a réuni des hommes ayant des convictions différentes et qui voulaient établir des liens avec ceux qui pensaient autrement qu’eux. C’est ainsi qu’au début nous trouvons différentes convictions religieuses. Dans les Loges pluralistes, dont la Grande Loge de Belgique fait partie, toutes les opinions religieuses et philosophiques sont admises. Des personnes qui n’appartiennent à aucune religion ou à aucun groupement idéologique peuvent en faire partie. Il est néanmoins exigé que le Franc-maçon soit toujours tolérant envers les opinions des autres.

 

Quelle est la relation avec l’église catholique ?

 

Lors de la création de la Franc-maçonnerie, des catholiques étaient présents dans les Loges. Quelques décennies plus tard, déjà en 1738, le pape a excommunié les catholiques qui étaient francs-maçons. Cette mesure sera répétée dans d’autres bulles papales. Le pape était alors non seulement l’autorité religieuse mais aussi le chef des états pontificaux qui ne se limitaient pas à ce moment-là, comme aujourd’hui à la cité du Vatican. Il semble que ce soit surtout pour des motifs politiques que l’excommunication fut prononcée. Il faut savoir que des sociétés discrètes qui reposent sur un «secret» étaient perçues comme dangereuses pour le pouvoir en place. On en retrouve des traces dans le Droit Canon de 1917 qui excommunie à nouveau les francs-maçons ou ceux qui collaborent avec la Franc-maçonnerie et aussi tous ceux qui sont membres de sociétés qui conspirent contre l’église. En 1983, le texte du Droit Canon change en ce sens que la Franc-maçonnerie n’y est plus nommément citée, mais il subsiste la référence à des sociétés qui agissent au détriment de l’église. Bien entendu la Franc-maçonnerie n’agit en rien contre l’église et applique la séparation de l’église et de l’Etat, ce qui n’est pas vrai dans tous les pays.

 

Quelle est la relation avec la laïcité et la libre pensée ?

 

Laïcité et Franc-maçonnerie sont complémentaires tout en ayant des points de rapprochement et de divergences. Les points concordants sont, le respect de l’homme tant dans son intégrité physique que la reconnaissance de l’homme comme un être chargé de valeurs morales ce qui lui permet d’être à la fois créateur et de donner un sens à sa vie. La nécessité d’affirmer les responsabilités sociales comme un pendant aux libertés individuelles. Le libre examen comme technique de recherche de la «vérité» dans le but de trouver une réponse aux questions que se posent les hommes et qui concernent le sens de la vie, la société, la nature, l’environnement et le cosmos.

Mais la Franc-maçonnerie ne prend pas de position collective et laisse à chaque membre la liberté de s’exprimer individuellement. Il est donc important de ne pas confondre laïcité et Franc-maçonnerie. La confusion est d’autant plus facile qu’en français le mot laïcité possède deux sens.
1. la « laïcité d’état » avec la séparation de l’Église et de l’État. Ce principe est également soutenu par la Franc-Maçonnerie.
2. la communauté de la libre-pensée basée sur une conception philosophique non confessionnelle.

Pourquoi la Franc-maçonnerie est-elle une société discrète ? Le principe fondamental est que le franc-maçon peut dévoiler, s’il le souhaite, son appartenance à l’ordre maçonnique, mais ne peut jamais révéler l’appartenance d’un autre Frère ou d’une autre Sœur.

 

Quelle est la relation avec la politique?

 

En Franc-maçonnerie on se pose des questions et on cherche une réponse. Chacun y trouve une réponse personnelle mais aussi temporaire. Les rapports de la Franc-maçonnerie avec la politique sont surtout historiques. Il faut se rappeler qu’au 19ème siècle la Franc-maçonnerie était l’antipode des catholiques. Comme le suffrage universel n’existait pas encore, la politique se trouvait aux mains d’un petit groupe élitiste. Après la création de partis politiques et la naissance de la laïcité organisée, la Franc-maçonnerie a pu se libérer de son rôle politique et se consacrer uniquement à sa mission initiale, une méthode de travail et un lieu où ses membres de convictions différentes peuvent travailler ensemble à améliorer la condition humaine. Malgré cela, l’étiquette politique subsiste.

 

Quelle est la relation avec la philanthropie ?

 

De par son caractère social le franc-maçon fait souvent de la philanthropie, mais la Franc-maçonnerie n’est pas une société philanthropique. Elle ne peut être confondue avec les Service Clubs bien que l’on y trouve également des francs-maçons comme dans d’autres sociétés à but social. D’ailleurs c’étaient des francs-maçons qui ont fondé en 1905 le Rotary aux États-Unis. Ceci confirme ce que nous avons déjà dit, ce sont des francs-maçons qui individuellement entreprennent des actions sociales, et non la Franc-maçonnerie en tant que société.

 

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Cet article est une large reproduction de l’article de Steve Loemba «la Franc-maçonnerie: mythe ou réalité ?» à voir ici .

Qui est Steve Loemba, c’est un juriste de formation président de la Fondation «Cause Congo» auteur du livre «le procès de la démocratie Congolèse». Aucune autre information n’est donnée sur cette personne, et si j’ai utilisé son article c’est pour l’éclairage qu’il donne sur la Franc-maçonnerie, qui me paraît bien refléter l’esprit de cette société secrète d’hommes mais aussi de femmes eu égard à ce que j’ai appris dans ce travail de recherche.

C’est probablement dans le cadre de l’appartenance à la Franc-maçonnerie de Omar Bongo ancien chef de l’État Gabonais et Grand Maître de la Grande Loge du Gabon, alors qu’il s’appelait encore Albert-Bernard Bongo initié dans la Loge du Grand Orient de France dans le temple de la place Jean Faure à Angoulême ou il a été admis à voir la Lumière, que Steve Loemba à fait cet article. Mais aussi par le fait que lui-même soit probablement franc-maçon. Ce qu’il ressort de cet exposé c’est que cette société secrète implique des contraintes personnelles et familiales puisque la compagne du futur franc-maçon doit être consentante à ce que son époux soit dans la lumière. On sent aussi que le franc-maçon n’est pas libre par la pensée et qu’il se doit d’être solidaire et fraternel de ses Frères. De plus il se dégage une certaine prétention dans cette Franc-maçonnerie, qui, dès lors qu’elle se permet d’aborder tous les sujets qui gouvernent notre existence dans la recherche de la vérité universelle comme si elle pouvait exister. De grands mots pour finalement peu de choses car la vérité universelle n’est autre chose que la vérité du plus fort. Mais il faut reconnaître que ces échanges d’idées dans les obédiences ne peuvent être qu’enrichissant.

 

Le dossier suite 2 concerne les Grandes Loges.