Deux mois avant le premier tour, il semble que les carottes soient cuites. Sauf monumental erreur de François Hollande, il est peu probable voire inconcevable que Nicolas Sarkozy remonte son handicap de plus de dix points au second tour. Lui-même en est persuadé, il est trop intelligent pour penser qu’il pourra par sa simple présence inverser la tendance. Il est tout à fait conscient du rejet qu’il provoque et il s’amuse à faire des allusions au cours de ses visites. Les principaux leaders UMP ne se font pas plus d’illusions, mais il ne faut pas être défaitiste et sauver ce qui peut encore l’être.

Et pourtant, il va se lancer, la fleur au fusil, en faisant croire à ses partisans qu’il croit dur comme fer à sa réélection. Et le pire c’est qu’ils y croient … ou font semblant d’y croire. Claude Guéant affirme qu’il a un moral d’acier.

J’entendais ce matin un jeune UMP marseillais qui essayait de nous faire le coup du « frémissement » favorable qu’il  voyait augmenter chaque jour. C’est ce qu’on appelle la « foi du charbonnier » : on y croit coûte que coûte. Il faut dire que leur sort est lié. Maintenant c’est trop tard, il ne peut plus reculer. Les députés UMP savent qu’en cas de défaite de leur chef, il risque d’y avoir un ras de marée socialiste comme en 1981 aux législatives. Car il ne faut pas oublier que l’histoire ne s’arrête pas à la présidentielle, mais des législatives, Sarkozy s’en moque ! En juin il ne sera plus là pour peser sur les débats.

Il aurait été plus sage au vue de sa popularité au plus bas depuis longtemps qu’il se retire discrètement sous un prétexte quelconque. Mais qui mettre à sa place ? Il y aurait sûrement eu une bataille des prétendants, entre Juppé, Copé et Fillon. Pour Copé et Fillon de toute façon, s’ils veulent un jour être président, il serait préférable que la gauche l’emporte et se plante.

L’Histoire ne se répète pas mais bégaie un peu parfois.