L’UMP s’est engagée dans la bataille des législatives en prônant l’union et le rassemblement. Son Secrétaire national, François Copé avait précisé au début de la campagne qu’il n’y aurait pas d’alliances avec le Front National et que tout accord avec le FN « était exclu », mais force est de reconnaître que le débat pour une alliance avec le Front National fait rage dans les rangs de la droite !

 

(Capture d’écran sur france24.com)

 

Que fera l’UMP s’il doit choisir au deuxième tour des législatives entre un candidat PS et un Front National ? La question a déjà été envisagée  et la réponse apportée avant le premier tour était « nous ne soutiendrons ni l’un, ni l’autre ». Les sympathisants de l’UMP (55%) et du FN (64%) ne semblent pas être de cet avis, leur position est plus tranchée. Selon un sondage (TNS Sofres Sopra Group pour i>Télé),  relevé dans 20 minutes, ils seraient une majorité à souhaiter des alliances aux législatives localement, au cas par cas… Du côté FN, ils seraient même 62 % à souhaiter un accord national.

 

Celui qui se veut le sage de « la droite », Alain Juppé, l’ex-Ministre des Affaires étrangères et Maire de Bordeaux, tente de mettre en garde. Sur son blog, il insiste « sur la nécessité de résister à la tentation d’alliances tactiques avec le Front national, qui cherche à casser l’UMP, pour battre la gauche aux législatives. Il assure aussi « qu’il faut faire passer les principes avant les considérations tactiques ». Alain Juppé voit au moins trois raisons essentielles pour refuser toute alliance avec le Front National : une raison morale, car, ajoute-t-il, : « les références idéologiques de ce parti ne sont pas les nôtres », une "raison programmatique car sur bien des points, les propositions du FN sont en totale contradiction avec les nôtres et une raison tactique « l’objectif du FN n’est pas de faire alliance avec nous, mais de casser l’UMP ».

Il a lancé un appel « j’appelle tous ceux qui partagent nos valeurs et qui conjuguent attachement à la Nation et engagement humaniste, à tenir bon ». Puisse-t-il être entendus par tous les partisans de son camp !

 

Donc, dès le lendemain du premier tour, lundi après-midi, le bureau politique extraordinaire convoqué par le Chef de l’UMP devra débattre de la position de son parti vis-à-vis de Front national. Il devra se prononcer sur ce qu’il entend faire dans les cas des triangulaires UMP-PS-FN. On pense qu’il devrait logiquement se prononcer pour le maintien pur et simple de ses candidats. Il y aura bien quelques partisans « d’un front Républicain » et ceux « d’un front anti PS), mais les uns, comme els autres devraient être minoritaires.

 

Pour les duels PS-FN – s’il y en a – le débat risque d’être plus difficile ! En principe – mais sait-on jamais – c’est la ligne du « ni FN, ni PS » qui devrait l’emporter. Mais on se souvient que pour les cantonales de 2011 cette ligne avait été contestée par François Fillon et plusieurs de ses ministres dont Nathalie Kosciusko-Morizet, qui eux étaient partisans d’un vote « anti FN ». Mais certains sympathisants de droite relayés par des membres de la droite populaire ne veulent surtout pas que l’UMP s’engage dans cette voie et ne comprennent surtout pas que l’UMP ne fasse pas avec Marine, ce que le PS s’autorise avec Mélenchon ! Certains francs tireurs (tels que Roland Chassain, Charles Demouge) prônent ouvertement un soutien au Front national ! Sûr que le débat fait rage, à la base de l’UMP !

 

Mais résisteront –ils à la tentations de s’allier avec le Front National, surtout quand Jean-François, après avoir dit qu’il n’y aura «jamais» d’accord avec le FN, n’hésite pas à s’adresser à François Hollande pour lui demander « s’il ne rougit pas de honte lorsqu’il envisage une alliance scélérate avec le trotskiste Jean-Luc Mélenchon, l’homme qui préfère le drapeau rouge au drapeau tricolore»…

Voyez-vous, ce qui gêne, avec ces propos, c’est que malgré son grand principe de non –alliance avec le FN, avec de telles diatribes, il risque de « désinhiber », ceux qui dans son parti se sentent de plus en plus proche des troupes du FN ! Pourquoi, certains députés UMP n’essaieraient pas de conserver leur siège, quitte à pactiser avec le diable ? N’y-a-t-il donc plus à droite des hommes « droits », comme Michel Noir en son temps, qui avait prononcé cette phrase restée célèbre : « Il vaut mieux perdre une élection plutôt que perdre son âme »…