c’est toute la signification de la victoire de Jean-François Copé.
En allant sur la terre du FN, le racisme anti blanc, le pain au chocolat que l’on arrache à la sortie du collège parce que l’on ne mange pas pendant le ramadan, criquant le communautarisme, tapant matin, midi et soir sur François Hollande jusqu’à devenir outrancier, il a su mobiliser le fond de la droite sectaire Française. La droite forte, annexe du FN à l’image du Tea parti, grande gagnante devant la droite sociale, a gagné d’un coté, mais perdu en valeur devant l’opinion. Les Français n’aiment pas ces jeunes qui, le verbe haut et plein la bouche, expriment un nationalisme dont on sait le mal qu’il engendra. Nicolas Sarkozy a commencé et Jean-François Copé vient de terminer. Patrick Buisson, Nadine Morano ont ainsi retrouvé leur mentor en un bretteur spécialiste de la langue de bois. Pire la droite ne pouvait devenir.
Jean-François Copé ne s’est donc pas ménagé profitant des problèmes de santé de François Fillon qui est resté avec son statut de favori dans la ligne de la droite gouvernementale Française. Il a donc gagné sans lutte contre François Fillon, la présidence de l’UMP, avec beaucoup d’engagements personnels devant les militants, ce que François Fillon répugna à faire préférant s’adresser aux Français. Son statut de premier ministre le contraignit à cette orientation, n’étant pas un battant, mais un homme d’État portant une valeur de la droite qui ne change pas pour une présidence si importante soit-elle. L’un voulait à tout prix la présidence, quitte à s’isoler d’un électorat centriste en se plaçant à la droite de l’UMP dans la ligne de celle de Sarkozy pendant la campagne, l’autre prônait une politique plus ouverte vers le centre voir une partie de la gauche sociale démocrate. C’est donc une fracture politique et morale clama-t-il qui va bien au-delà de l’UMP, elle touche les valeurs la droite républicaine Chiraquienne et Gaulliste. François Fillon préservait l’avenir politique de l’UMP, Jean-François Copé l’a détruit.
Le langage et les thèmes xénophobes développés par ses partisans sont empruntés à ceux du FN. Ils ne représentent pas la valeur intrinsèque de la droite, mais une opinion nationaliste, dont on sait, que si elle séduit une frange de la population, elle ne conduit pas à une victoire totale. Il lui faudra un recentrage qui sera en contradiction avec la ligne politique qu’il veut imprimer. 98 voix les séparent sur 176.000 votants, c’est montrer que la fracture est profonde, c’est montrer qu’il n’y a pas de leader à l’UMP. On ne peut diriger un parti aussi important avec la moitié des adhérants. Pourquoi, par ce que cette autre moitié sait très bien qu’il faut rassembler et non diviser.
Le gagnant de cette élection est finalement François Fillon par ce que l’on n’a pas perdu quand on a 98 voix de retard, mais aussi parce que l’on est porteur de la valeur universelle de la droite. Je ne suis pas de droite mais il importe pour la France que l’opposition soit crédible, soit honnête, et qu’elle participe à une vie politique apportant un plus. Taper sur François Hollande à longueur d’intervention alors que le Sarkozysme à mis la France à genoux, est honteux. Ce n’est pas moi qui le dit, mais Louis Gallois dans son rapport sur notre catastrophique compétitivité.
François Fillon qui a réuni quelques proches à l’Assemblée nationale a expliqué son choix de ne pas lancer une procédure de recours pour contester le résultat des élections à la présidence de l’UMP, «cela aurait mis en danger l’unité du mouvement», a-t-il dit. En ajoutant: «Il n’en demeure pas moins que j’ai gagné». «Nous avons gagné et nous nous sommes fait avoir comme des enfants». «Je suis conscient que nous avons été porteurs d’une espérance», a-t-il clamé. «Bien sûr, je ne lâche rien. Je continue la politique». Si François Fillon n’a pas l’intention de quitter la politique, il ne sait pas encore exactement quelle forme prendra son engagement. «Je parlerai dans quelques jours pour préciser cela, il faut que j’y réfléchisse encore», a-t-il assuré aux députés présents, Le Figaro.fr.
Le spectacle auquel nous venons d’assister fut déplorable pour un parti qui n’a cessé de critiquer les divisions des socialistes. Qui aurait pensé que des accusations de tricheries seraient formulées, réduisant ainsi la crédibilité du gagnant. Ils sont allés jusqu’à envisager de saisir la justice, le même scénario que celui de Ségolène Royal et de Martine Aubry. Cette expérience de démocratie politique n’a pas servi. Elle a conduit au suicide politique de l’UMP, même si la proclamation des résultats par une commission, soit disant impartiale, montre que, par suite du faible écart, le doute peut raisonnablement exister. Mais quand on entend de la bouche de François Fillon qu’il ne se laissera pas voler la victoire, on ne peut s’empêcher de dire que la fracture est profonde.
La lettre du directeur de campagne Eric Ciotti qui a été transmise au président de la Cocoe Patrick Gélard le 19 novembre, document Le Monde.fr
Aux dires de certains, ce résultat serait aussi la conséquence de la position de secrétaire général de Jean-François Copé comme l’était Martine Aubry, il aurait plus de pouvoirs pour bourrer les urnes, à la fois juge et parti ? Une chose est certaine, la défaite de Sarkozy met à terre l’ambition de l’UMP d’être un grand mouvement politique capable de fédérer toutes les sensibilités de la droite Française afin de combattre la poussée du FN. Contrairement au parti socialiste ou le (ou la) secrétaire général (le) n’est pas forcément le représentant du parti à l’élection présidentielle, à l’UMP c’est le président. En outre, ce que nous venons d’assister dans cette confrontation des deux leaders, n’engage pas à recommencer dans quatre années pour la désignation du représentant à l’élection présidentielle. Cela signifie que Copé a toutes les chances d’être désigné, sauf si Sarkozy décide de revenir. Mais, on sait très bien que les «comeback» ne réussissent jamais.
Jean-François Copé doit donc rassembler après avoir séparé. Pour cela, il ne voit que de donner la vice présidence à François Fillon après que, dans son sillage, furent désignés Luc Chatel vice président et Christian Jacob président du groupe UMP. Qu’importe si c’est un ticket qui a été choisi par ses électeurs. François Fillon à la vice présidence vaut bien un sacrifice pour le rassemblement.
Il faut quand même du courage et peu d’amour propre pour faire une telle proposition, comme si François Fillon était un homme politique qui pouvait renier ses convictions, c’est tout Copé. C’est ainsi qu’au lendemain de la proclamation des résultats, dans la salle des quatre colonnes de l’Assemblée nationale Copé lança, «l’objectif, maintenant, est de rassembler aussi bien ceux qui m’ont soutenu que ceux qui ne m’ont pas soutenu. Ma mission est de rassembler tout le monde. Le moment de déception de François Fillon est parfaitement compréhensible. C’est humain et normal. Je lui propose d’exercer à mes côtés la vice-présidence de notre parti», il aurait laissé à François Fillon un message en ce sens, Le Monde.fr.
Dans la foulée, Eric Ciotti, ex directeur de campagne de François Fillon clama grotesque. Laurent Wauquier vice président dans le ticket Fillon déclara «on ne va pas à la soupe».
«Le parti est épuisé par une élection très difficile, épuisé par la défaite. On a donné une image lamentable ces derniers jours. On ne va pas rajouter l’indignité à la médiocrité. Nous allons essayer de faire bouger les choses de l’intérieur, mais je n’ai jamais construit mon parcours sur la trahison. Je reste fidèle à François et aux valeurs que nous avons défendues».
Pour Jérôme Chartier porte parole de François Fillon, «François est plus déterminé que jamais à participer à un projet de reconstruction. Il y a un vrai clivage dans notre famille politique. Nous allons continuer à nous faire entendre. Nous allons évidemment continuer à nous réunir. Pratiquement la moitié des adhérents de l’UMP a voté pour François Fillon. Nous allons veiller à ce que leur parole puisse continuer à être entendue. Nous ne sommes pas près de disparaître de la scène politique».
Le pire pour la droite serait que ceux qui ont soutenu François Fillon se laissent bercer pour un strapontin par Jean-François Copé.
Le désarroi est également du coté de l’UDI, qui a basé toute sa construction sur une alliance avec l’UMP autour de François Fillon. Pour Jean-Louis Borloo la question des hommes ne serait pas primordiale, bien qu’il possède une certaine affinité pour la politique de François Fillon. «Ce qui m’importe, c’est le cap et la vision de l’avenir que l’UMP va devoir choisir. La société en mutation impose aux forces politiques une réorganisation en profondeur». Son objectif est de faire de l’UDI le premier parti de France, un bien beau chalenge qui peut profiter à quelques déçus de l’UMP, d’ailleurs Pierre Méhaignerie vient de rejoindre l’UDI. Pour Jean-Louis Borloo la coalition UMP, UDI est nécessaire, «il y a deux visions clame-t-il celle de Jean-François Copé et la sienne». L’opposition a désormais deux leaders. C’est à croire qu’il a déjà oublié François Fillon, bien qu’il n’ait pas encore défini sa position.
Votre analyse très matinale est déjà périmée mon Cher.
jf.
C’est La Droite forte qui est venue en tête sur les programmes, légitimant Copé, de fait.
Il y a désormais deux Fronts nationaux en France. Qu’ils se débrouillent entre eux.
[b]Jacques[/b] bonjour,
Qui aurait pu prévoir un tel imbroglio ?
Les évènements vont tellement vite qu’effectivement cet article est périmé.
Un vaudeville des plus piquant, attendons la suite.
Et dire qu’ils veulent diriger le pays !
Bien à vous,
Anido
[b]Jef Tombeur[/b] bonjour,
Effectivement c’est la droite forte, tant mieux, elle sera battue.
Bien à vous,
Anido