Hier (et oui, c’était déjà hier), à l’occasion d’une lettre ouverte de Denis Robert à ses amis et à tous les tricards de la grande presse (publiée sur Come4News), je vous faisais état de deux captures d’écran tartignolles. L’un sur le site de France diplomatie, avec Kouchner encore à l’ordre du jour, l’autre de Michèle Alliot-Marie (MAM) prête à embrasser à la russe son nouvel homologue Tunisien. Mais je devais filer, à la mairie du IVe arrondissement, à une vesprée (ou à des complies, je ne sais plus) de la Social Media Week. Donc, pas le temps de vous montrer ces deux captures. C’est réparé.

Il faudra que je revienne sur l’une des premières messes de la Social Media Week à Paris. En gros, me présentant en tant que chroniqueur de Come4News (et non représentant de…), ancien de la presse alternative locale et régionale (Uss’m Follik et d’autres), ancien journaliste municipal (Belfort), &c., je demandais à ces doctes intervenants s’ils n’étaient pas en train de se chatouiller (faire la réclame de leur bout de gras en nous faisant passer des vessies pour des lanternes) en nous parlant de réseaux sociaux, de démocratie participative, et bla-bla-bla, &c. Loïc Blondiaux (un pays ?) de la Sorbonne (Paris I, un autre pays commun) m’a répondu que depuis le XVIIIe siècle, la presse alternative, &c. Marat, c’est quel siècle déjà ? Bon, il n’a pas tout à fait tort, Loïc Blondiaux, de, par exemple, recommander la lecture de Dominique Cardon (Centre d’étude des mouvements sociaux, EHESS, pas ma paroisse, ou pas déjà…). Il faudra que je vous reparle de la sociologie de la mobilisation et des réseaux sociaux une autre fois (mais, là, je vais prendre des vacances). Juste un truc. J’ai trouvé, à la mairie de cet arrondissement, un truc en papier, sans radio, sans vidéo, qui s’intitule Centre Ville, journal municipal de l’arrondissement, qui titrait « Les habitants du 4e rédacteurs en chef ». Qu’on se rassure, il y avait aussi des rédactrices en chef. Mais je digresse. N’empêche, j’avais rarement lu, et non écouté ou vu, un truc d’une si bonne tenue depuis des lustres. C’est un peu une imposture, vu que c’est quand même de la com’, supervisée par des pros de la com’, et non du journalisme, mais le médialogue au petit pied que je suis n’y trouve pas grand’ chose à redire (au fait, voyez sur Mediapart, mon truc sur la médialogie, au passage).
Où en étais-je ? Ah, voui. MAM. Bon, on a vu qu’elle ne domine pas sa communication (voir articles de Come4News de moi et d’autres), mais attendez-vous à savoir qu’elle n’est même pas maîtresse en sa boutique, et que la diplomatie française en est restée au… 18 novembre 2010, en pleine gloire vacillante de Ben Ali.
J’exagère ? Non, je le prouve.
Le 18 novembre 2010 avait lieu la passation de non-pouvoir et d’impuissance et de manque d’autonomie entre un certain Bernard Kouchner et une dénommée Michèle Alliot-Marie. Que retrouvez-vous hier, aujourd’hui, si ce n’est encore demain, sur le site France Diplomatie ? Je vous le donne en cent, je vous l’offre en mille, Bernard Kouchner en page d’accueil des pages diffusant les photos (récentes, elles) de presse du ministère. Mise à jour, zéro. Quant à la mise à niveau, on a peut-être même régressé en dépit de toutes les bévues de Kouchner.
La seconde capture d’écran, c’est celle de la photo d’Alliot-Marie devant un homologue tunisien, tout nouveau promu, Ahmed Abderraouf Ounaies. Lequel est si admiratif qu’on sent qu’il va demander à MAM, telle une Dorothée ou une Chantal Goya, sa photo dédicacée pour la montrer à ses proches et faire le faraud dans les cafés de Tunis. Trop mignon, Ahmed Abderraouf Ounaies. Trop trognonne, la MAM.

 

C’est dire si le médiologue au petit pied que je suis se double d’un sémiologue à la petite semaine (sur le sujet, consultez Mediapart :
http://blogs.mediapart.fr/blog/jef-tombeur/070211/medialogie-et-presstologie-sauvageonne#comment-842400).
Je le prends vraiment par le gros bout de la lorgnette en me demandant quelle crédibilité accorder encore à une Michèle Alliot-Marie qui ne s’est même pas aperçue que, sur le site placé sous sa responsabilité, on se croit encore à l’ère Kouchner. Voui, c’est mesquin de ma part. Voui, c’est petit. Quoique… Quand je vois la France se mobiliser pour l’Année internationale de la forêt, je me demande si le ministère des Affaires étrangères ne pourrait pas être mobilisé pour dominer un poil son encre d’Internet.

Parce que, si c’est comme cela que la France envisage les forêts et l’industrie papetière, on a comme des doutes, non ?

T’inquiète, tout cela, c’est de la hype, du buzz. Du pamphlet pré-diziutième (pardon, dix-huitième)-siècle. De l’écrit. Allez, en vidéo, en audiovisuel, c’est ‘hachement plus sérieux. Plus vite fait aussi. Et zou, tu fais ta petite vidéo, intégrale en ligne : plus rapide, plus besoin de faire un montage, plus besoin de faire un résumé de ce qui s’est dit d’important. Une bonne photo (une bonne capture d’écran) en dit plus qu’un long discours. D’ac. Mais encore faut-il situer les images dans leur contexte. Je vous en dispense : nous sommes en février 2010, la diplomatie française semble en être restée à novembre 2010. Ou à bien auparavant ? Parfois, le paravent des images, de la vidéo, de l’audiovisuel, ne remplace pas le texte…