La dette du football espagnol

Rien de neuf sous le soleil hispanique, alors que la situation économique du pays est toujours aussi préoccupante et cela pour l’ensemble des secteurs économiques, le football prétend encore faire l’économie d’une révolution culturelle et probablement salutaire.

 

En effet, que les clubs espagnols, et plus spécialement les professionnels, qui ont brassé autant d’argent et reçus tant de millions ces dernières décennies (en 1991, un plan d’assainissement financier a "effacé" 156 millions d’euros de dette cumulées) doivent encore aujourd’hui 4 milliards d’euros est un scandale. A ces niveaux vertigineux, dépassant l’entendement du commun des mortels, le football espagnol semble ne pas pouvoir arrêter cette fuite en avant éperdue, … perdue d’avance.

Cependant pour être complètement honnête, les errements économiques du football espagnol ne résultent pas seulement de l’incapacité des clubs à s’auto-administrer des règles de gestion sensées et à utiliser à bon escient les énormes sommes générées au travers des très lucratifs droits télévisuels. Comme toujours, rien n’est simple en économie. En effet, jamais aucun gouvernement n’a tenté d’installer  « le malade sur le sofa » pour lui imposer les mesures à prendre.

L’impuissance du CSD (Conseil Supérieur du Sport) marginalisé, ou auto-marginalisé, le laisser-aller de la fédération espagnole dirigée par un Ángel María Villar uniquement obnubilé par un poste au sein d’un organisme international comme la très puissante UEFA et qui ne se préoccupe que de générer de l’argent avec la Roja (la sélection espagnole championne d’europe et du monde en titre), le peu de crédibilité de la ligue de football professionnelle présidée par un des plus dispendieux dirigeants de l’histoire du football espagnol (D. José Luis Astiazarán Iriondo lors de son passage en tant que président de la Real Sociedad entre 2001 et 2005) empêchent le football espagnol d’affronter le problème. A tout ce sombre panorama, on doit encore ajouter l’arrogance des présidents des clubs de football professionnel prétendant ne rien devoir changer. C’est donc vers une voie sans issue qu’est conduit le sport roi en Espagne, le tout au son de l’orchestre.

 

Encore aujourd’hui, il s’en trouve encore pour considérer comme logique que les footballeurs vaillent, ou pire qu’ils faillent payer 45 millions d’euros pour un seul d’entre eux.