Le Centre Simon Wiesenthal vient d'annoncer que la dernière grande opération pour débusquer les dirigeants nazis qui ont fui en Amérique latine à débuter. Soixante-deux ans après la chute de l'Allemagne nazie, il est presque certain que cette opération ne sera pas renouvelée, et que les derniers réfugiés du régime de Hitler qui échapperont aux chasseurs disparaîtront probablement de mort naturelle.

Le Centre Simon Wiesenthal, du nom de son fondateur, s'est spécialisé dans ce genre de chasse à l'homme et a déjà à son tableau Adolf Eichmann (responsable de la déportation des Juifs vers les camps de concentration) et son lieutenant Alois Brunner (qui dirigea le camp de Drancy), Walter Kutschmann (qui participa à un massacre de Juifs en 1941), Josef Schwammberger (commandant de plusieurs camps de travail forcé), Eduard Roschmann (le boucher de Riga), Wilfred Von Owen (aide de camp de Joseph Goebbels), et bien d'autres.

Si cette dernière chasse va se concentrer uniquement sur l'Amérique du Sud, c'est parce c'est vers ces régions qu'on fuit les principaux responsables nazis à la chute du régime. Heinrich Muller, l'ancien chef de la Gestapo, a vécu 30 ans en Argentine sous une fausse identité ; Joseph Mengele, le médecin sadique qui faisait des expériences sur des sujets vivants, voyageait continuellement entre l'Argentine, le Brésil, Le Paraguay et l'Uruguay ; Klaus Barbie, le boucher de Lyon, vivait en Bolivie et Walter Rauff l'inventeur des camions chambre à gaz, lui, s'était établi au Chili.

Le Centre Simon Wiesenthal espère beaucoup de cette dernière grande offensive, car les esprits ont beaucoup évolué en Amérique latine, et dorénavant plus aucun gouvernement ne veut que son pays soit considéré comme un refuge de nazis.

Espérons que cette chasse soit effectivement la dernière pour qu'enfin s'éteigne la haine et commence le vrai travail de mémoire. Une page sombre de l'histoire de l'humanité sera enfin tournée, mais devant nous se dressent autant d'obstacles tout aussi cruels.