J’ai exerçé la profession d’infirmière en santé mentale durant dix ans et j’ai constaté l’étonnement des patients qui se retrouvaient parachutés en clinique psychiatrique avec un diagnostic de dépression. Tout le monde connaît la chape de tristesse qui s’abat sur le dépressif. Ce trouble se traduit souvent par une perte de l’élan vital : le malade n’a plus envie de rien, n’a plus d’appêtit, maigrit. Ce sont des signes évidents. Pourtant, il existe d’autres manifestations plus insidieuses de l’état dépressif auxquelles il faut être vigilent.
Des douleurs rebelles
Il est des douleurs chroniques qui résistent à tous les antalgiques. Qu’elles soient musculaires, neurologiques ou articulaires, aucune lésion ni trouble organique ne peut les expliquer. C’est pourquoi certains sont surpris de se voir prescrire des anti-dépresseurs pour les soulager. En effet, la dépression peut être à l’origine de maux physiques divers : migraines, crampes, lombalgies etc…
Une tendance à l’hyperphagie
La dépression peut s’accompagner d’une augmentation de la consommation alimentaire, dans un but de remplissage ou pour calmer des angoisses. Dans ce cas, on peut observer une prise de poids.
Une intolérence au bruit
Il est alors perçu comme amplifié. Les claquements de portes, les cris d’enfants deviennent insupportables.
Un comportement agressif
Parfois la personne déprimée ne manifeste aucune tristesse mais plutôt une forte hostilité, surtout envers son entourage, ce qui génère beaucoup d’incompréhension.
Des troubles du sommeil
Ils peuvent se manifester par des difficultés d’endormissement ou des réveils matinaux précoces.
Des difficultés de concentration
Des oublis, des trous de mémoire, des pertes d’objets (souvent les clefs…), une incapacité à lire ou à suivre une émission de télé peuvent révéler un état dépressif.
Une fatigue intense et permanente
Elle ne cède pas au repos et nous accable dès le réveil.
Bien sûr, tous ces symptômes ne sont pas nécessairement liés à une dépression. Mais, si nous sommes facilement alertés par une grande tristesse et un abattement, les signes moins typiques ne retiennent pas forcément notre attention. Il est important de les reconnaître chez soi et ses proches, afin de consulter rapidement et d’être correctement traité.