Ipsos et Logica ont dévoilé une étude concernant six pays européens, 4000 salariés français ont été interrogés ainsi que 1500 autres salariés européens. Cette étude nous révèle encore une fois que les français ont une relation compliquée avec leur travail, même si la plupart se disent épanouis dans leur travail, la démotivation et l’inquiétude les gagnent de jour en jour.

Le Sud de l’Europe plus démotivé que le Nord :

Selon cette étude réalisée début février pour Endered, spécialisé dans les services aux entreprises, les français seraient « recordmen de la démotivation en Europe » en effet, 40% des salariés interrogés ressentent une certaine démotivation, tandis qu’en Allemagne le résultat tourne plutôt aux alentours des 20%. Les plus démotivés seraient la catégorie des cadres, qui estiment à 51% passer trop de temps au travail et n’en retirent pas toute la reconnaissance souhaitée. A cela, il faut ajouter le niveau de stress en forte hausse, rien de bien encourageant en tout cas.

Chez l’ensemble des salariés, tous statuts confondus, c’est le manque de reconnaissance et une rémunération trop faible qui ressort le plus dans cette étude, ils seraient 68% à penser cela. Plus de 50% des sondés n’hésitent pas à placer leur niveau de salaire au centre de leurs préoccupations, c’est 7% de plus qu’en 2008. Ces chiffres sont comparables à ceux de nos voisins italiens et espagnols mais deux fois plus importants qu’en Angleterre, qu’en Allemagne et qu’en Belgique, les pays du Nord semblent beaucoup plus sereins par rapport à leur avenir salarial.

Des chiffres à nuancer :

Même si le français est plutôt pessimiste quant à l’avenir de son entreprise, il se dit « heureux » dans son travail à 86%, ils éprouvent même une certaine fierté et ils s’y sentent accomplies (80%). On remarque également une hausse de la qualité de vie au travail, même si elle reste encore basse (6,1/10). Mais, cette tendance n’est pas nouvelle chez les salariés français, dans l’ensemble des enquêtes on retrouve toujours à peu près le même constat : sur le fond ils aiment leur emploi ainsi que leurs collègues, mais ils adorent également s’en plaindre. Ipsos résume bien ce paradoxe « accomplis, mais désengagés » et pointe le modèle à la française comme responsable, avec un taux de chômage très élevé, une tension permanente sur les cadres, un dialogue social presque inexistant et un modèle social protectionnisme qui favoriserait un certain individualisme propice aux revendications salariales.

Toutes ces craintes se retrouvent dans les attentes des salariés envers leur entreprise qui souhaitent prioritairement à 51% être mieux accompagné et formé, une meilleure mutuelle pour 45% des interrogés et également un soutient plus important pour améliorer leur épargne (37%).