Suite à la défaite de l’OM face au Bayern de Münich (dont on peut suivre un excellent résumé sous la plume de gital33 sous C4N, le président du club, Vincent Labrune, a été violemment pris à partie par un supporter du club, dont on peut lire l’article sous le site

 

http://classico.football.fr/post/2012/03/29/-om-non-monsieur-labrune-vous-avez-tort

 

et qui  déclare, en susbstance, que le propos du président selon lequel la désaffection du public au stade Vélodrome serait due, tour à tour, à la multiplication des matches, au manque de résultats et à la crise économique dans Marseille, et que si le club ne gagne pas cette  année,  elle le fera l’année prochaine, et enfin que l’OM est "un club trop fort  pour  être mis à terre, par les journalistes, les supporters, les anciens présidents ou les gens qui parlent;" propos que notre commentaire considère comme inqualifiable et indigne d’un président qui – poursuit-il – gére le club comme un vulgaire business et ne tient nullement compte de l’importance des supporters de l’OM, puisque ce sont eux qui lui donnent son âme.

 

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Voilà pour le situation présente de l’OM. Maintenant, si l’on regarde le passé de l’OM, on s’aperçoit que ce club est un grand club de foot en ce sens qu’il est seul club français à avoir jamais remporté la Coupe d’Europe des Champions, avec Bernard Tapie comme Président, et avec le Belge Raymond Goethals comme entraîneur.

 

Or, si Bernard Tapie a eu, en son temps, comme d’ailleurs l’actuel président de l’OM, des rapports étroits avec  le groupe de chaussures de sport Adidas, il avait, quoi qu’on en dise, un charisme et une présence auprès des joueurs que n’a nullement Vincent Labrune. Bref, si Tapie fut lui aussi, comme Labrune, un homme d’affaires, il savait se rapprocher, comme le président Louis Nicollin avec les joueurs de Montpellier, de ses propres joueurs.

 

C’est là une différence de taille, car, si les clubs de foot professionnel se veulent,  aujourd’hui, être un business censé rapporter beaucoup d’argent,  ils reposent sur des équipes qui ont besoin d’avoir une âme, laquelle ne peut provenir, au sein même du club, que de l’entraîneur, et, plus encore, de son président – pour autant bien sûr que celui-ci s’identifie et s’investisse pleinement pour son club. 

 

A cela, s’ajoute, comme on le lit dans l’article susmentionné, les supporters. Car ce sont eux, en effet, qui donnent finalement au club sa chaleur et son âme, à condition, bien sûr, de ne pas tout casser dans ou aux abords du stade (qui est, dans le cas de l’OM,  celui du Vélodrome), ou  dans les autres stades, ou encore  aux  abords de ceux-ci lorsque l’OM joue hors de ses terres.

Or là également, des présidents comme Tapie ou Nicollin savent ou savaient (puisque Bernard Tapie n’est plus président de l’OM) parfaitement intégrer cette composante du club dans leurs préoccupations.
 

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En résumé, si le foot professionnel est devenu un business, l’âme d’une équipe repose sur tout un ensemble d’éléments qui dépassent le simple achat, par des actionnaires devenus acquéreurs, de joueurs très chers, mais qui, pour former une véritable équipe, ont besoin d’un encadrement capable de stimuler les joueurs.

 

Et si ce stimulus peut provenir de l’entraîneur (songeons,  par exemple,  au portugais José Mourinho avec le Real de Madrid, et, autrefois avec Chelsea ou l’Inter de Milan), il provient aussi du président.  Or un président qui est de la même ville que son club (songeons, anciennement, à Giovanni Agnelli, président à la fois du groupe FIAT et de la Juventus de Turin) s’identifie mieux à lui qu’un acquéreur venu d’ailleurs et vivant ailleurs. Même chose de l’AC Milan avec Silvio Berlusconi. Même chose encore avec le groupe de chaussures sportives Adidas, principal actionnaire du Bayern de Münich, puisque la société Adidas est, quoi qu’on en dise, allemande. Quant au club du Bayern, il a été toujours été dirigé, depuis qu’il est né, en 1900,  par un Allemand (les derniers en date étant Franz Beckenbauer et Ueli Hoeness).

 

On objectera peut-être que certains clubs anglais sont aujourd’hui aux mains de richissimes hommes d’affaire étrangers (russes notamment) grâce auxquels ils ont pu faire leur place au soleil à l’échelon européen.

 

Mais comme en toutes choses, c’est sur la durée qu’il faut mesurer la réussite des clubs professionnels. Or, à ce compte-là, ceux qui réussissent, dans la durée, sont ceux qui dont les éléments forment une osmose quasi parfaite, éléments qui ont pour nom : équipe, entraîneur, encadrement de l’équipe, équipe dirigeante du club (avec ses socios ou ses actionnaires), et finalement, supporters du club.