La décroissance

La consommation mesurée est un besoin pour la société. Aujourd’hui, nous nous trouvons à la croisée des chemins, et de notre décision dépend le bon fonctionnement d’une civilisation future.

Des philosophes (par exemple Dominique Bourg) dénoncent le développement durable, pourtant présenté comme une succession au capitalisme, arguant que cela ne résoud pas le problème des implications de la surconsommation. D’autres, comme Tim Jackson avouent que la situation est complexe, mais ne veulent pas des solutions proposées par les mouvements citoyens… sans pour autant proposer d’autres alternatives.

Alors, la décroissance, initiée par des « objecteurs de croissance » est elle une solution?
J’ai essayé d’y voir plus clair.

Au départ, un constat : pour vivre nous devons combler des besoins. La consommation, initiée par le mouvement capitaliste, devait permettre à chacun de subsister confortablement, avec un travail et des possessions qui garantissaient un certain bien-être.
On se rappelle tous des publicités joliment présentées des années 60.
Quelques décennies plus tard, des personnes moins nombrilistes que les autres se sont aperçues que notre bonheur n’était pas contagieux.
En effet, pour des questions de rentabilité (jamais niées), la fabrication de ce que l’on achète s’effectue, en grande majorité, à l’étranger. Le plus souvent dans des pays dit en « voie de développement ». Les matières premières sont sur place, et la main d’œuvre est évidemment moins chère que sur le sol national.

Ce que l’on a oublié, et ce qui est dénoncé par beaucoup d‘observateurs, c’est que les avantages ne sont pas égaux aux inconvénients. Les délocalisations, si elles ont donné du travail aux pauvres dans certains pays, ont réduit notre industrie à néant, jetant des milliers de famille dans les affres du chômage.
Ensuite, et ce n’est pas négligeable, les industriels ont oublié de garder une certaine humanité. Les conditions dans lesquelles certains produits sont fabriqués sont immorales : précarisation du travail ou destruction de l’écosystème (incluant les peuples indigènes vivant depuis des millénaires sur les mêmes terre, l’implantation de culture durable gigantesque qui détruisent les sols -voir l’huile de palme, etc. http://www.survivalfrance.org/actu/6326) n’en sont que quelques exemples.
Les pays riches en veulent toujours plus, que les conditions de vie des travailleurs soient inhumaines n’a aucune importance.

Des « objecteurs de croissance », sont donc intervenus pour dénoncer cet état de fait. Selon la charte du journal de la décroissance « La décroissance est un mouvement d’idées et un ensemble de pratiques qui n’appartiennent à personne. La Décroissance entend être au service de cette cause, mais ne prétend pas en être le dépositaire exclusif. Il se veut au contraire un vecteur de débats et de mobilisations pour convaincre les partisans du «développement durable» de leur impasse. »
« Nous ne croyons pas qu’il faille choisir entre la question écologique et la question sociale, qui sont pour nous intimement liées. La décroissance vise à rendre aux générations futures une planète sur laquelle non seulement il sera encore possible de vivre mais où il fera bon vivre. La décroissance ne propose pas de vivre «moins» mais «mieux», avec «moins de biens et plus de liens». »

Les détracteurs du mouvement citoyen de la décroissance objectent qu’une telle idée jetterait le chaos sur l’ économie mondiale, à l’instar de Jacques Attali, qui trouve l’idée stupide « Opposer écologie et croissance est une bêtise intellectuelle profonde. En réalité on ne peut pas améliorer l’environnement sans croissance. Ce n’est pas la croissance qui pollue, c’est la production. »
Alain Madelin, sur son site, évoque un livre ( In Defence of Global Capitalism, de Johan Norberg) et défend le capitalisme comme le seul moyen d‘augmenter le niveau de vie.
« Johan Norberg montre que la diffusion du capitalisme au cours des dernières décennies a réduit la pauvreté et ouvert nombre de possibilités nouvelles aux individus dans l’ensemble du monde. Presque partout, niveaux de vie et espérance de vie se sont rapidement accrus. La faim dans le monde, la mortalité infantile et l’inégalité matérielle ont régressé. Tout cela grâce à des changements économiques et techniques qui sont le résultat de politiques libérales. »

Ces deux tendances vont s’affronter et ce sera à nous de choisir. N’oublions pas de poser sur la balance ce qui est réellement important pour l’humain. Ses besoins, ceux sans lesquels il ne peut pas vivre, sont se nourrir, boire et respirer. Cherchons à comprendre ces mécanismes qui ont fait de nous tous des consommateurs sans conscience. Qu’on ne se trompe pas, les idées proposées par les tenants de la décroissance ne sont pas un retour à la préhistoire, personne ne met en doute le fait que le progrès nous a permis d‘améliorer notre vie (voir illustration) Le but n’est il pas plutôt d’éviter qu’un être humain ne s’épuise pour nous permettre d’avoir une énième télé, une voiture plus puissante, ou les nombreux autres gadgets sans lesquels on pourrait vivre de toute manière?
Quand aux idéologies des protecteurs du développement durable, ne seraient elles pas dévouées aux capitalistes forcenés, qui, on le sait, permettent aux plus riches de s’enrichir un peu plus? Etes-vous sûr que « croissance » est un mot adapté à la raréfaction des matières premières dans le monde? Bien sûr un monde dans lequel tout le monde aurait droit à un statut privilégié est tentant, mais n’est-ce pas là que se trouve l’utopie?

Le développement durable :
http://www.developpement-durable.gouv.fr/

http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement_durable

http://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/dd/dd_definitions_1.php4

La décroissance :
http://www.acteurspublics.com/article/14-06-10/arretons-la-farce-du-developpement-durable

 
 
Un peu d’humour :

10 réflexions sur « La décroissance »

  1. Tes « objecteurs de croissance » combinés à la décroissance me fait penser à « déconscience » ou plus exactement à la perte de nos objectifs de vie.
    Très bon article, merci. 😉

  2. Filtre,
    Merci pour le commentaire. J’aime beaucoup cette idée de « déconscience », cela justifie un travail sur nous même, et sur nos objectifs. Il faut tenir compte du fait que la société ne peut plus aller dans un seul sens qui serait celui de la consommation à outrance.

  3. Veritas,

    Pourquoi pas… mais même vapeur. La décroissance ne demande à personne de revenir en arrière. Mais pourquoi pas se contenter d’une voiture au lieu de deux. Bien sûr, tout cela n’est possible qu’avec une véritable politique du gouvernement favorisant les transports en communs (ce qui est loin d’être le cas, chez moi pas de train, pas de bus, pas de métro!)
    Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres…

  4. [b]veritas
    c’est gaia au dessus c’est pas moi …elle a le meme logo!!
    c’est toi que devrait partir avec ton cheval!!
    fox[/b]

  5. attends , je ne reponds pas aux injonctions comme ça !!!!!
    et n’oublie surtout pas :
    [b] »ce qui fût, sera « [/b] Proverbes de Salomon
    (vas-y FOX, craches dessus , comme à ton habitude
    [b]tu ne respecte même pas ton sang[/b] )

  6. Fox et veritas,

    Vous seriez « gentil » de faire des commentaires sur l’article, vos propos sont hors-sujet.
    Merci

  7. bah, ça veut dire qu’on va retourner au passé ,
    quand toute cette brillante civilisation
    analogue à l’empire romain se sera écroulée !
    il ne faut pas grand chose : regardez les incendies en Russie !

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