Dans un passé pas si lointain, lorsque nous voulions nous informer, nous lisions le journal ou nous écoutions la radio. Dans une même optique, lorsque nous voulions communiquer avec une personne à l’autre bout du pays, nous devions lui écrire une lettre ou la rejoindre sur une ligne téléphonique terrestre.

Au fil du temps, les moyens de télécommunication se sont modernisés pour en arriver à ce que nous connaissons aujourd’hui, l’ère d’Internet. Internet a eu comme effet de détruire toute frontière mettant le monde à notre disposition avec un simple clic. Maintenant, l’homme ne fait pas que consulter l’information, il la véhicule.

C’est avec la venue de ce nouveau mode de communication que les concepts de cyber-citoyenneté et de cyber-activisme prennent forme. Dans cet article je vous définirai ce qu’est la cyber-citoyenneté et le cyber-activisme en vous donnant des exemples concrets de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font. 

Tout d’abord, pour comprendre ces concepts il faut s’attarder à ce que sont la citoyenneté et l’activisme traditionnels.

La citoyenneté, c’est d’être reconnu comme un membre à part entière d’un État et de prendre part activement aux projets de l’État dont nous faisons partie. Le citoyen se doit de respecter la loi, mais il a aussi des droits civils et politiques comme la liberté d’expression et le droit de vote. L’activisme se définit comme étant une attitude politique qui prône l’action directe sur une idée donnée, c’est-à-dire défendre une idéologie qu’un individu préconise.

Donc, les cyber-citoyens et les cyber-activistes sont des personnes qui expriment leur liberté de pensée, leurs idéologies et leurs revendications. Cela se transpose par le biais des plates-formes que nous offre Internet tels que : les réseaux sociaux (Twitter, Facebook) et les médias sociaux (Youtube, C4N, blogues divers) présents sur la toile de nos jours. En effet, en plus d’exprimer leurs pensées, ils fournissent une information alternative aux grandes chaînes médiatiques conventionnelles.

 

La cyber-citoyenneté, avec l’utilisation des réseaux sociaux par des candidats politiques, a mené à des résultats surprenants pour toucher les électeurs de leur communauté. Par exemple, les dernières élections municipales à Calgary, en Alberta, furent remportées par Naheed Nenshi, le premier musulman à être élu comme maire d’une grande ville du Canada. Négligé au début de sa campagne électorale, M.Nenshi a utilisé les réseaux sociaux pour faire parler de lui et de ses idées en créant diverses pages Facebook et Twitter. Les gens l’ont remarqué grâce à son slogan «the purple revolution» et avec les nombreux vidéos humoristiques présentés sur Youtube démontrant la prononciation de son nom. La consultation massive de ces divers liens Internet a créé un véritable « buzz » dans la ville. D’après plusieurs experts, sa campagne via les réseaux sociaux est en grande partie responsable de sa victoire. D’ailleurs aux États-Unis, l’utilisation des réseaux sociaux lors de la campagne présidentielle de Barack Obama aurait joué un grand rôle au succès de celle-ci. Selon une étude de l’université de la Pennsylvanie, réalisée en 2008, 42 à 55 % des adultes de 30 ans et moins était informé politiquement par la voie de l’Internet. Aujourd’hui, en 2010, Obama est rendu à plus de 16 millions d’adeptes sur Facebook.

  l y a aussi le cyber-activisme qui est très présent sur le net. Il est d’ailleurs devenu le rouage majeur du militantisme pour des organismes comme Greenpeace. Ce dernier peut maintenant toucher davantage de personne et faire passer son message à une plus grande échelle avec l’utilisation de son site web et des réseaux sociaux. Internet lui procure une visibilité plus importante et crée du même coup un effet boule de neige. Par exemple, en mars 2010, Greenpeace a lancé une attaque contre le géant suisse, Nestlé. Particulièrement, en rapport avec la barre « kit kat ».Greenpeace accusait Nestlé de participer à la déforestation en Indonésie en utilisant de l’huile de palme dans la fabrication de sa fameuse barre chocolatée. L’organisme a lancé un vidéo choc pour sensibiliser les internautes à cette problématique et les invitait à la partager via leur compte Facebook ou Twitter. La vidéo était accompagnée d’une lettre à envoyer au président de la multinationale demandant de cesser cette pratique. De plus, elle demandait aux internautes le «boycott» des produits de la marque : (http://www.greenpeace.org/canada/fr/campagnes/foret-boreale/kit-kat/). Des milliers de personnes ont répondues à l’appel en dénonçant cette pratique sur la page Facebook de l’entreprise. L’effet fut tellement important, qu’en mai les dirigeants de Nestlé ont annoncé qu’ils cesseraient d’utiliser des produits tels que l’huile de palme qui contribue à la déforestation. Un autre exemple, un mouvement cyber-activisme, soit une cyber-pétition a été lancée par le site internet de l’Assemblée nationale. Appuyée par le député du parti Québec Solidaire, Amir Khadir, la pétition demande, entre autres, la démission du premier ministre du Québec. Un peu moins de 36 heures après sa parution, la pétition avait atteint le chiffre des 100 000 signatures. Il s’agit d’un des mouvements Internet des plus massifs connus dans le monde politique québécois. À l’heure actuelle et malgré le nombre élevé de signatures, la pression n’a pas encore eu raison du premier ministre québécois. 

Pour conclure, il faut comprendre que nous pouvons tous être des cyber-citoyens ou des cyber-activistes à notre manière. La plupart d’entre nous, ont désormais un compte sur Facebook. Nous pouvons l’utiliser autant de manière citoyenne que sociale. Nous avons le pouvoir de faire véhiculer l’information que nous jugeons pertinente. Chacun peut librement exprimer son point de vue et en faire part au monde entier grâce aux blogues et aux médias sociaux. Peu importe le statut de la personne dans la société, elle peut écrire et publier à propos d’une idéologie qu’elle préconise. Le cyberespace est définitivement un outil qui facilite grandement le partage et la sensibilisation pour les organismes activistes. Nous avons tous une liberté d’expression qui est notre pouvoir afin de se mobiliser contre les inégalités que nous n’acceptons pas collectivement dans notre société. La parole est à nous !