La crise de la dette, le feu se propage….
On en parle depuis des semaines, mais la crise de la dette ne se résume pas à la seule dégradation financière des budgets des Etats européens.
Les responsables politiques européens osent désormais évoquer la sortie possible de la Grèce de l’euro. Ceux là mêmes, qui nous expliquaient qu’une telle éventualité serait absolument catastrophique pour l’Europe, nous explique aujourd’hui, que les problèmes seraient surmontables. Sous-entendu, que si le peuple grec ne se soumet pas aux nouvelles exigences des Institutions financières, celles qui prêtent les sommes colossales, dont le pays a besoin, alors la Grèce ne profitera plus des largesses de la communauté. Le message est clair, et la menace affichée.
L’Espagne, l’Italie, et les autres risquent, dans les semaines qui viennent, de connaître le même sort. Mais, à un moment donné, les conséquences désastreuses d’une telle baisse des crédits publics ne sera plus supportable par la société, sans évoquer la révolte des Indignés, qui ne cesse de progresser. Oui, la crise de la dette est un désastre, avant tout, économique, mais non elle ne concerne pas que l’économie.
Petit exemple en passant. L’Espagne a consenti (comme tous les autres pays, y compris la France) à des baisses drastiques de ses dépenses. Il n’y a pas de secrets, il a fallu faire des coupes dans certaines dépenses. Des contrats à durée déterminée n’ont pas été renouvelés, on a posé les priorités et on a écarté certains travaux ou certaines dépenses, jugées comme non prioritaires.
Ainsi, l’Etat espagnol mais aussi les Régions indépendantes d’Espagne ont réduit les budgets consacrés au débroussaillement. Ils ont ainsi pu gagner quelques dizaines de milliers d’euros. Sauf que, ce débroussaillage a une raison d’être, prévenir les incendies. Alors, il ne faut pas laisser croire que les plus de 15.000 hectares de terres ravagées par le feu en Catalogne, mes 2.500 hectares en Galice, les 2.000 hectares aux Canaries et les 50.000 hectares partis en fumée près de Valence ne sont dus qu’à ce manque de débroussaillage.
Mais, si on ajoute à cette lacune de prévention, les baisses de crédits, qui ont affecté les dépenses tant en moyens humains que financiers pour combattre ces incendies, on se demande comment on peut calculer le chiffrage de ces conséquences. On trouvera bien quelques financiers pour nous expliquer, que c’était inéluctable. Mais à bien y réfléchir, quelqu’un s’est il posé la question ? Les conséquences financières de ces incendies compensent-elles les quelques euros économisés sur la gestion de ces massifs forestiers. J’en doute fort mais, je ne fais pas partie des grands argentiers de la planète.
Ce qui arrive avec la gestion des incendies risque fort de se reproduire pour bien d’autres domaines. L’économie grecque ou espagnole sortiront-elles plus fortes, par exemple, d’un rallongement des délais d’acheminement postaux, conséquence inéluctable de la baisse des crédits de ces organismes publics ?