Dans son dernier rapport annuel, la Cour des comptes dénonce les dérives de l’Etat français en matière de gestion publique. Dans un contexte économique difficile, il ressort de ce rapport que le gouvernement doit  faire davantage preuve de rigueur pour éviter certaines aberrations qui coûtent cher à la collectivité publique

Avec un déficit public qui a atteint les 7,7 % en 2010 et un déficit de la sécurité sociale qui dépasse les 23 milliards d’euros, la France est loin des chiffres prévisionnels qu’elle avait annoncés pour tenir l’engagement pris auprès de Bruxelles de réduire ce déficit aux alentours de 3 % en 2013.

L’Etat français a de réelles difficultés à réduire les dépenses publiques et cela pèse de plus en plus sur les contribuables.

Parmi les principales dérives financières on peut citer les 660 millions d’euros dépensés en 2010 pour le programme de vaccination contre le virus H1H1, qui a permis de vacciner seulement un peu plus de 8 % de la population, en laissant  des stocks de vaccins considérables.

Le Musée du Sport qui attire peu de visiteurs et qui a des coûts fixes de 900 000 euros pour une recette annuelle d’environ 23 000 euros.

La prime pour l’emploi dont l’objectif est d’encourager une reprise d’activité professionnelle, reste une mesure mal ciblée. Elle coûte 4 milliards d’euros à l’Etat et ne bénéficie pas aux 3 millions de personnes qui ont des emplois précaires et qui travaillent à temps partiel.

Les subventions allouées par la France et Bruxelles à l’agriculture outre-mer et dont le montant atteint les 520 millions d’euros ne permettent pas de sauver les exploitations de production de banane en Martinique et en Guadeloupe, dont les effectifs ont chuté de plus de 40 % entre 2000 et 2007.

Que dire des niches fiscales qui ont augmenté de plus de 40 % entre 2006 et 2011 ; mêmes si des mesures ont été prises récemment par le gouvernement pour diminuer le montant de toutes ces réductions, déductions ou crédits d’impôt, cela ne suffit pas pour autant à diminuer suffisamment le coût supporté par l’Etat dans ce domaine.

Ce ne sont que quelques exemples exhaustifs, on pourrait en citer beaucoup d’autres, comme la dérive des salaires des ouvriers de l’aviation civile ou bien encore les tarifs SNCF privilégiés des militaires qui bénéficient d’une réduction de 75 % aussi bien pour leurs déplacements civils ou professionnels.

Face à un tel constat la Cour des comptes incite l’Etat à aller beaucoup plus loin en matière de réduction des dépenses publiques, faute de quoi, le déficit public et l’endettement risquent de s’éloigner considérablement des indicateurs économiques européens.