La Colombie entre larmes et espoir

Ce jeudi 28 juin 2007, les Colombiens ont appris en allumant leur télévision pour voir les nouvelles du matin, et en voyant apparaître un écran barré dans son coin supérieur droit par un bandeau noir, que 11 des 12 députés enlevés par les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie) en 2002 avaient été assassinés par celles-ci.

D'aucuns me diront qu'il est trop tôt pour découvrir les circonstances exactes de la mort des 11 otages, qu'il existe encore beaucoup de zones d'ombre, mais il n'en reste pas moins, comme l'a signalé l'envoyé spécial des Nations Unies en Colombie, que dès le moment où les Farc les avaient enlevés, l'entière responsabilité de ce qui pouvait arriver aux otages retombait automatiquement et entièrement sur le groupe terroriste.

Ainsi, après cinq longues années d'espoir, de fausses rumeurs, d'annonce de libération imminente, après une ultime cassette vidéo envoyée le mois passé par les Farc où l'on voyait tous les otages en bonne santé, ceux-ci ont été tués… très probablement par leurs ravisseurs froidement et d'une balle dans la nuque, comme cela a toujours été le cas pour les autres otages abattus.

Sitôt après l'annonce de la mort des députés, des manifestations spontanées se sont organisées un peu partout en Colombie où, à côté de calicots demandant la paix et la libération immédiate de tous les otages, on voyait des banderoles traitant les terroristes de « canailles, assassins et de lâches ».

Après cet ultime rebondissement dans l'affaire des otages, le groupe terroriste est de plus en plus isolé sur la scène colombienne et internationale, étant même obligé, selon le comité de la Croix-Rouge internationale, de pratiquer l'enrôlement forcé d'enfants-soldats pour pallier la carence dans le recrutement de nouveaux combattants.

Heureusement, comme pour venir un peu adoucir cette nouvelle épreuve, le deuxième plus grand groupe terroriste de Colombie, l'ELN, vient d'annoncer qu'il acceptait de signer le cessez-le-feu proposé par le gouvernement dans le cadre d'un plan de paix plus général visant à la démobilisation complète de cette guérilla.

L'ELN a aussi annoncé que, dès la signature du cessez-le-feu, il libérerait tous les otages en son pouvoir, soit plus d'une centaine de personnes selon la Croix-Rouge.

Dès l'annonce du cessez-le-feu, les Farc seront le dernier grand groupe rebelle combattant en Colombie, et en seront d'autant plus isolées.