Le président nouvellement élu en Égypte a rencontré, mercredi, le futur leader de la Chine pendant la deuxième journée d’une visite qui vise à approfondir les liens économiques et diplomatiques, malgré l’inquiétude de Pékin concernant la révolution du printemps arabe qui l’a aidé à accéder au pouvoir.

Le président Mohammed Morsi espère que son voyage concilie commerce et investissement pour consolider l’économie chancelante de son pays. Mardi, la Chine a promis 200 millions de dollars en crédit pour la Banque nationale d’Egypte, les deux parties ont également signé des accords sur l’agriculture, les télécommunications, l’environnement et d’autres domaines.

Le vice-président chinois Xi Jinping a affirmé mercredi que Morsi et la Chine ont placé la « valeur énorme sur cette visite ».

« On espère que cette visite va encore accroître notre compréhension et notre confiance mutuelle, qu’elle va promouvoir une plus grande coopération et des échanges entre nos deux pays, qu’elle va apporter une nouvelle vitalité aux relations bilatérales et ouvrir un nouveau chapitre dans les relations amicales », a dit Xi, qui doit se tenir en tant que président au printemps prochain dans une transition de pouvoir à la jeune génération.

Morsi a répondu en nommant les liens égypto-chinoises comme une « relation stratégique » qu’il espérait renforcer.

Morsi, qui est un islamiste qui a pris ses fonctions en Juin, est le premier président civil librement élu en Égypte. Il s’est réuni mardi avec le président actuel de la Chine, Hu Jintao.

Cette visite de Morsi est la première dans un État en dehors du Moyen-Orient et de l’Afrique depuis qu’il est devenu président, soulignant l’importance de la Chine comme l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et comme une source vitale du commerce et de l’investissement. Cette visite est également considérée comme faisant partie d’une réorientation de la politique étrangère égyptienne loin d’un foyer lourd sur les États-Unis.

Morsi a été précédé à Pékin par une délégation de 80 chefs d’entreprise égyptiens qui avaient l’intention de discuter de projets d’investissement avec 200 homologues chinois.

Ce voyage est aussi une chance pour les pays de reconstituer leurs relations à la suite du soulèvement populaire qui a conduit l’an dernier à l’éviction du président de longue date Hosni Moubarak, ouvrant la voie à la démocratie et à l’élection de Morsi.

La Chine autoritaire au gouvernement à parti unique a condamné amèrement la campagne aérienne de l’OTAN qui a renversé le dictateur Mouammar Kadhafi en Libye voisine et a continué de se joindre à la Russie dans le blocage du plan d’action établi par le Conseil de sécurité de l’ONU pour forcer le président syrien Bachar al-Assad à céder le pouvoir.