Ah je peux bien vous jurer qu’ils se marrent les campagnards !

Ils ont regardé les infos en se demandant ce que les gens avaient dans la tête !

 

Les intempéries, à la campagne on les connaît, on ne les prévoit pas toujours vraiment, mais la solidarité sort les gens de la campagne de tous les pétrins !

 

Traités de bouseux par certains, de pèquenots, de paysans, ces personnes proches de la nature ont dans le cœur une solidarité qu’un citadin ne pourra jamais imaginer !

 

Une voiture dans un talus, on va chercher le fermier avec son tracteur !

Trop de neige sur la route, le chasse-neige communal est souvent conduit par un seul homme qui n’attendra pas les ordres, ou plutôt qui est seul à prendre les décisions pour le déblayage ! Et il y a des priorités, par exemple celui qui doit parti travailler à 6h, ou le bus scolaire, le chemin du toubib…un déneigeage intelligent !

 

A la campagne, chacun doit faciliter le trajet du facteur, il doit atteindre les boîtes aux lettres sans avoir de la neige jusqu’aux genoux et sans glisser !

Là encore, la solidarité opère ! Les bien portants et bon gaillards, vont aider les « vieux » contre une lichette ou un bon café !

 

Pas d’argent en contre partie, ces services sont entièrement gratuits, on ne sait jamais, un jour on peut avoir besoin des services de l’un ou de l’autre…un prêté pour un rendu, un coup de main contre un autre !

« Tu me ramasses les enfants à midi, je ramènerais les tiens à deux heures ! »

« Tu peux me garder le petit, la Maïté, elle est malade, je dois l’amener au docteur ! »

 

Et oui, à la compagne on parle pas le bon français, mais on connait la bonne solidarité !

 

En 1999, il y a eu la  « tempête du siècle », pas d’électricité pendant 8 jours, et un mariage de prévu chez les fermiers voisins !

Nous avons été témoins d’une solidarité incroyable pendant ces 8 jours !

 

Un groupe électrogène pour tout le village, 3 fermes importantes !

2 traites par jour à effectuer !

Plus de vaches que d’habitants, et surtout beaucoup plus de vaches que d’adultes vaillants !

200 habitants dont des enfants et des personnes âgées, et 250 vaches environ !

 

Rappelez-vous, il faisait froid c’était entre les fêtes de fin d’année !

Il y avait de la neige, et ce n’était pas très facile de s’organiser, mais en quelques heures des solutions ont été trouvées, et en 2 jours des habitudes avaient déjà été prise avec un rythme soutenu et efficace !

Car la force du paysan est de penser vite, et avoir des solutions grâce aux outils à portée de main !

 

Le groupe électrogène faisait le tour des fermes, accompagné de plusieurs voitures qui éclairaient de leurs phares les lieux à travers les portes et les fenètres, les hommes trayaient à la main pour accélérer le mouvement tandis que le groupe électrogène permettait aussi de traire mécaniquement !

Les cuves étaient lavées avec de l’eau qui chauffait sur le gaz dans les fermes côté habitation, car ce n’est pas parce que l’eau chaude n’est pas au robinet qu’on va saper le boulot !

Tout le monde va à la ferme suivante, et ce 2 fois par jour pendant toute la durée de la panne de courant.

  Les femmes apportaient les commissions aux personnes bloquées chez elles, amenaient des lampes sur piles, même des lampes à pétroles sont sorties des greniers ! 

Pour le mariage, heureusement le lieu de la fête était au rez de chaussée, et les voitures sont restées à tourner pendant des heures, pour éclairer la pièce principale !

Un mariage mémorable !

 

Les fosses septiques, à la campagne, c’est une chose horrible ! Mais voila, au lieu d’appeler n’importe qui qui va nous plumer, on appelle le cantonnier qui vient avec un tracteur et qui pompe contre un bonne bière et un service à l’occaz !

Nous avons même eu un problème de la tuyauterie une fois, je ne vous dis pas ce que ça nous aurait coûté, un de mes enfants a fait un sous-marin avec un rouleau de papier toilette, du papier et un plastique de désodorisant toilettes…il a tiré la chasse et le sous-main est bien allé rejoindre les abîmes, jusqu’à mi tuyau du garage !!

Heureusement grâce au cantonnier, en 1 heure c’était poutsé, mais surtout, ça ne nous a coûté que le tuyau de remplacement !

 

Alors, toujours des péquenots nos campagnards ?

 

Dire qu’en immeuble ou même en maison en ville, on ne se dit qu’à peine bonjour du bout des lèvres, on n’est pas prêt de se rendre service !