Alors que notre pays sort tout juste d’élections fédérales avec un gouvernement minoritaire conservateur, voilà que le Québec se voit déjà en pleine élection provinciale. Non seulement les élections fédérales n’étaient qu’une stratégie ratée des conservateurs pour se faire réélire avec un gouvernement plus fort, mais les élections provinciales sont, eux aussi, soumises à une stratégie ingrate pour gagner un autre mandat. Dans l'état actuel des choses, le procédé électoral canadien ne permet pas le développement d'idées et favorise les promesses en l'air ainsi que les coups bas afin de prendre le pouvoir. Les électeurs devraient avoir le temps de se forger une meilleure opinion de chaque parti.

Dans une période de crise économique, les électeurs ne savent plus où donner de la tête, ni quoi penser de qui que ce soit. Faisons un parallèle avec les Etats-Unis. Aux U.S.A , la campagne électorale a durée deux ans. Les candidats présents étaient très distincts les uns des autres, on faisait très bien le contraste entre la gauche et la droite. Ils ont eu deux ans pour faire passer leur message, non sans quelques prises de bec entre les partis, mais tout de même, les électeurs ont clairement eu le temps de se forger une opinion et de bien comprendre les idées de chaque parti afin de faire son choix. Ici, au Canada et au Québec, nous ne disposons que de quelques semaines pour nous forger une opinion solide de chaque parti. En si peu de temps, les débats d’idées se transforment en enfantillages. On n’a le temps que de voir les trois principaux chefs se lancer des pierres afin de faire tomber l’adversaire, promettre sans cesse la lune et faire leur spectacle de clown sans laisser le temps aux gens de réfléchir. Pendant ce court laps de temps, on ne laisse pas la parole aux partis proposants de vraies idées, aux électeurs, qui devraient avoir leur mot à dire. Nous ne voyons qu’un cirque électoral complètement ridicule pendant quelques semaines, et nous donnons le pouvoir à celui qui a le mieux paru.

                               

Les élections devraient durer plus longtemps, aussi bien au fédéral qu’au provincial. Nous devrions laisser la chance à chaque parti de vraiment proposer leurs idées, et démontrer leurs compétences. Les électeurs devraient avoir le temps d’exprimer leurs exigences et de faire connaître leurs prioritées.