il laisse un parti fendu d’une plaie profonde !

 

 

Jean qui rit, François qui grimace, document Le Monde.fr

 

Support Wikipedia On reste stupéfait devant les affrontements des deux seconds couteaux de l’UMP. Le chaos selon certains, l’éclatement selon d’autres, les statuts selon un camp, la médiation selon l’autre camp, et dans tout ça on va chercher «le surdoué», «le meilleur d’entre nous» selon Jacques Chirac, le droit dans ses bottes et le condamné dans l’affaire des emplois fictifs de Paris qui représente ce qui reste de l’UMP qu’il créa avec Jacques Chirac, lui aussi condamné pour détournements de fonds publics, abus de confiance, prise illégale d’intérêts…, la droitesse de cette droite décomposée. On pourrait jubiler de voir ce parti qui se prétend représenter la France trainer autant de casseroles. Mais toujours le verbe haut, l’UMP se croit dépositaire du droit de gouverner. Non, quand on pense qu’il a gouverné pendant 10 années de suite, avec de tels chefs on ne peut s’étonner de son bilan ! La base désemparée clame Sarkozy pour sauver ce qui reste qui, lui aussi, traine des casseroles, alors qu’il a tout détruit jusqu’à son héritage. On se dit, mais ces gens de droite, n’ont rien comprit, et se plaisent à nager dans le politico-judiciaire, François Fillon voulant aller en justice. Sans s’étendre sur le bilan de Sarkozy dont on sait qu’il est catastrophique, on ne peut que s’étonner qu’il soit aussi adulé, alors que le rapport de Louis Gallois sur la compétitivité a sonné le coup de grâce.

 

Mais ce qui fait le plus de mal, ce sont les propos du son ancien premier ministre François Fillon. Le 23 novembre, il clame sur RTL, «un parti politique ce n’est pas une mafia». «On ne peut pas avoir confiance dans les statuts d’un parti dont le président s’est autoproclamé dimanche soir avant l’examen des votes».

 

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«Je n’accepterai aucune des conclusions de la commission des recours, les seules que j’accepterai sont celles d’Alain Juppé et de sa commission parce que c’est la seule en qui j’ai confiance». «Je suis désolé du spectacle qu’on offre», a poursuivi François Fillon, précisant «qu’il n’y a pas de haine mais une énorme méfiance» entre lui et Jean-François Copé.

 

Les socialistes ont été mauvais au congrès de Reims en magouillant contre Ségolène Royal dont sa motion, portée par le maire de Lyon, fut arrivée la première, et ensuite lors du vote des militants. Ce qu’ils firent fut lourd de conséquences dans la victoire de Sarkozy en 2007, mais n’atteint pas la hauteur des attitudes et des invectives que s’envoient par, leurs seconds couteaux, des deux protagonistes qui ont, par ailleurs, la prétention de gouverner la France.

 

L’UMP, un parti qui n’a jamais été démocratique, s’est lancé dans cette belle aventure fort de sa prétention voulant faire comme les socialistes qu’ils ne cessent de critiquer. La démocratie est une expression de l’égalité entre tous, ce qui peut parfois modifier la structure politique d’un parti. L’exemple de Martine Aubry et de Ségolène Royal le démontre, toutes deux furent balayées aux primaires socialistes. Seulement, la démocratie est difficile, et seuls les femmes et les hommes politiques qui se reconnaissent en elle peuvent engager leur parti, non sans risques, dans un processus d’élection de leur chef par une consultation de leurs adhérents. La difficulté est la maîtrise de l’affrontement qui n’existe pas lorsque le chef s’impose de lui même ou lorsqu’il est désigné comme étant le dauphin. C’est ce qui s’est toujours fait au RPR, l’ancètre de l’UMP, Union pour la Majorité Présidentielle créée par Jacques Chirac et Alain Juppé en avril 2002.

 

Nicolas Sarkozy battu à la présidentielle, il a laissé son parti sans désigner de dauphin et sans un chef reconnu pour lui succéder. La raison est qu’il régna en maître incontesté, et qu’en outre, il a toujours tout maîtrisé, ne laissant aucune responsabilité à ses ministres. C’est donc un parti à la dérive soumis à des rivalités profondes par deux orientations politiques. La nécessité de combattre l’influence du FN à conduit à la droitisation de nombreux membres dans la ligne politique prise par Sarkozy, et soutenue par Jean-François Copé. De l’autre coté, moins réformiste, François Fillon est resté dans la politique de celle du gaullisme, plus proche de la politique du centre droit. Chacun des chefs de file sait très bien que la présidence du parti, mène à l’élection présidentielle. De plus, la présidence donne un avantage en plaçant ses proches à des postes clés. De ce fait, compte tenu du très faible écart de voix, chacun revendique la victoire dans une lutte assassine.

 

Alors Jean-François Copé et François Fillon libèrent leur frustration de tant d’années supportées par l’omniprésence de Sarkozy, ils règlent entre eux le contentieux du silence. Ils n’ont pu se détacher de Sarkozy, qu’ils prenaient comme référence par obligation. Tous deux ont le même programme, aucune nouveauté, rien de porteur qui aurait permis de les départager. Des adversaires sans idées et sans perspectives autre que de vouloir taper sur les socialistes. De ce fait comment les départager ? Et là dessus, Sarkozy tirant les ficelles pour préserver un possible retour. Adulé par la base recevant les uns et les autres, jouant avec eux comme le chat avec la souris, il a fini de détruire son parti déjà en lambeaux. Pouvaient-ils faire le droit d’inventaire des années Sarkozy, non, c’était se suicider. Alors sans cartouches ils n’ont pu se départager.

 

Il ne restait plus que la médiation d’Alain Juppé pour recoller les morceaux. Elle eut lieu le dimanche 25 /11 à 19 heures à l’Assemblée nationale. Ce que tout le monde présentait est donc arrivé. Après une trentaine de minutes de discussion, les positions de protagonistes sont restées les mêmes. Alain Juppé a jeté l’éponge déclarant, j’ai fait ce que j’ai pu. Jean-François Copé affirma ne pas reconnaitre la médiation, et déclara attendre que la commission des recours prononce le vainqueur. En outre, il ne veut pas vouloir «mélanger ce qui relève du processus juridique de ce qui relève du processus politique». La commission des recours doit pouvoir «continuer à accomplir naturellement son travail, qui consiste à statuer en deuxième instance de la régularité du scrutin, c’est son rôle, et on doit respecter les statuts», a-t-il dit.

 

Pour François Fillon «Jean-François Copé porte seul désormais la responsabilité d’un échec qui touche notre parti et compromet, au-delà, l’image de l’action politique». «Soucieux de sortir de l’impasse dans laquelle les coups de force successifs de Jean-François Copé ont plongé notre parti, je saisirai la justice pour rétablir la vérité des résultats et rendre la parole aux militants».

 

Au soir de cette semaine désastreuse pour l’UMP qui a mobilisé les médias, Nicolas Sarkozy s’engage pour recoller ce qui peut l’être. Il est évident que si la justice met son nez dans le parti bonjour les dégâts, ce que redoute aussi Alain Juppé qui prie Fillon de ne pas aggraver encore plus la fracture. «J’ai tout fait pour l’éviter. Transférer cette querelle aux mains de la justice, tout à fait à l’extérieur du mouvement, c’est aggraver la cassure et augmenter les risques d’explosion». Alors autant tout faire pour éviter un tel scénario.

 

Nicolas Sarkozy a invité François Fillon à déjeuner le lundi 26 /11. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, la base de l’UMP s’effiloche. Le FN voit des sympathisants affluer ce qui montre qu’ils sont politiquement très proches des thèses frontistes, et qu’en plus, ils n’ont rien dans le ciboulot. Mais, il n’est pas le seul à profiter de la déception de la base, d’autres Fillonistes rejoignent l’UDI un parti patchwork fait de bric à brac. La droite Française paye ses années de magouilles, d’affaires judiciaires, et de gestion catastrophique.