Comment Google, Youtube, Wikipédia sont-ils instrumentalisés ? Des Etats, des djihadistes de tous poils, des multinationales ou de simples agences de communications détournent et se servent de ces outils du Net afin de servir leurs intérêts politiques, sécuritaires, géopolitiques ou économiques.
Google et Assange…
Dans son dernier ouvrage, When Google met Wikileaks, Julian Assange, le fondateur de Wikileaks révèle des faits accablants concernant Google. Le magazine NewsWeek, a publié les bonnes feuilles de cet ouvrage écrit dans les locaux de l’ambassade d’Equateur à Londres où Julian Assange est toujours réfugié. En s’appuyant sur des documents de son organisation, le fondateur de Wikileaks, décrit l’activité de Google Ideas, une structure fondée par Google et peu connue, dont l’activité est exclusivement politique.
Google Ideas propose divers modules tel que : comment la technologie améliorer la conception d’une constitution ? Ou comment la technologie peut permettre aux gens de faire face à des menaces en étant confrontés au conflit, à l’instabilité et la répression ». Derrière ces expressions à l’apparence anodine se cache une véritable entreprise diplomatique dédiée à changer les régimes du Moyen Orient pour servir les intérêts américains dans cette région. Google Ideas est dirigé par Jared Cohen un ancien conseiller de Condoleeza Rice et d’Hillary Clinton…
Youtube et les djihadistes
L’Etat islamique comme les djihadistes du Mali votent quant à eux Youtube. C’est ce canal que les enragés qui sévissent en Syrie et en Irak choisissent pour médiatiser leurs crimes les plus barbares comme la décapitation des journalistes anglais et américains.
Si ces vidéos ont eu un retentissement planétaire, d’autres beaucoup moins médiatisées mais tout aussi sauvages montrent les horreurs que la population de cette région subit chaque jour.
En diffusant sur Youtube leurs méfaits, ces Attila du 21 ème siècle recrutent dans le monde entier et s’assurent ainsi de la crainte, de la peur des habitants des villages qu’ils occupent. Lorsqu’AG Ghali, un chef islamiste malien surnommé le renard du désert décide de faire son grand retour après plus de deux ans de silence, il le fait sur les réseaux djihadistes mais c’est sur Youtube que cette vidéo est popularisée. Sur ces images, avec un sens aiguë de la communication, drapeau islamiste à gauche, kalachnikov à droite, Ag Ghali, vêtu comme un prince touareg, vitupère contre son ennemi la France…
Wikipedia et Eringer
Face aux deux exemples précités, l’affaire Wikipédia/ Eringer pourrait sembler parfaitement anodine, or il n’en est rien. En effet, elle est l’exemple des risques qu’encourt le Net si l’on n’y prend pas garde : manipulation des sites les plus sérieux à des fins personnelles par des agences de communication.
Rappel des faits : Eringer est un pauvre type dont la carrière ne mérite pas une ligne dans une page Wikipedia. Mais le type est un puissant mégalomane qui souhaite entrer dans l’histoire comme un personnage de légende.
Qu’à cela ne tienne, il a payé une agence de communication pour se créer une page Wikipedia plus longue que celle de James Bond… L’agence de communication intervient comme un contributeur patient et anonyme sous le pseudo de 009o9.
Heureusement, vigilants, les autres contributeurs parfaitement intègres, eux, se sont méfiés et ont dénoncé le stratagème. C’est ainsi que l’histoire a été connue. Eringer est seulement le sommet de l’Iceberg, pour un de pris, combien d’agences se font-elles rémunérer pour nettoyer, embellir, salir des e-réputations ?
La bataille du Net n’est pas prête de finir…
La députée Laure de la Raudière, qui s’est
faite une spécialité des questions liées à
Internet et aux réseaux mobiles rappelle
que [b]Cisco[/b] fait partie des entreprises dont
les produits et services sont détournés par
la NSA pour se donner des capacités d’espionnage
dans une série de questions écrites adressées
à Manuel Valls.