Le ministre du travail part en guerre contre le chômage. C’est normal après tout, c’est son job. Le problème, c’est que ça ne se décrète pas et que le ministre du travail n’a que peu de leviers pour faire « réellement » baisser le chômage. Les techniques, on les connaît et tous les gouvernements qui ont déclaré la guerre au chômage ont utilisé les mêmes « ficelles ».
Tout d’abord, on s’arrange pour faire rayer des listes le plus possible de sans-emploi : vous travaillez deux heures par-ci deux heures par-là, hop, vous n’êtes plus comptabilisés. Si les chômeurs de catégorie A ont baissé, ce n’est pas le cas des catégories B et C.
On nous dit « le nombre de jeunes demandeurs d’emploi a diminué » mais ce qu’on ne dit pas c’est que beaucoup de moins de 25 ans ne s’inscrivent même plus à Pôle emploi, découragés et ne pouvant espérer aucune indemnité. Quant aux travailleurs de plus de 50 ans, la situation empire de mois en mois. C’est le cas également des chômeurs de longue durée dont le situation va devenir dramatique.
Xavier Bertrand va évidemment utiliser les emplois aidés comme l’ont fait ses prédécesseurs de Jospin à Villepin. On ne peut lui reprocher. Les emplois jeunes ont mis le pied à l’étrier de milliers de jeunes qui ont souvent su profiter de l’aubaine pour se former et décrocher des emplois stables. Mais c’est une façon artificielle de faire baisser le chômage qui ne présage en rien d’une embellie de notre économie.
Passer sous les 9%, c’est surtout symbolique en vue de l’élection présidentielle. On s’aperçoit que les hommes politiques sont désarmés devant le chômage et en essayant de nous faire croire le contraire, ils nous mentent. Pour l’instant, seule la croissance peut faire diminuer le chômage, or les prévisions sont plutôt prudentes : on tournerait autour de 1,4 à 1,7 % annuels ce qui est insuffisant. Donc, il faudra se résoudre à faire un trou de plus dans la caisse et débourser 250 millions d’euros supplémentaires pour financer 50 000 emplois aidés de plus.
Les bonnes vieilles recettes, ça marche toujours et à droite comme à gauche, on utilise les mêmes.