Le sommet du Commonwealth sur les changements climatiques s’est terminé ce dimanche 25 novembre, sans qu’aucune cible précise et obligatoire de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) n’ait été prise. Certains pays comme le Canada s’en réjouissent, pendant que d’autres qualifient ce sommet d’échec.

 

«Le protocole de Kyoto est une erreur que le monde ne doit jamais répéter.» a dénoncé le Premier Ministre canadien, Stephen Harper, en marge du sommet qui avait lieu à Kampala en Ouganda. Le sommet du Commonwealth avait pour but de relancer la discussion sur les changements climatiques et tenter d’établir un consensus sur les dispositions du Protocole de Kyoto.

 

Une déclaration singulière à première vue, mais qui traduit pourtant bien l’hypocrisie des gouvernements alléguant vouloir réduire les GES, tout en cautionnant, paradoxalement, les distances qu’ont d'ores et déjà pris les principaux pollueurs de la planète à l’égard du protocole de Kyoto. En effet, ce n’est pas une surprise ; la Chine, l’Inde et les Etats-Unis sont farouchement opposés à Kyoto. A cet égard, lorsque l’on analyse les dispositions du protocole, l’on remarque que des cibles obligatoires sont imposées à près de 40 pays, mais pas à ceux qui polluent le plus, dont la Chine, l’Inde et les USA. Le Premier Ministre canadien condamne cette situation et juge qu’elle rend de facto les accords climatiques impotents.

 

 

Résultat: Kyoto n’est plus qu’une aberrante démonstration de soi-disant voeux pieux ; un cirque grotesque et sans autorité aucune d’imposer quoi que ce soit aux principaux acteurs de la situation climatique mondiale. Dans sa flagrante impuissance, Kyoto n’est pas sans rappeler la fameuse Société des Nations, qui au lendemain de la Première Guerre mondiale, s’était jurée d’empêcher de nouvelles catastrophes humanitaires. Hélas, faute de la participation des Etats-Unis et de l’URSS, la SDN s’est avérée incapable d’éviter la montée nazie et la Seconde Guerre Mondiale qui l’on suivie.

 

Harper avait le choix de jouer le jeu de la diplomatie de pacotille, en adhérant bêtement à Kyoto, laissant ainsi se défiler les vrais grands pollueurs. Mais à quoi bon cela servirait-il ? Faire plaisir à tous les faux politiciens défenseurs de l’environnement ? Ministres et autres intendants venus se gaver de caviar et de champagne, tout en riant dans leur barbe et se pourléchant les babines dans leur retraite fermée, au milieu du clinquant de ces rencontres pompeuses dans un pays du tiers-monde. D’ailleurs, l’Ouganda, reconnu par l'ONG Human Rights Watch, comme pays bafouant les droits de l’homme, a dépensé plus de 108 millions de dollars pour accueillir ce sommet, pendant que sa population mal traitée, crève de faim [1].

 

 

Un accord «international» sur les changements climatiques qui n’implique pas les grands pollueurs de ce monde ne vaut pas grand-chose. Les USA, la Chine et l’Inde représentent à eux trois, 43,9% des parts d’émissions de CO2 sur la planète [2]. Pourquoi auraient-ils alors le droit d’être exemptés des restrictions du protocole de Kyoto ? La position de Stephen Harper est radicale certes, mais elle cherche d’abord et avant tout à mettre les principaux acteurs des changements climatiques devant le fait accompli des catastrophes écologiques dont ils sont intimement responsables…

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  1. United Statistic Division (en ligne). http://millenniumindicators.un.org/unsd/mifre/mi_series_results.asp?rowID=749&fID=r15&cgID=