"De sérieuses négociations sur le Kosovo sont nécessaires maintenant. De sérieuses négociations sont nécessaires pour protéger les Serbes du Kosovo et nos sites religieux" ; "Si cela n'arrivait pas, les trois parties auront à payer un prix très lourd" ; "Et c'est quelque chose que personne ne peut se permettre" ; "Le précédent que constituerait la partition de la Serbie contre son gré – ce que représenterait en fait l'indépendance du Kosovo qui nous serait imposée – pourrait conduire à l'escalade de nombreux conflits existants, à rallumer de nombreux conflits gelés et à en créer un nombre imprévisible de nouveaux".

C'est en ces alarmistes termes que s'est adressé à la province indépendantiste et à la Communauté internationale le président serbe Boris Tadic, fraîchement réélu, lors du discours d'ouverture de la conférence internationale sur la sécurité qui se tient actuellement à Munich.

Alors que l'échec des précédentes négociations conduit le Kosovo vers une déclaration d'indépendance unilatérale, qui aurait lieu le 17 février selon le ministre serbe pour le Kosovo, Slobodan Samardzic, la Serbie continue à lutter contre l'inévitable. L'Union Européenne, qui soutient largement le processus malgré quelques pays (Chypre, Grèce, Bulgarie, Slovaquie, Roumanie et Espagne) qui le jugent illégal, a prévu une réunion des ministres des Affaires étrangères européens le 18 février, et ceci afin de lancer la mission qui prendra la relève de la précédente, envoyée par l'Organisation des Nations Unies en 1999.

A Pristina, le programme des célébrations est prêt. Les cent mille Serbes du Kosovo ne devraient pas y prendre part. Les dirigeants kosovars ont souvent promis que leur protection serait assurée.