Au grand dam de la communauté internationale, la Corée du Nord a bel et bien procédé au tir d'une fusée transportant un satellite de télécommunications. Le pays, sous le joug du dictateur Kim Jong-il, a immédiatement été condamné par le Japon, Séoul et les Etats-Unis. Le tir avait été prévu depuis quelques jours et le gouvernement nippon avait menacé de détruire la fusée en vol, alors que tous craignaient une escalade militaire…
Prévu entre le 4 et le 8 avril, c'est finalement tôt ce matin, à 2h30 GMT, que l'engin spatial nord-coréen a quitté le sol pour s'élancer vers les cieux. Si la communauté internationale soupçonnait l'essai camouflé d'un missile Taepodong-2, capable d'atteindre l'Alaska, l'altitude et la direction prise par l'engin, confirment bien l'hypothèse d'un lancement de satellite.
Les réactions ne se sont pas faites attendre. Obama parle clairement de "provocation" et assimile ce tir à une violation de la "résolution 1718 du Conseil de Sécurité". Les japonais, sur la défensive depuis le précédent essai nord-coréen de 2006, ont immédiatement demandé une réunion d'urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies ; tandis que la Corée du Sud parle d'acte "irréfléchi".
Malgré un désaccord unanime, personne ne s'est risqué à détruire l'engin nord-coréen, pas même les japonais, qui avaient pourtant préparé leurs défenses aériennes à intercepter toute fusée (ou missile) lancée depuis Pyongyang. La Corée du Nord avait prévenu qu'une telle intervention serait considérée comme un acte de guerre et qu'elle répondrait en conséquence. Tokyo n'a apparemment pas voulu tenter le diable.
Le tir lui-même semble être réussi, même s'il n'y a pas vraiment de réaction officielle. Certains experts considèrent que Kim Jong-il ne fait que provoquer la communauté internationale afin d'obtenir des aides financières et humanitaires pour son pays, dans un état lamentable…