Une réserve naturelle au pied du Kilimandjaro.
Patricia, fillette d’un couple de colons anglais établis au Kenya, a élevé seule King, son lion. L’histoire d’une passion, d’une relation particulière.
Le charme d’une première lecture demeure, même loin derrière les années de collège. Il enveloppe le lecteur de cette chaleur africaine si bien dépeinte. Avec Kessel, la savane prend une toute autre dimension, si bien que l’on croirait faire partie du décor.
Une enfant qui, de toute sa vie, n’a connu que la brousse, que l’on prend pour une sorcière parce que son compagnon de jeu n’est autre qu’un lion. Un roman envoûtant, fabuleux, bref, de toute beauté.
La poussière s’éparpille au fil des pages, la savane se dessine, des territoires arides s’étendent à perte de vue. Tel est Le lion. Des terres dépeintes jusque dans les moindres détails. La fierté des Masaïs, leurs rites, leurs moeurs… La relation fusionnelle qui lie King et Patricia. Celle-ci comprend les animaux, eux la comprennent en retour. C’est une véritable ode à l’Afrique.
Le lion est bien plus qu’une lecture de jeunesse et, bien souvent, mériterait un oeil neuf, celui de l’adulte l’ayant lu plus jeune. Ce livre est une immersion en terre kényane, pour le plaisir des yeux. La plume de Kessel est fluide, magnifique. N’oublions pas qu’il était avant tout un reporter. Il déploie, page après page, cette attraction littéraire, celle qui emporte notre imaginaire pour un voyage dont nul ne peut revenir indemne. Une peinture très réaliste de cette Afrique coloniale dans laquelle les noirs restent ce qu’ils sont, et où les blancs incarnent la puissance et la richesse.
L’inévitable confrontation se tisse au fur et à mesure, mais il n’est nullement question d’anticiper. Mieux vaut savourer, se laisser embarquer au loin en compagnie de la famille de Patricia, où amour rime avec frustration et non-dits.
Ce livre est une parfaite communion avec la nature, le récit d’une relation à double tranchant, dans lequel Patricia ira jusqu’à perdre ce qu’elle a de plus précieux.
[b]Intemporel ![/b]