Il est donc avéré à présent que l'ex égérie de "Monsieur" Yves Saint Laurent (comme elle l'appelait), Katoucha, s'est noyée dans la Seine en rentrant à son domicile, à l'age de 47 ans. Bonne vivante, elle rentrait d'une soirée arrosée, raccompagnée par quelques amis, qui l'ont laissé devant une péniche, des amis qui ne savaient pas que pour regagner son propre domicile, il lui fallait traverser la première péniche à laquelle la sienne était amarrée. Vétu d'une robe courte, et peut-être ayant bu quelques verres durant la soirée, elle aurait pu enjamber le bastinguage, tomber, et se noyer dans la Seine, coulant à pic, ce qui est pour l'instant la thèse la plus plausible. Son sac avait été retrouvé après sa disparition sur le pas de sa porte par le fils du propriétaire de la péniche.
Mère de trois enfants et une carrière de mannequin bien remplie, elle avait créé le concours "ebène top model" pour promouvoir des mannequins noirs et s'était investie dans la lutte contre l'excision, excision qu'elle avait subi à l'âge de neuf ans et qui l'avait marqué à vie. Elle s'en était ouverte dans un livre intitulée "Dans ma chair" dont un extrait a paru sur le magasine "Paris match". Le passage racontant son excision est bouleversant :

"Sous une lame. J'ai 9 ans. Maman m'annonce que nous allons au cinéma voir – ô miracle, ce n'est pas un film soviétique ! – «Quatre garçons dans le vent». Les Beatles… Je suis folle de joie. Nous entrons dans un immeuble qui ressemble à tout sauf à un cinéma. C'est chez ma tante. Elle est médecin. Je ne comprends pas. Mais je suis maman. Je finis dans la salle de bains. Là, l'horreur, l'horreur… En un coup tranchant, un seul, l'horreur. Sans anesthésie. La douleur est inimaginable. Maman me maintient sur la table. Elle ne m'a jamais parlé d'excision. Elle a préféré m'emmener sans explications plutôt que de me tenir le discours habituel, obsolète : «Tu vas devenir une femme ; ainsi, tu ne courras pas les hommes ; tu es l'honneur de la famille, surtout ne crie pas.» J'ai hurlé. Vous avez déjà entendu un bébé qui pleure parce qu'il a mal ? Multipliez par un million ce cri et vous saurez. Plus tard, adolescente, j'ai passé mes vacances – la «saison» de l'excision – à courir, courir loin pour ne pas entendre les petites filles qu'on mutile. Ce jour-là, dans la salle de bains, je suis devenue une enfant sauvage. Maman m'avait trahie. J'ai fermé plein de tiroirs dans mon cœur. Et j'ai perdu les clés. On guérit d'une blessure physique, mais pas d'un uppercut à l'âme."
C'est le père de Katoucha qui l'aurait demandé, conformément à la tradition. Il était pourtant cultivé, historien et archéologue, recteur à l'université à ce moment-là, mais rien n'y fit, la tradition était plus forte. "On dirait qu'on m'arrache les jambes, le ventre, la douleur monte au cou, à la tête, je hurle je saigne, mon corps se tord dans tous les sens Après, j'ai eu une hémorragie, chaque pansement qui suivit fut un calvaire." explique-t-elle dans son livre. Il n'y eut aucune anesthésie.
Pourtant elle estime avoir été chanceuse. Sa mère s'est arrangée pour qu'elle ne subisse pas l'excision comme tant d'autres filles, avec le même couteau, sans précaution sanitaire malgré les risques d'hémorragie. Il ne serait pas rare que des jeunes filles meurent des suites de cette acte. Mais en Afrique, on en parle pas, le sujet est tabou, ce serait une affaire de femme… C'est pourquoi Katoucha allait visiter des villages africains, tentant de convaincre des exciseuses de renoncer à cette pratique ancestrale, avec succès bien souvent, les exciseuses se faisant alors éducatrices.
Les arguments en faveur de l'excision existent, parfois ils sont effarants. Le premier d'entre eux est que les jeunes femmes excisées ne courent pas les hommes, puisque privée de clitoris, elles ne trouvent le même plaisir, argument faux néanmoins, puisque des femmes excisées connaissent des aventures. Le plaisir masculin en serait aussi accru. Le reste est confondant dans certaines sociétés. Le clitoris grandirait jusqu'à dépasser la taille du pénis de l'homme, un sexe féminin non excisé pourrait avaler le sexe masculin, le bébé pourrait mourir à la naissance en touchant le clitoris ou encore, plus étonnant, c'est Dieu qui demanderait l'excision, en vertu d'un Haddith dont l'authenticité est toutefois contestée : "La circoncision est une sunna pour les hommes et l'excision est un honneur pour les femmes". Mais si l'excision est plus fréquente  en islam, elle n'en touche pas moins aussi les autres religions, la coutume étant ancestrale, et antérieure aux nouvelles croyances. En France aussi, l'excision se perpétue, notamment chez les personnes originaires d'Afrique, parfois à travers une retour au pays de quelques jours.
130 millions de jeunes filles seraient excisées dans le monde "Ces pratiques sont en cours surtout en Afrique (dans 28 pays), mais aussi en Egypte, en Asie (Malaisie, Indonésie, Inde), et au Moyen Orient (Yémen, Arabie Saoudite, Emirat d'Oman)" (source). Ce chiffre correspond à une excision toutes les quatre minutes et il s'agit bien d'une affaire d'éducation. Parfois les maris, constatant que leur femme n'est pas excisée, le demande. Comme le disait Katoucha, il s'agit d'une "mise aux normes".
katoucha avait créé une association pour lutter contre l'excision, du nom de KPLCE  . L'association, réunit des fonds avec pour objectif de reconstruire affectivement et physiquement les femmes atteintes, et de donner une tribune médiatique aux associations investis contre cette pratique.
L'excision peut aussi être plus large, plus de renseignement sur Wikipédia  , voir aussi un entretien avec Katucha.
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