Patti Smith est un personnage à part dans la grande saga du rock’n’roll. Agée aujourd’hui de 63 ans, celle à qui Bruce Springsteen a donné sa chanson « because the night » nous raconte une touchante partie de sa jeunesse.

Elle est issue d’un milieu très modeste : « Ma mère travaillait dur comme serveuse, elle faisait en plus du repassage pour les autres. Mon père était ouvrier. J’ai grandi dans un quartier très pauvre du sud du New Jersey, où les gens étaient tous des travailleurs manuels qui s’épuisaient à la tâche. »

Elle a compris très vite que l’art serait la seule façon d’échapper à cette vie misérable.

Celle qu’on a appelé la « papesse du punk-rock » est plus qu’une chanteuse de rock, d’ailleurs elle en parle peu dans son ouvrage. Par contre, la rencontre avec les figures importantes du New York  underground des années 60-70 rendent son livre très intéressant. De Warhol à Joplin ou Jim Morrison, on côtoie tout ce qui « compte » à cette époque dans les milieux artistiques new-yorkais.

« A l’époque, je pouvais me retrouver sans problème assise dans une pièce à discuter avec Janis Joplin, un type des Byrds et un autre du Jefferson Airplane, alors qu’ils étaient connus et que moi j’étais juste une gamine qui travaillait dans une librairie »

Mais c’est surtout sa rencontre et sa vie avec le photographe Robert Mapplethorpe, mort du SIDA en 1989, qui occupe la plus grande partie de ce livre. « Le jour précédent la mort de Robert, je lui avais promis d’écrire un livre sur notre amitié, l’amour que nous nous portions. » Au contraire de beaucoup de ses collègues, Patti Smith a écrit elle-même son livre et c’est une vraie écrivaine férue de littérature et admiratrice de Rimbaud. Si le rock l’a rendue célèbre, il n’occupe pas la place essentielle dans sa vie : « Ma route m’a menée au rock’n’roll, mais avant il y a eu Robert. » Un livre à lire absolument pour découvrir une artiste émouvante et sensible.

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