Les journaux télévisés ont tellement peur de manquer d’images qu’ils sont prêts à tout accepter pour illustrer leurs infos.

Tout le monde se souvient de ces ours blancs courant sur la banquise pour illustrer un reportage sur l’antarctique. On aurait pu penser qu’on ne les y prendrait plus mais, de temps en temps, la tentation doit être trop forte.

France 3, le 13 janvier illustrait la violence du séisme d’Haïti par des images qui venaient de caméras de vidéosurveillance de l’ambassade de France. Or il s’avère que la vidéo avait été prise lors d’un tremblement de terre en Californie.

En janvier 2009, France 2 illustrait l’offensive israélienne à Gaza par une vidéo datant de 2005 montrant l’explosion accidentelle d’un camion de roquettes du Hamas.

En décembre denier, France 2 a diffusé la photo d’une manifestation censée se passer en Iran, alors qu’elle avait été prise au Honduras. Des manifestants en tee-shirts en plein hiver, ça ne les a pas émus.

Certains internautes s’amusent à piéger les chaînes en leur téléphonant pour signaler un site internet où elles peuvent trouver les images.

Depuis quelques temps, l’habitude a été prise de diffuser des vidéos d’amateurs envoyées par des téléphones portables. Dans un pays comme l’Iran, c’est la seule façon d’obtenir des images. Les journalistes et reporters professionnels ne peuvent pas être partout au moment où il se passe quelque chose.

Aujourd’hui, sur le terrain, les reporters ont pris l’habitude de frapper aux portes pour voir si quelqu’un a filmé l’évènement.

Obligées de travailler dans l’urgence, les chaînes en oublient parfois de vérifier les documents d’amateurs. Malgré ce risque, on voit que cette tendance à faire appel à ces documents pourtant souvent  de mauvaise qualité ne fait que s’amplifier : CNN a lancé une émission uniquement consacrée aux images d’amateurs.

Les journalistes professionnels doivent-ils s’inquiéter de cette nouvelle façon de collecter l’information, il encore un peu tôt pour le dire.

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