Depuis le décès de Muataz Hijazi, l’agresseur présumé de Yehuda Glick, rabbin ultranationaliste, Jérusalem-Est connaît un véritable regain de violences. Des heurts quasi-permanents entre policiers et manifestants animent la vieille ville. Grenades, gaz lacrymogènes, contre pierres et pétards. Il faut dire que le rabbin Yehuda Glick devenu guide touristique à ses heures perdues n’a eu de cesse ces derniers mois de militer pour le droit des juifs à prier sur l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam, quitte à heurter le grand rabbinat hostile à cette posture. 

Les sympathisants de ce provocateur ont lancé un appel pour mobiliser  en masse ce mercredi sur l’esplanade des Mosquées, ravivant de plus belle les tensions déjà existantes. Habités par une ferveur religieuse manifestement débordante malgré la multiplicité des lieux saints juifs pour la contenir, ces radicaux trouvent le moyen d’empiéter sur ceux d’autrui, une méthode gage sans doute d’un accès illimité à l’exclusivité des faveurs divines et pour cause : "le sionisme religieux a phagocyté toutes les institutions du pays", la foi en le prochain Messie y étant sans doute pour quelque chose, (Charles Enderlin) ! 

Dans un climat aussi moche, la réponse du berger à la bergère ne s’est pas longtemps fait attendre : un nouvel attentat à la voiture a eu lieu au coeur de Jérusalem assorti de dégâts tout aussi conséquents. Curieusement malgré tous les échecs rencontrés depuis la création d’Israël, on continue d’avancer droit dans le mur, fort d’une puissante armée, de soutiens incomparables ; fort aussi de l’aptitude à ramener "à l’âge de pierre" tout voisin qui ose broncher ! 

Dans ce chaos inextricable, les visées expansionnistes ne tarissent pas, elles s’accélèrent paradoxalement comme pour mieux noyer le poisson. Les perspectives de paix quant à elles faiblissent pendant que sombre dans la violence une  région prise en étau entre Daech et cet odieux conflit. 

L’intrusion en 2000 de feu Sharon sur l’esplanade des Mosquées avait été à l’origine du déclenchement de la seconde Intifada. Le pire reste à craindre mais peut-être devrait-on revoir à la baisse ce scepticisme car selon un certain responsable d’outre-Atlantique qui a requis l’anonymat , "Bibi est une crotte d’oiseau", osons relativiser les méfaits de sa politique….