Près de quatre milion de personnes se sont portés sur son nom aux dernières élections, ce qui représente 10% des suffrages, 10% qui seront utile à l'un ou à l'autre des candidats en lice. Lors de son traditionnel rassemblement du 1er mai sous la statue de Jeanne d'Arc, Jean-Marie Le Pen a appelé ses partisans à l'abstention pour le prochain scrutin.



Le discours était attendu. Bruno Gollnisch aurait même déclaré au lendemain du premier tour, que Ségolène Royal avait certains avantages, concernant le traité constitutionel, puisqu'elle propose un référendum, tandis que Nicolas Sarkozy se propose de faire tout simplement passer le traité, simplifié, en faisant voter l'Assemblée nationale. On pouvait cependant douter qu'un parti souverainiste appelle à voter pour des candidats "européistes".

Tous les partisans réunis ont acclamé l'appel à l'abstention. Pourtant les votes de certains électeurs pourraient se reporter sur l'un ou l'autre des candidats actuels. Nicolas Sarkozy a beaucoup utilisé les thèmes du front national, ce que Jean-Marie Le Pen a bien rappelé, évoquant les discours sur Jeanne d'Arc, sur le drapeau tricolore et les symboles nationaux, et Ségolène Royal pourrait aussi recevoir une partie de ses voix, tant il est vrai que d'anciens électeurs de gauche se sont depuis longtemps portés vers le parti Le Peniste, et pourraient le temps de cette élection y revenir.

Le front national se concentre donc à présent sur les élections législatives, ce qui n'a jamais été très porteur pour lui, et d'autant après un échec à l'élection présidentielle qui a vu l'évaporation d'un million de voix! D'autres questions  pourraient se poser pour ce parti, du fait de l'âge de son chef de file, qui pourrait laisser prochainement sa place à son dauphin Bruno Gollnisch, ou encore à sa fille, Marine Le Pen. La question pour autant n'est pas directement soulevée, et ne le sera certainement pas avant les législatives!

L'avenir de ce parti n'est pas compromis pour autant, malgré l'éventuel changement à sa tête. Ses thèmes sont bien développés par ses adversaires, et les engagent dans leur prochain mandat, ce qui constitue aussi un risque pour eux en cas d'échec, notament de la droite, de voir le parti reprendre de la vigueur…