Repassé dans l’ombre depuis qu’il n’est plus ministre, Jean Louis Borloo tente pourtant de s’attacher à l’actualité politique la plus urgente. Preuve en est cette récente proposition de loi sur la question des gisements de gaz de Schiste en France. Preuve en est surtout cette obsédante croyance en un destin nationale qui est sienne, et que cette proposition de loi semble démontrée comme tout à la fois vaine et illusoire.

 

Se sentant pousser des ailes dans la perspective de la prochaine présidentielle, Jean Louis Borloo se prend même à rêver de revanche vis-à-vis de Nicolas Sarkozy. Voire, même, vis-à-vis  de l’ensemble de la majorité législative, vent debout il y a peu contre son éventuelle nomination à Matignon.  L’ancien avocat d’affaire pousse même l’impression de toute puissance jusqu’à se croire suffisamment fort pour pousser Nicolas Sarkozy au  retrait pur et simple de sa propre candidature, en vue d’un éventuel second mandant.

Une proposition visant à restreindre l’exploitation du gaz de Schiste

 

Est-ce au nom de cette ambition retrouvée ou pas simple opportuniste que l’actuel député de la 21ème circonscription du nord vient de déposé une proposition de loi visant à restreindre les possibilités d’exploitation du gaz de Schiste en France ?

Dans cette proposition de loi l’ancien maire de Valencienne dit vouloir « interdire la recherche et l’exploitation immédiate du gaz de Schiste ».

Mais problème de taille pour Jean louis Borloo. Car c’est bel et bien le ministère de l’Ecologie, dont il détenait, alors, le portefeuille, qui a accordé les permis de prospection détenus par Total, GDF et Suez.

Alors oubli, reniement ou simple changement de point de vue, parfaitement acceptable pourvu qu’il soit sincère ? Surement un peu des trois, comme souvent en politique.

Une proposition qui présage mal de ses chances présidentielles

 

Ainsi il est de plus en plus évident qu’au travers de cette simple péripétie se fait jour l’incohérence majeure de l’actuelle démarche politique de Jean Louis Borloo. Car qu’on en convienne un ministre resté près de dix ans au pouvoir se pose difficilement en alternative crédible pour toute exigence de rupture.

A Jean Louis Borloo de s’en convaincre ou de se montrer suffisamment fort pour nous le faire oublier.

C’est peut être pour ça que Nicolas Sarkozy se montre serein face à l’éventuelle menace Borloo ? Il sait son ancien ministre bien trop impliqué dans nombre des décisions du quinquennat pour apparaitre crédible.

Quoiqu’on aurait pu dire la même chose de Nicolas Sarkozy lui-même en ce qui concerne la deuxième partie du dernier mandat de Jacques Chirac !

Et pourtant cela ne l’a pas empêché de se faire élire sur une promesse de rupture vis-à-vis de tout ce qu’il avait cautionné ou accrédité lui-même du parcours politique de Chirac. Mais comme souvent chez le chef de l’Etat ses défauts sont une force et inversement. Car lui qui a la réputation d’avoir trahi à peu près tout le monde à droite ne se montre-il pas tranquille face à la menace Borloo du simple fait de tout connaitre de l’art de trahir ou d’incarner les fausses ruptures ?

http://cdurable.info/Gaz-de-schiste-France-moratoire-petition-gouvernement,3228.html

http://www.france24.com/fr/20120414-france-gaz-schiste-energie-total-schuepbach-gdf-nkm-borloo-besson-ecologie-pollution-eau-fragmentation-hydraulique

http://www.midilibre.fr/2011/04/18/haro-sur-le-gaz-de-schiste,305195.php

Grégory VUIBOUT